Revue de presse internationale du 10 novembre 2010

10 nov 2010

Revue de presse internationale du 10 novembre 2010







Report du second
tour ivoirien 
:
Ce n'est pas Blaise qui s'en plaindra, L'Observateur paalga, 10 novembre
2010-
(...) 


Initialement fixé pour le 21 novembre 2010, le 2nd tour de la présidentielle en
Côte d'Ivoire est prévu pour le 28 novembre 2010. Un report d'une semaine avec,
pour maître d'œuvre, le gouvernement, inspiré par la Commission électorale
indépendante (CEI). Pareille décision est, bien sûr, en porte-à-faux avec
l'article 36 de la loi fondamentale, qui stipule que le 2nd tour doit être
organisé tout au plus deux semaines après les résultats du 1er tour, mais elle a
une caution juridique de taille : il a suffi que, par un tour de passe-passe
juridique, le Conseil constitutionnel l'approuve pour le plus grand plaisir des
observateurs de la scène politique ivoirienne. Il est fort probable que la
nouvelle date puisse permettre aux différents acteurs de mieux se préparer : les
candidats et leurs états-majors respectifs, l'exécutif (dans le domaine de la
sécurité surtout) et les membres de la CEI, qui sont certainement sortis
éreintés du 1er tour. Mais s'il y a bien quelqu'un qui ne trouvera pas à redire
face à pareille annonce (s'il n'en est d'ailleurs pas l'un des instigateurs),
c'est Blaise Compaoré : le 21 novembre 2010, c'est aussi le 1er tour de la
présidentielle dans son pays, le Burkina Faso ; fâcheuse coïncidence, puisqu'il
y est candidat ainsi que facilitateur du dialogue interivoirien. Déjà que les
regards des Burkinabè semblent plus tournés vers ce qui se passe en Côte
d'Ivoire que vers leur propre campagne électorale, il ne manquerait plus que
cette situation pour tout compliquer.


Certes, les deux scrutins n'ont pas le même degré de suspense :
au Pays des hommes intègres, tout est visiblement plié, et l'actuel locataire du
palais de Kosyam ne risque pas de perdre son moelleux fauteuil présidentiel,
sauf tremblement de terre ...Mais le jour des deux élections, pouvait-il avoir une
oreille attentive à ce qui se déroule chez lui et une autre à ce qui se passe
chez Gbagbo et Ado ? Il a beau avoir un représentant, en la personne de Boureima
Badini, sur les bords de la lagune Ebrié, difficile tout de même eût été pour
lui ce genre d'exercice (...)  Le report ayant été décidé et accepté, vivement,
que le « match-retour » ait lieu à la date prévue. Cependant, le changement de
date n'a pas que des avantages. Le risque, c'est souvent d'ouvrir cette boîte de
Pandore qu'est l'éternel changement de date. Les acteurs politiques ivoiriens le
savent très bien. Dans l'Accord politique de Ouagadougou, le chronogramme de
l'élection était étalé sur une dizaine de mois. Il a finalement fallu attendre
trois ans pour que le projet soit réalité (...)





Présidentielle ivoirienne : « Le report  du second tour pose un problème
juridique », Fasozine, 10 novembre 2010-


Le Conseil des ministres ivoirien a adopté, ce mardi 9 novembre
2010, un décret portant report du second tour de la présidentielle au 28
novembre au lieu du 21 novembre comme l'avait initialement fixé le Conseil
constitutionnel, en application des textes en vigueur. Selon Abdoul Karim Sango,
enseignant de droit public à l'Ecole nationale d'administration et de
magistrature (Enam), ce décret qui annule la décision du Conseil constitutionnel
pose un problème juridique. C'est ce qu'il explique dans cet entretien qu'il a
accordé à Fasozine.com.





Fasozine.com: Le Conseil des ministres ivoirien vient de reporter le second tour
de la présidentielle au 28 novembre prochain alors que le Conseil
constitutionnel l'avait fixé au 21 novembre. Quelle appréciation en faite-vous?




Abdoul Karim Sango:

Le report du second tour de la présidentielle ivoirienne par le Conseil des
ministres pose un problème juridique. Car la fixation du scrutin à la date du 21
novembre prochain a été faite en application de l'article 36 de la Constitution
ivoirienne, qui stipule que le deuxième tour de l'élection est prévu pour se
tenir 15 jours après la publication des résultats définitifs du premier tour de
l'élection présidentielle. Ainsi, par décret du président de la République, la
Commission électorale indépendante (CEI) et les acteurs politiques vont déroger
à la décision du Conseil constitutionnel, qui est conforme à la lettre de la
Constitution ivoirienne. Cet acte pose un problème juridique dans la mesure où,
en droit, un décret ne peut pas contredire une Constitution. Les décisions qui
émanent du Conseil constitutionnel, en droit, ont force obligatoire,
c'est-à-dire qu'elles ne sont susceptibles d'aucun recours (...)