Revue de presse internationale du 19 mars 2010

19 mar 2010

Revue de presse internationale du 19 mars 2010








Présidentielle ivoirienne: les pro-Gbagbo "veulent aller vite", AFP, 18 mars
2010-

(...) "Nous sommes pressés d`aller vite aux élections, mais à des élections
transparentes", a déclaré à l`AFP Martin Sokouri Bohui, secrétaire national aux
élections au Front populaire ivoirien (FPI, parti présidentiel) (...)"Le Conseil
de sécurité de l`ONU devrait limiter le mandat de M. Gbagbo qu`il avait prolongé
en 2005 parce qu`aujourd`hui nous savons que la minorité présidentielle refuse
d`aller aux élections", a affirmé à l`AFP Anne Ouloto, porte-parole du
Rassemblement des Républicains (RDR), de l`ex-Premier ministre Alassane
Ouattara. "Il faut que le Conseil prenne une résolution disant que si les
élections ne sont pas organisées fin avril-début mai, M. Gbagbo n`est plus chef
de l`Etat de Côte d`Ivoire", a-t-elle ajouté (...) L`ONU a une nouvelle fois
exprimé son impatience mercredi devant les retards à répétition subis par
l`élection présidentielle en Côte d`Ivoire et a appelé à la relance sans délai
du processus électoral. "Il est tout à fait regrettable de voir les élections
retardées une fois de plus", a déclaré le représentant spécial de l`ONU en Côte
d`Ivoire, Young-jin Choi, au Conseil de sécurité. "Ce n`est pas tout de
constater que c`est un retard regrettable", a relevé Alphonse Djédjé Mady, le
porte-parole du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix
(RHDP), coalition regroupant les principaux partis d`opposition, appelant l`Onu
à "plus de détermination". "Il faut être déterminant. L`Onu dispose de plusieurs
possibilités dans ses méthodes d`intervention pour amener les Etats membres à
respecter leurs engagements", a ajouté M. Mady.




 




Crise
ivoirienne: les signes de lassitude de l'ONU, Le Pays, 19 mars 2010-

Le représentant spécial de l'ONU en Côte d'Ivoire, Choi Young-jin, était au
rapport le 17 mars dernier devant le Conseil de sécurité de l'ONU sur la
situation socio-politique dans ce pays.

Une situation qui danse le
tango en avançant d'un pas puis en reculant de deux autres. M. Choi a ainsi
regretté le retour en arrière occasionné par les accusations de fraude portées
par le Front populaire ivoirien (FPI, parti au pouvoir) contre l'ancien
président de la Commission électorale indépendante (CEI). Toute chose qui a
retardé une fois de plus l'élection présidentielle programmée initialement pour
se tenir entre fin février et début mars 2010. Après la présentation du rapport,
le Conseil de sécurité devait prendre un certain nombre de mesures pour relancer
le processus et, s'il y a lieu, mettre en garde ceux qui, délibérément, oeuvrent
à gripper la machine. Mais il n'en a rien été de tout cela. L'instance vers
laquelle beaucoup de personnes avaient les yeux tournés s'est contentée
d'appeler « instamment les parties prenantes ivoiriennes à relancer [le]
processus sans délai et à rester dans le cadre de l'accord politique de
Ouagadougou ». Signes de lassitude de l'ONU ? C'est la question qui vient à
l'esprit face à cette mollesse dans le ton et dans l'action de l'organisation
internationale. On attendait beaucoup plus d'elle, elle qui est aussi partie
prenante du processus. Et à ce titre, elle devrait, être plus ferme. Il y a bien
longtemps que certains acteurs sur les bords de la lagune Ebrié n'entendent plus
le langage diplomatique. Il y avait donc lieu de siffler la fin de la récréation
pour que tout le monde se mette au sérieux.

Il est temps de
sortir pour de bon de cette situation de ni guerre, ni paix dont on se garderait
de dire qu'elle n'éprouve pas l'ONU. Il n'est pas superflu de rappeler ici
qu'elle a non seulement déployé des troupes en Eburnie dont elle s'occupe de
l'entretien mais finance également le processus. Les regrets, les appels à la
raison doivent être assortis de sanctions contre ceux qui voudraient se mettre
en travers du processus. Sans cela, il se trouverait toujours des gens qui
bloqueraient sa bonne marche parce qu'ils profitent tellement de la crise pour
être pressés de la voir finir. Il y en a aussi qui, estimant qu'ils ne sont pas
sûrs de remporter la présidentielle, freineraient des quatre fers pour ne pas y
aller et provoqueraient toutes sortes de crises pour que l'échéance soit tout le
temps reportée. Les bretelles de tous ces gens, qui sont d'ailleurs très bien
connus, doivent être sérieusement remontées. L'ONU qui a les pleins pouvoirs
pour le faire ne devrait pas hésiter un seul instant. Sinon dans un, deux, trois
ans ou plus, on serait toujours en train de parler au futur de l'élection
présidentielle ivoirienne. Il y a urgence parce que le mandat de la mission
onusienne en Côte d'Ivoire, l'ONUCI, expire en avril prochain. Certes, l'on
pourrait penser que ce mandat serait reconduit au regard de l'incertitude de la
tenue de l'élection présidentielle en fin avril-début mai conformément à la
nouvelle fourchette arrêtée. Mais il faut aussi penser au pire qui est ici une
non-reconduction de ce mandat pour des raisons financières. Auquel cas, ce
serait un retour à la case départ. En tout état de cause, les Ivoiriens doivent
savoir que la communauté internationale ne peut pas les soutenir indéfiniment
dans leurs tergiversations par rapport à la tenue de l'élection présidentielle.
Un effort est à faire de leur côté car comme le dit le proverbe, « si quelqu'un
te lave le dos, il faut soi-même se laver la figure ». A l'expiration du mandat
de l'ONUCI, s'ajoute la non- disponibilité du médiateur burkinabè qui va
remettre en jeu en novembre prochain son fauteuil de président dans son pays.




Sorties
de crise guinéenne et ivoirienne
:
Ici ça avance, là ça patine, L'Observateur paalga, 19 mars 2010-

(...)  On ne pourrait pas en dire autant de la Côte d'Ivoire voisine, dont le cas
a été examiné ce mercredi par le Conseil de sécurité des Nations unies. Comme on
pouvait s'y attendre, à cette tribune, le représentant spécial de Ban Ki-moon a
exprimé toute la déception que lui inspire le nouveau report de la
présidentielle. Pour lui, le processus électoral ivoirien se retrouve dans une
impasse politique aiguë. Impossible donc, de l'aveu même du représentant
permanent de Côte d'Ivoire à l'ONU, de déterminer « une période sur la date des
élections ». Ainsi, après bientôt huit ans de crise, la Côte d'Ivoire de Laurent
Gbagbo n'est pas au bout de son parcours semé d'embûches. Dernière en date, la
secousse de la dissolution du gouvernement et de la Commission électorale
indépendante (CEI) (...). Au contraire de la Côte d'Ivoire, dont le processus de
sortie de crise patine toujours. Trois ans après l'accord de Ouagadougou, qui
était censé régler le problème en quelques mois, on ne voit toujours pas le bout
du tunnel.

Il faut dire aussi que cette crise-là est très complexe et les
enjeux énormes. Ainsi, au départ de la course vers le fauteuil présidentiel, on
a un président en exercice candidat à sa propre succession, au coude-à-coude
avec d'autres mastodontes rompus, tous autant qu'ils sont, à la chose politique.
Or, comme le dit
un proverbe africain, « quand les éléphants se battent, c'est l'herbe qui en
pâtit ». Et en Côte d'Ivoire, c'est le processus de sortie de crise qui est
foulé aux pieds. Ce n'est pourtant pas une excuse pour se traîner comme des
limaces vers le bout du tunnel.