Revue de presse internationale du 1 mars 2010

1 avr 2010

Revue de presse internationale du 1 mars 2010








L'Accord de Ouaga relancé à Bobo Dioulasso, Le pays, 1 avril 2010-


(...) Le chef du gouvernement et de
l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN), qui contrôle le nord de la Côte
d'Ivoire depuis le coup d'Etat manqué de 2002, a retrouvé M. Compaoré à la
mi-journée au palais présidentiel. Les priorités sont de "reprendre au plus
vite" le processus électoral en vue d'une liste électorale définitive et
d'appliquer l'accord de paix signé fin 2008, prévoyant le désarmement des FN et
l'unicité des caisses de l'Etat, a déclaré à l'AFP le représentant spécial à
Abidjan du "facilitateur", Boureïma Badini. Le président Compaoré doit en outre
rencontrer aujourd'hui son homologue ivoirien Laurent Gbagbo à Bobo Dioulasso
(365 km à l'ouest de Ouagadougou), a annoncé la présidence burkinabè. Le
processus électoral est bloqué depuis le début de l'année, à la suite
d'accusations de "fraude" sur la liste des votants portées par M. Gbagbo contre
l'ancien président de la Commission électorale indépendante (CEI). Cette crise a
abouti en février à la dissolution par le chef de l'Etat de la CEI et du
gouvernement. La commission renouvelée n'a pas encore relancé les opérations
électorales. Le camp présidentiel et l'opposition s'affrontent sur les modalités
du traitement des contentieux sur la liste, tandis que les pro-Gbagbo s'opposent
aux ex-rebelles en faisant du désarmement des FN un préalable à l'élection. Les
derniers développements rendent purement théorique l'échéance de "fin
avril-début mai" fixée pour la présidentielle, sans cesse reportée depuis la fin
du mandat de M. Gbagbo en 2005 et censée clore la crise de 2002 (...)




Le
miracle de Lafiabougou aura-t-il lieu ?, L'Observateur paalga, 1 avril 2010-
Comme
un tonneau des Danaïdes, qu'on ne saurait remplir, car sans fond, les conditions
d'une bonne administration de l'élection présidentielle ivoirienne sont
difficiles à réunir. L'organisation de ce scrutin ressemble à un véritable
travail de Sisyphe, qui traîne depuis 2005 : chaque fois que l'on croit voir le
bout du tunnel, il y a un petit grain de sable qui vient enrayer la mécanique de
la dynamique électorale ; ainsi, de report en report, de couac en couac, tout
semble indiquer que ce n'est pas demain la veille du jour de la tenue de cette
présidentielle. Après le rendez-vous manqué d'octobre dernier, la communauté
internationale s'était mise à rêver d'un scrutin avant la fin du premier
semestre 2010. Mais c'était faire preuve d'un optimisme béat face à une crise
politique qui fait l'affaire de certains protagonistes.


Alors que la CEI (Commission électorale indépendante) était en train de boucler
le traitement des données du recensement des électeurs, le scandale du fichier
électoral a éclaté ; dans la foulée, le président Laurent Koudou Gbagbo a
dissous cette institution ainsi que le gouvernement ; s'en sont suivies des
manifestations violentes, qui se sont soldées par des morts d'hommes ainsi que
des dégâts matériels et immobiliers très importants. La mise en place d'un
nouveau gouvernement ainsi que d'une nouvelle CEI a finalement permis de faire
baisser la température sociale (...)Mais depuis que le camp présidentiel a pris
pour cible les Forces nouvelles (FN), du Premier ministre Guillaume Soro, toute
la donne a changé. Conséquence : ces derniers temps, plus d'un observateur de la
crise ivoirienne a peur de la reprise des hostilités armées entre l'ex-rébellion
et les militaires loyalistes. Toute cette situation a entraîné un blocage de
fait du processus électoral. Dans la volonté d'apaiser l'atmosphère politique,
une délégation des FN a rencontré le président Gbagbo mardi dernier. Une
audience qui vise à relancer le processus de sortie de crise, lequel bute depuis
sur la question de l'audit du fichier électoral provisoire et aussi sur celle du
préalable désarmement des ex-rebelles aux élections. Assurément, cette audience
n'a pu aplanir les divergences de vues, puisque les deux parties ont convenu de
se revoir prochainement. Et preuve que la situation est corsée sur les bords de
la lagune Ebrié, le président Gbagbo arrive en principe aujourd'hui à
Bobo-Dioulasso, où il doit rencontrer Blaise Compaoré, le médiateur dans la
crise ivoirienne (...) Mais une chose est certaine, même si un compromis était
trouvé à Bobo-Dioulasso, il serait illusoire de croire que ce scrutin pourrait
avoir lieu avant juin. Visiblement, il faudra une fois de plus viser le mois
d'octobre, dans le meilleur des cas. En effet, il reste encore à vider la phase
du contentieux du fichier électoral, à accomplir la distribution des cartes, le
désarmement, la campagne électorale et enfin le scrutin. Or, comme on peut le
constater, à chaque étape, une des parties est capable de bloquer l'évolution du
processus. Et, mine de rien, Laurent Gbagbo aura passé au palais de Cocody le
temps de deux mandats au prix d'un. Si cette présidentielle n'a pas lieu avant
fin octobre, il faut craindre que le facilitateur, préoccupé au plan intérieur
par sa propre réélection au Burkina (en novembre), soit moins disponible pour
les Ivoiriens. Dans ces conditions, il faudra renvoyer carrément à 2011 la tenue
de l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire (...)