Revue de presse internationale du 7 décembre 2010

7 déc 2010

Revue de presse internationale du 7 décembre 2010



Sirleaf demande aux Libériens de ne pas s'immiscer dans la crise ivoirienne
MONROVIA, 7 déc 2010 (AFP)
- La présidente libérienne Ellen Johnson Sirleaf
a demandé aux combattants libériens de ne surtout pas intervenir dans la crise
politique qui secoue la Côte d'Ivoire voisine, a-t-on appris mardi de source
officielle. "Mme Ellen Johnson Sirleaf a adressé une sévère mise en garde aux Libériens pour qu'ils s'abstiennent de s'immiscer dans les affaires intérieures de la Côte d'Ivoire", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un
communiqué publié lundi soir.Cette mise en garde intervient alors que la présidence a eu des informations selon lesquelles "certains individus et anciens chefs militaires avaient été contactés officieusement pour intervenir", selon ce communiqué. "Les habitants de la République soeur et voisine de Côte d'Ivoire ont besoin de tout notre soutien alors qu'ils traversent une période difficile
après la contestation des résultats de l'élection", a déclaré la présidence
citée par le ministère. (...)Le Liberia, sorti en 2003 de 14 années de guerres civiles (250.000 morts), possède une longue frontière poreuse avec l'ouest de la Côte d'Ivoire. Dans cette région frontalière de forêts et de montagnes, de nombreux mercenaires libériens avaient pris part au conflit ivoirien -du côté gouvernemental comme rebelle- à partir de 2002. Des milices libériennes, envoyées par le président Charles Taylor, avaient soutenu la rébellion qui essayait d'évincer Laurent Gbagbo. De son côté, M. Gbagbo avait armé des Libériens, contribuant à la création d'une rébellion anti-Taylor, le Mouvement pour la démocratie au Liberia (Model).

Pour la Maison Blanche, Alassane Dramane Ouattara est le vainqueur légitime de l'élection.
Jeune Afrique
- Dans une lettre adressée en fin de semaine dernière au président Laurent Gbagbo, élu grâce à un coup de force institutionnel, le président américain exhorte celui-ci à quitter le pouvoir ou à faire face à un « isolement accru » et à des sanctions ciblées contre les membres de son régime.
Barack Obama n' y va pas par quatre chemins, selon un de ses conseillers qui s'est exprimé très clairement devant un journaliste de l'AFP, lundi 6 décembre, affirmant que « pour la Maison Blanche, M. [Alassane Dramane] Ouattara est le vainqueur légitime de l'élection » présidentielle ivoirienne du 28 novembre, malgré l'investiture du président sortant Laurent Gbagbo par le Conseil constitutionnel samedi dernier.
L'on apprend aussi que le président américain a présenté à Gbagbo, dans une lettre qui lui a été envoyée par voie diplomatique en fin de semaine dernière, le choix qui s'offre à lui : « soit respecter les résultats de [l'] élection et vous écarter », soit « faire face à un isolement accru sur la scène internationale » et « subir les conséquences de vos actes injustes ». Ce qui, en langage diplomatique, est synonyme de représailles, certes non militaires. Comme l'UE, Washington évoque des « sanctions ciblées » vis à vis du régime de Gbagbo et de ses cadres.
Message fermeWashington ne ferme cependant pas complètement la porte à toute négociation avec le président ivoirien sortant. Il promet par exemple, de « discuter de la façon dont vous [Laurent Gbagbo, NDLR] pouvez continuer à jouer un rôle en Afrique de l'Ouest à l'avenir ». Mais après la carotte, le bâton. « Nous pensons qu'il est important [...] de commencer à parler de mesures telles que des sanctions ciblées, pour envoyer un message ferme sur les conséquences d'un mépris pour le processus démocratique », ajoute le conseiller de Barack Obama.
Interrogé sur le type de sanctions que les États-Unis pourraient prendre, un autre responsable américain évoque « des interdictions de voyager » sur le territoire américain. « Nous travaillons avec nos partenaires pour rendre ces mesures multilatérales, des discussions très actives ont lieu à l'heure actuelle », précise-t-il.
La nouvelle politique américaine envers l'Afrique pourrait ainsi prendre comme exemple la Côte d'Ivoire. La phrase d'Obama est encore dans tous les esprits, et dans ceux de la jeunesse africaine en particulier. Lors de sa visite au Ghana en 2009, celui-ci avait déclaré que le continent « n'a pas besoin d'hommes forts, mais d'institutions solides ».
La pierre angulaire d'une stratégie dont Gbagbo pourrait être le premier à faire réellement les frais.
Source : AFP