REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU 31 AOUT 2012

31 aoû 2012

REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU 31 AOUT 2012







Procès Laurent Akoun: La justice ivoirienne face à elle-même




 




L'Observateur Paalga (31/08/2012)
– Procès-miroir. Laurent Akoun face à ses juges, c'est après tout la justice
ivoirienne face à elle-même. Dans le contexte politique de ni paix ni guerre qui
est celui de la Côte d'Ivoire, juger le numéro un du principal parti
d'opposition revient, pour le pouvoir judiciaire, à mettre dans la balance sa
propre crédibilité. Celle-ci va-t-elle conduire le procès du secrétaire général
par intérim du Front populaire ivoirien (FPI) en toute impartialité, levant du
même coup les soupçons d'inféodation à l'exécutif de certains, ou va-t-elle
plutôt faire dans la justice des vainqueurs, comme le craignent les ouailles de
l'ex-président, Laurent Gbagbo ? On attend de voir. En tous les cas, l'affaire
Laurent Akoun qui sera audiencée en principe à partir d'aujourd'hui vendredi 31
août 2012, aura valeur de test pour la magistrature sous la présidence de
Ouattara. Confronté à une grave situation sécuritaire avec les attaques répétées
contre des camps militaires, le nouveau régime semble céder à la fébrilité. Au
risque d'instaurer ou de laisser instaurer, comme le redoutent certains, un
climat de terreur sur l'opposition politique. Face à ces soubresauts qui
menacent la stabilité du pouvoir, l'on ne peut faire grief aux nouvelles
autorités d'interpeller tous ceux qu'elles suspectent d'intelligence avec les
fauteurs de troubles. Si leur culpabilité venait à être établie au terme d'un
procès équitable, alors qu'ils soient punis à la hauteur de leur forfait. Mais
dans cette affaire Akoun, à la lumière des charges retenues contre le prévenu,
il est difficile de distinguer l'acharnement politique de la justice
républicaine, car ce qui est reproché à l'actuel secrétaire général du FPI n'est
ni plus ni moins que du délit d'opinion. Arrêté le dimanche 26 août dernier
alors qu'il se rendait à un meeting à Adzopé puis placé sous mandat de dépôt,
Laurent Akoun est poursuivi pour «propos diffamants à l'égard du chef de
l'Etat». Synonyme pour la justice ivoirienne de «troubles à l'ordre public». On
sait que cette arrestation est intervenue après que l'intéressé a déclaré que le
«régime installe un modèle totalitaire», que «les hommes du pouvoir ont attaqué
le siège du FPI et brûlé le siège du quotidien Le Temps», que «tous les
Ivoiriens n'ont pas droit à la parole». Franchement, si un opposant ne peut pas
djafoule de cette manière sur un pouvoir sans être inquiété, c'est qu'il y a
dérive totalitaire. Du Maccarthysme à la djoublé. Et embastillant de la sorte
l'auteur des «propos diffamants à l'égard du chef de l'Etat», le pouvoir ne fait
que confirmer la critique qui lui est adressée. Les juges sauront-ils s'élever
au-dessus de cette guéguerre politique en rendant une justice au nom du peuple
ivoirien et non de celui des forts du moment ? Une fois de plus, on attend de
voir.




 




 




54 civils et 19 militaires détenus pour attentat contre
l'Etat en Côte d'Ivoire




 




7sur7 (30/08/2012) –
Cinquante-quatre civils et 19 militaires sont détenus et inculpés notamment pour
"attentat contre la sûreté de l'Etat" à la suite des attaques menées en août
contre l'armée ivoirienne, a déclaré jeudi le procureur militaire Ange Kessi.
 "A la suite des récentes attaques contre les Forces républicaines (FRCI), 149
personnes ont été arrêtées", parmi lesquelles "76 ont été relâchées à l'issue de
l'enquête", a indiqué le magistrat. "Cinquante-quatre civils et 19 militaires
sont maintenus en prison", a-t-il poursuivi, précisant qu'ils sont inculpés de
"trouble à l'ordre public", d'"attentat contre la sûreté de l'Etat" ou
d'"assassinat". Les procès de militaires vont commencer le 6 septembre, a ajouté
le procureur militaire, sans précision sur les procès visant des civils. Les
FRCI ont été l'objet d'une vague d'attaques en août dans lesquelles elles ont
perdu une dizaine d'hommes à Abidjan, dans ses environs et dans l'ouest du pays,
marquant le plus grave regain de tension en Côte d'Ivoire depuis la fin de la
crise postélectorale de décembre 2010-avril 2011, qui a fait quelque 3.000
morts. Le gouvernement du président Alassane Ouattara et l'armée accusent des
partisans de Laurent Gbagbo - des civils et des militaires, policiers ou
gendarmes - d'être derrière ces attaques, ce que dément le parti de l'ex-chef de
l'Etat, le Front populaire ivoirien (FPI). Ces violences ont été suivies de
l'arrestation de plusieurs hauts responsables du camp Gbagbo, dont le secrétaire
général du FPI, Laurent Akoun, qui doit être jugé vendredi pour trouble à
l'ordre public.




 




 




COTE D'IVOIRE : Un réseau de voleur de treillis de l'armée
démantelé




 




Koaci.com (30/08/2012) – KOACI.COM
apprend d'une source militaire qu'au moins deux individus ont été arrêtés
mercredi en possession de plusieurs nouveaux treillis de l'armée ivoirienne.  En
effet, le renouvellement de ces derniers et leur livraison aux soldats est
actuellement en cours dans les rangs des FRCI comme observé à la vue des
éléments depuis près d'un mois. Dans les faits, deux soldats appartenant à un
bataillon d'un commandant ancien com'zone de Bouaké dont nous tairons à cette
heure le nom, auraient été repérés alors que ces derniers, déjà livrés en
nouveau treillis, tentaient de réitérer afin d'être à nouveau livré en tenues
neuves et emballées. La vigilance d'un éléments les ayants reconnus aura permis
la dénonciation des "voleurs de treillis". Pour l'heure, nous ne recevrons peu
de détails sur cette arrestation, seules les suspicions d'espionnage et de vol à
des fins de soutien à des mal intentionnés nous seront émises.  Dans un contexte
de tension sécuritaire à son comble, au regard du dispositif parfois excessif
mais voulu, des barrages et contrôles militaires toujours en vigueur et ce
désormais depuis plus de deux semaines comme constaté quotidiennement sur le
terrain, la vigilance est partout et ce même dans les rangs des soldats d'une
armée pourtant réputée dédiée au pouvoir en place. Notons pour finir, que fut
entrepris le renouvellement des treillis pour clarifier la distinction de tout
soldats véritablement intégré à l'armée ivoirienne. Au delà de la suspiçion
sécuritaire, Il se pourrait aussi que l'abus constaté aurait pour finalité de
don à des éléments FRCI qui n'auraient pas été sélectionnés pour intégrer les
rangs de la nouvelle armée.




 




Guerre pour le cacao dans l'Ouest ivoirien




 




 




Le Monde diplomatique (Septembre
2012) – A Abidjan, les exactions contre les partisans de l'ancien président
Laurent Gbagbo se sont multipliées cet été. Si M. Alassane Ouattara a finalement
pris le pouvoir, en mars 2011, après une crise postélectorale meurtrière, la
réconciliation est encore loin. Dans l'ouest du pays, l'Etat ne contrôle plus
rien ; des mafias ont mis la main sur l'économie du cacao. Un véhicule calciné
et criblé de balles : c'est tout ce qu'il reste de l'attaque qui, le 8 juin
2012, a coûté la vie à sept casques bleus près de Taï, petite bourgade de
l'ouest de la Côte d'Ivoire. Dans cette région, depuis plus d'un an, les
villages font l'objet de mystérieux raids meurtriers. Yamoussoukro a accusé des
« mercenaires libériens ». Partisans de l'ex-président Laurent Gbagbo et opposés
à son successeur Alassane Ouattara, ces hommes traverseraient le fleuve Cavally,
qui marque la frontière avec le Liberia, pour venir semer la terreur en Côte
d'Ivoire. Mais, sur le terrain, la situation ne paraît pas aussi claire : depuis
la crise qui a suivi l'élection présidentielle de 2010, dans l'ouest du pays se
joue un inquiétant imbroglio politique et militaire, avec pour seul enjeu le
contrôle des ressources naturelles. Ce sont en effet ses sols, extrêmement
fertiles, qui font la richesse de cette région verdoyante. On y cultive le
cacao, dont la Côte d'Ivoire est le premier exportateur mondial. S'y étendent
également les dernières aires forestières nationales, dont les forêts de
Goin-Débé (133 000 hectares) et de Cavally (62 000 hectares), réservées à la
production de bois d'œuvre. Depuis toujours, ces atouts ont attiré des planteurs
d'un peu partout, y compris d'Etats voisins. Ce mouvement avait été encouragé
par le président Félix Houphouët-Boigny (au pouvoir de 1960 à 1993), qui avait
décrété que « la terre appartient à celui qui la met en valeur ». Si la région
est aujourd'hui l'un des principaux centres de production de cacao, on y plante
aussi des hévéas, qui hissent le pays au rang de premier producteur africain de
caoutchouc. « Cinq hectares d'hévéas rapportent de 7 à 8 millions de francs CFA
[environ 12 000 euros] par mois », calcule un sous-préfet. Une petite fortune.
Les problèmes ont commencé au milieu des années 1980, lorsque les cours mondiaux
du cacao et du café ont chuté. La concurrence entre planteurs s'accroissant, des
conflits fonciers ont alors éclaté entre les autochtones, devenus (...)