Revue de presse internationale du 12 avril 2010

12 avr 2010

Revue de presse internationale du 12 avril 2010







Côte
d`Ivoire: Soro promet de relancer processus électoral et réunification, AFP, 11
avril 2010-

Le Premier ministre ivoirien Guillaume Soro s'est engagé dimanche à relancer la
réunification du pays et le processus devant conduire à un scrutin présidentiel
constamment reporté depuis 2005, à l'issue d'une rencontre avec le chef de
l'Etat Laurent Gbagbo. Très attendue, cette réunion entre M. Gbagbo et le chef
de l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) au palais présidentiel n'a cependant
débouché sur aucune annonce quant au calendrier et aux modalités de relance du
laborieux processus de sortie de crise, bloqué depuis le début de l'année. Elle
intervenait après plusieurs semaines de vifs échanges entre camp Gbagbo et FN
autour de la réunification du pays, coupé en deux depuis le putsch manqué de
2002. Les partisans du président font du désarmement de l'ex-rébellion un
préalable au scrutin, repoussé depuis la fin du mandat de M. Gbagbo en 2005.
Nous "avons convenu qu'il était utile et nécessaire que l'accalmie et la
tranquillité reviennent, et pour ce faire (nous) allons parler aux uns et aux
autres", a déclaré M. Soro à la presse. Evoquant "la nécessité et l'urgence" de
la réunification, il a indiqué que "très rapidement" un calendrier serait
élaboré pour mettre en œuvre "l'unicité des caisses de l'Etat et le
regroupement" des éléments FN dans des casernes, prévus dans le dernier accord
de paix signé fin 2008 mais restés quasiment lettre morte. Le traitement des
contentieux sur la liste électorale sera "relancé", a-t-il également annoncé,
promettant un "mécanisme" pour "rassurer les Ivoiriens sur la crédibilité et la
fiabilité" de la liste.




 




Soro
: la réunification est "une nécessité et une urgence"
,
Jeune afrique, 11 avril 2010-

(...) Après


plusieurs semaines de tension
entre le
camp Gbagbo et celui du

Premier ministre Guillaume Soro
, la rencontre qui a eu lieu entre les deux
hommes, dimanche 12 avril, visait surtout à apaiser les esprits. Qualifiées de
"fructueuse" par Guillaume Soro, la réunion n'a toutefois pas abouti à l'annonce
d'un calendrier précis pour la réunification du pays et la reprise du processus
électoral. Nous "avons convenu qu'il était utile et nécessaire que l'accalmie et
la tranquillité reviennent, et pour ce faire (nous) allons parler aux uns et aux
autres", a assuré le Premier ministre aux journalistes après la rencontre. Le
calendrier de cette réunification, qualifiée de "nécessaire" et "urgente" par
Guillaume Soro, sera élaboré "très rapidement", a-t-il affirmé.

Il devrait notamment permettre
de réaliser "l'unicité des caisses de l'Etat et le regroupement" des éléments FN
(Forces Nouvelles, le parti de Guillaume Soro) dans les casernes.




Désarmement
préalable



Le
camp présidentiel a fait du désarmement total des ex-rebelles des FN un
préalable à la tenue du scrutin. Un engagement que Guillaume Soro avait refusé
de faire sien dans une interview à


Jeune Afrique
,
publiée le 4 avril.




"Le chef de l'Etat, que je sache, n'a jamais fait du désarmement
un préalable à l'élection", avait soutenu Guillaume Soro. "Dans tous les pays
qui ont connu un conflit de ce type, que fait-on ?" poursuivait le Premier
ministre. "On définit une plate-forme sécuritaire minimale qui permette de tenir
l'élection. On n'attend pas que le dernier soldat ait déposé son arme pour aller
voter."




Guillaume Soro avait alors affirmé que

l'élection présidentielle devrait avoir lieu
avant le cinquantenaire de
l'indépendance de la Côte d'Ivoire, le 7 août prochain.




Gbagbo/Soro :

On est fatigué de ces rencontres sans lendemain, L'Observateur
Paalga, 12 avril 2010-



(...) Que de solennité d'ailleurs pour un tête-à-tête entre des
personnalités censées être de proches collaborateurs, qui travaillent donc tous
les jours ensemble pour résoudre les problèmes des ivoiriens, en l'occurrence la
sortie de crise qui n'en finit pas de patiner ! S'ils ont voulu donner un cachet
particulier à leur séance de travail, dramatisé à l'extrême au sens propre,
c'est que l'heure est grave et l'on se demande comment le tandem fait d'ailleurs
pour tenir toujours (...)Les goulots d'étranglement, qu'on peine à faire sauter,
ont pour noms : l'audit de la liste électorale provisoire, le désarmement et
l'unicité des caisses. De ces trois problèmes, l'unicité des caisses semble être
la plus facile à résoudre, même si les rebelles tiennent à leur trésor de guerre
dans les territoires contrôlés. Plus dur sera de trouver un modus vivendi au
sujet du désarmement, que le camp présidentiel veut voir fait avant la tenue du
scrutin, et de la mère de toutes les batailles autour du fichier électoral.
Force est de reconnaître, à cet effet, que les enjeux sont des plus importants,
d'autant plus que le scrutin s'annonce serré. Avec l'accusation de Robert Beugré
Mambé d'avoir tripatouillé les listes, on assiste également à un retour des
vieux démons de la nationalité (les noms sources de polémique étant de
consonance nordique). On ne sait pas si la rencontre d'hier va permettre de
désamorcer la crise dans la crise pour permettre au train de la paix de se
lancer résolument vers le bout du tunnel, mais, vu le mur de défiance, de
méfiance, de suspicion qui sépare les différents protagonistes, il y a lieu de
se demander si vraiment cette présidentielle, toujours repoussée aux calendes
grecques, aura lieu un jour et dans quelles conditions.




ACCORD POLITIQUE DE
OUAGADOUGOU 
:
ET SI LES REBELLES IVOIRIENS EN AVAIENT FAIT LEUR
MEILLEUR PROFIT POUR RECONSTITUER LEURS FORCES ?, San Finna, du 12 au 18 avril
2010-


Q
uand on
entend les représentants des Forces nouvelles parler, se comporter avec une
assurance à la limite du mépris au sujet du désarmement, on en vient à se
demander qui les rend aussi audacieux dans leur  attitude et dans leurs propos.
Il n'y a pas que les militants de base qui s'expriment de la sorte. On se
souvient des propos à l'emporte-pièce de Me Affousy Bamba :

«Le désarmement n'est pas lié à l'organisation de l'élection
présidentielle et n'a donc jamais été une question préalable à son
organisation »

(in L'Expression du 18 mars 2010). Conseiller spécial de Guillaume Soro,
Alphonse Soro, n'a pas dit autre chose quand, définitif, il affirme que  l'APO a
prévu tous les mécanismes pour la réunification des deux armées et que pour lui,
nulle part, il n'est prescrit que les Fafn doivent remettre leurs armes aux
Fanci. Il prévient au surplus que : « Même si les combattants des Forces
nouvelles jettent toutes leurs armes dans la lagune, le Fpi n'ira pas aux
élections...  le désarmement doit commencer par Charles Blé Goudé qui se promène
avec des hommes armés derrière lui dans la ville d'Abidjan alors qu'il n'occupe
aucune fonction dans la République »
(in Ivoire-Presse du 09/04/2010).
Paroles de rebelle, pardi ! D'ailleurs le premier Ministre, Guillaume Soro,
dans le même registre, n'a-t-il pas été aussi clair ? Faisant même dans la
surenchère puisque parlant de Laurent Gbagbo sur le sujet, il dit : « Mais
le chef de l'Etat, à ce que je sache, n'a jamais fait du désarmement un
préalable à l'élection ! Dans tous les pays qui ont connu un conflit de ce type,
que fait-on ? On définit une plate-forme sécuritaire minimale qui permette de
tenir l'élection ; on n'attend pas que le dernier soldat ait déposé son arme
pour aller voter »
(in Jeune Afrique du 4 au 10 avril 2010). Par ces
propos, il oublie royalement le 4ème accord complémentaire de l'Accord de
Ouagadougou du 22/12/2008, qui est très précis sur le  désarmement, en  son
Article 3 :  « Afin de favoriser l'organisation des élections dans de bonnes
conditions, les deux Parties ont convenu de relancer, sans délai et sous la
conduite du Cci et la supervision des Forces impartiales, le désarmement, le
stockage des armes des deux Forces ex-belligérantes, ainsi que la démobilisation
des ex-combattants; des Forces nouvelles. En tout état de cause, ces opérations
devront être achevées au plus tard deux mois avant la date fixée pour l'élection
présidentielle ».
On est où là ? A moins que l'on se soit engagé dans le
dialogue direct et signé l'Accord politique de Ouagadougou avec des
arrière-pensées, nous aurions dû normalement assister à la mise en œuvre de cet
accord dans une ambiance de poly symphonie. D'où vient qu'aujourd'hui, on
rejette avec autant de véhémence et d'assurance la disposition du  4ème Accord
de Ouagadougou sur le désarmement ? (...) De la même façon, on peut ne pas
accepter bonnement tout ce qui se raconte (jusque dans ces gargotes de
Ouagadougou très fréquentées par quelques « com-zones ») sur l'ire de la France
sarkozienne d'avoir vu le président Gbagbo décliner l'invitation de venir aux
festivités du cinquantenaire des indépendances. Un désappointement qui ferait
naître là-bas des idées chiraquiennes par rapport au destin du numéro un
ivoirien. Pour autant, rien n'empêche de soupeser les extrapolations selon
lesquelles les Forces nouvelles n'auraient pas seulement reconstitué leur
arsenal militaire mais aussi des amitiés internationales qui, sans être aussi
déterminantes que du temps où Kofi Annan trônait aux Nations Unies, restent
importantes et leur donnent des assurances sur l'avenir de leur « cause ». 
Alors, peut-être que les véhémentes charges des Affi N'Guessan, des Blé Goudé,
de «Notre Voie », ne sont pas motivées par des seules considérations électorales
comme on voudrait le faire croire mais par des pièces qu'ils tiennent en main et
qui leur enseignent la prudence pour éviter toute surprise irréversible ! On ne
marche pas deux fois sur les parties nobles d'un aveugle 





Présidentielles en Côte d'Ivoire : Jusqu'où peut aller Soro ?, Fasozine, 12
avril 2010-


Dans une interview accordée à Jeune Afrique, Guillaume Soro, le Premier ministre
ivoirien, souhaiterait que la présidentielle, maintes fois reportée, se tienne
avant la célébration du cinquantenaire de l'indépendance de Côte d'Ivoire. «J'ai
du mal à m'imaginer que le 7 août prochain, jour de notre fête nationale et du
cinquantième anniversaire de notre indépendance, la Côte d'Ivoire n'aura pas
encore dépassé cette échéance», a-t-il martelé. On veut bien comprendre la
préoccupation du chef du gouvernement, mais on se demande si celle-ci est
partagée par son «patron». N'est-il pas aujourd'hui pris dans le même piège que
tous les Premiers ministres qui l'ont précédé?

En
effet, en tant que Premier ministre nommé ou imposé –c'est selon- par les
Accords politiques de Ouagadougou (APO), Guillaume Soro devient ainsi un Premier
ministre «protocolaire», en poste pour purger la crise par la tenue correcte de
l'élection présidentielle devenue arlésienne. Cependant, les appels à la
démission qu'attise le «général de la rue», sous le regard bienveillant du
président Laurent Gbagbo et de ses partisans, ne sont-ils pas le signe
avant-coureur du sacrifice annoncé de Guillaume Soro, qui pourrait finalement
passer à la trappe des humeurs et des intérêts, avant le terme de la mission que
lui assigne, de fait, les Accords politiques de Ouagadougou? Plus de trois ans
maintenant après la signature de ce cadre de sortie de la crise qui secoue la
Côte d'Ivoire depuis septembre 2002, la situation n'a pas véritablement changé.
Laurent Gbagbo freine des quatre fers pour l'organisation d'une élection
présidentielle dont il est de moins en moins sûr de sortir victorieux. Il joue
la montre et fait feu de tout bois pour conserver son fauteuil. Si son «petit»
de Premier ministre tient à tout prix à son élection avant le cinquantenaire, il
va peut-être falloir que l'un des capitaines quitte le bateau. Et puisque c'est
Soro qui a dégainé le premier, on attend de voir jusqu'où il ira.

Avant le 7 août
2010.