REVUE DE PRESSE DU VENDREDI 6 JUIN 2008

6 juin 2008

REVUE DE PRESSE DU VENDREDI 6 JUIN 2008

L'ONUCI prépare sa présence future à Divo
Le Quotidien–
«Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire, YJ Choi, s'est rendu ce jeudi à Divo pour discuter de la future présence de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) dans cette ville situé à 189 kilomètres d'Abidjan. M. Choi a rencontré le Préfet du Département de Divo, Ouéi Gueu, pour expliquer les tâches qui seront exécutées par les militaires et les civils de la mission onusienne en vue des prochaines élections. Il s'agit aussi de préparer la voie à la réconciliation entre les habitants de Divo et les Nations Unies dans le cadre de la phase actuelle du processus de paix où toute l'attention est concentrée sur le processus électoral et le DDR. « Enterrons les frictions du passé et préparons l'avenir » a dit le Représentant spécial. [...] (Source ONUCI)

Sécurisation des élections : L'ONUCI MOBILISE SES 9 000 HOMMES
Fraternité Matin
–« Le commandant des Casques bleus en Côte d'Ivoire, le général Fernand Amoussou, a déclaré, hier, à la presse que la force onusienne prépare la sécurisation des élections sous de bons auspices. «Je pense que l'opération de sécurisation des élections s'initie de façon positive», a-t-il soutenu. Le général Amoussou était interrogé par la presse au siège de la Commission électorale indépendante (Cei) à Cocody Deux-Plateaux, à l'issue d'une réunion de cette institution avec l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci). Le commandant de la force onusienne a indiqué que l'ensemble des neuf mille hommes qu'elle constitue sera mobilisé pour la sécurisation des élections sur tout le territoire. Une sécurisation qui se fera, a-t-il insisté, de concert avec les forces nationales que dirigent les généraux Philippe Mangou et Soumaïla Bakayoko et la Licorne. De même, il a confié que la sécurisation des frontières se fera en collaboration avec les forces des pays frontaliers. «Nous serons extrêmement attentifs à ce qu'il n'y ait aucune entrave à la liberté de circulation des citoyens» pendant le processus électoral, a-t-il averti. Selon le président de la Cei, Beugré Mambé, «Le transport du matériel électoral, la sécurisation de tout le personnel qui se charge des élections, la sécurisation des candidats, de la population, des observateurs et de tous ceux qui suivent le processus électoral» seront assurés par les Casques bleus. La rencontre entre la Cei et l'Onuci, a-t-il indiqué, a servi à la présentation de l'apport de la division électorale des Nations unies au processus électoral, la contribution des Nations unies à la sécurisation du processus électoral «en harmonie avec toutes les forces nationales et internationales présentes en Côte d'Ivoire». Elle a aussi permis de configurer le cadre de la coopération future qui s'établira entre la Cei, les Nations unies et tous les partenaires présents dans le pays. Pour le président de la Cei, cela est «un gage pour dire aux Ivoiriens que les futures élections seront un test majeur pour le retour de la paix en Côte d'Ivoire». Georg Charpentier, représentant le Représentant spécial des Nations unies en Côte d'Ivoire, a insisté que les Nations unies accompagnent la Côte d'Ivoire dans tous les domaines : financier, logistique, sécuritaire sous la houlette de la Cei. Pour lui, «le processus électoral, pour le moment, est assez bien financé sur le plan externe». Toutefois, M. Charpentier a reconnu qu'il y a encore «un relatif GAP à remplir». Aussi a-t-il appelé les partenaires extérieurs à se mobiliser «pour pouvoir remplir ce GAP le plus vite possible».

Sortie de crise : L'U. A se préoccupe du démantèlement des milices
Fraternité Matin
–« La 128e réunion du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine (UA), qui s'est tenue récemment, s'est penchée particulièrement sur la situation en Côte d'Ivoire après la signature de l'Accord politique de Ouagadougou, le 4 mars 2007. En effet, adoptant la résolution sur la Côte d'Ivoire, le Conseil a, avec satisfaction, noté « les progrès enregistrés dans le processus de paix et se félicite des dispositions prises, sur une base consensuelle, pour la fixation de la date de l'élection présidentielle du 30 novembre 2008 ». Le Conseil s'est aussi félicité de « la décision du président de la Commission sur la situation en Côte d'Ivoire d'y dépêcher une mission pluridisciplinaire d'évaluation pré- électorale chargée d'évaluer la situation et de faire des recommandations sur l'appui que l'UA pourra apporter dans le cadre du processus électoral, y compris l'observation du 30 novembre 2008». Dans le Communiqué de cette 128ème réunion, le Conseil de l'UA encourage les parties ivoiriennes à maintenir et à consolider la dynamique de paix que connaît le pays après six ans de guerre. Aussi, invite-t-il les parties ivoiriennes, dans leur ensemble, « à veiller au respect scrupuleux du Code de bonne conduite pour les élections, signé le 24 avril dernier, en présence du secrétaire général des Nations unies ». Le désarmement des ex-combattants et le démantèlement des milices faisaient partie des préoccupations du Conseil de paix et de sécurité de l'UA. Qui espère qu'en réglant ces questions, l'élection présidentielle sera tenue non seulement à la date indiquée mais aussi dans de bonnes conditions. Ce n'est pas tout. Le Conseil demande aux parties ivoiriennes concernées de tout mettre en œuvre « pour mener à leur terme, les opérations exceptionnelles de rattrapage dans le cadre des audiences foraines, l'opération de reconstitution des registres d'état civil perdus ou détruits pendant le conflit, l'opération d'établissement de nouveaux titres d'identité à toute personne inscrite sur la liste électorale définitive ainsi que pour parachever toutes les questions militaires et paramilitaires et celle relative à la restauration effective de l'autorité de l'Etat et au redéploiement de l'administration ». Au cours de cette réunion, un hommage a été rendu au Président Blaise Compaoré du Burkina Faso, facilitateur du dialogue direct. En outre, le Conseil l'encourage à rester impliqué jusqu'à l'aboutissement du processus en cours. Tout en saluant l'engagement des partenaires internationaux, le Conseil les invite à « apporter le soutien financier nécessaire au processus de sortie de crise ».

Interview du Président Laurent Gbagbo au « TALK DE PARIS » sur France 24
Le Patriote
– Ce quotidien publie in extenso l'interview que le président Laurent Gbagbo a accordée à France 24.
M. Ulysse GOSSET.- Bienvenue sur France 24 pour cette nouvelle édition du Talk de Paris. Cette émission est enregistrée à Abidjan, en Côte d'Ivoire, sur les bords de la lagune, Abidjan, capitale économique d'un pays en crise depuis plusieurs années : tentatives de coup d'Etat, guerre civile et, l'an dernier, une volonté de réconciliation et, peut-être, le chemin de la paix. Notre invité, justement, est le Président de la République de Côte d'Ivoire, Laurent Gbagbo, ancien professeur d'histoire, ancien syndicaliste, militant de l'opposition, devenu Président en l'an 2000. Il est, toujours aujourd'hui, à la tête de la Côte d'Ivoire. Bonjour, Monsieur le Président. [...]
M. Ulysse GOSSET.- Monsieur le Président, vous êtes une forme de survivant, car vous êtes toujours là ! Votre mandat s'achevait théoriquement en 2005. Vous êtes toujours chef de l'Etat. Vous êtes là pour longtemps?
M. Laurent GBAGBO.- J'espère que je suis là pour longtemps ! Je ne suis pas un survivant. Je suis dans un mandat constitutionnel. Que dit la constitution car, sur ce point, les gens font des amalgames et brodent mal? Ce n'est pas moi qui ai fait la constitution ni qui en ai choisi les termes.Premièrement, la constitution dit que l'on est élu pour cinq ans et que le mandat s'achève quand le suivant a prêté serment. Il n'y a pas de suivant...Deuxièmement, la constitution dit qu'en cas de trouble et en cas de division du pays rendant la tenue des élections impossibles, le Président de la République parle avec le Président du Conseil constitutionnel, s'adresse à la Nation et reste au pouvoir jusqu'à ce que les conditions soient réunies pour d'autres élections.C'est donc constitutionnel. Je ne suis pas là par un arrangement quelconque, mais par la constitution. Si, un jour, je dois céder mon fauteuil, je le ferais par la constitution.
M. Ulysse GOSSET.- Est-ce que les conditions sont réunies cette année, en 2008, pour organiser ces fameuses élections présidentielles?
M. Laurent GBAGBO.- Ah oui! Cette année, les conditions sont réunies. C'est pourquoi la Commission électorale indépendante a transmis au gouvernement une date possible pour l'organisation des élections. J'ai rendu cette date d'élection en prenant un décret pour la confirmer. C'est le 30 novembre 2008. [...]
M. Ulysse GOSSET.-[...]. Si vous étiez battu, accepteriez-vous de céder le pouvoir à celui qui aurait le plus de voix pour respecter la démocratie ? Est-ce que vous allez respecter le scrutin des urnes quel qu'il soit ?
M. Laurent GBAGBO.- Oui, oui, oui, mais pourquoi je serais battu ? Pourquoi je serais battu ? [...]
M. Ulysse GOSSET.- En tout cas, les élections fin 2008 ?
M. Laurent GBAGBO.- Oui, fin 2008. Je crois que l'on ne pourrait plus accepter d'aller plus loin. On ne pourrait plus supporter d'aller plus loin. La Côte d'Ivoire est fatiguée de rester dans une situation hybride. Il faut sortir de cette situation hybride par une élection qui légitime quelqu'un, qui forme un gouvernement homogène. C'est l'objectif.[...]
M. Ulysse GOSSET.- Monsieur le Président, l'une des questions les plus importantes aujourd'hui est celle des relations avec la France. Vous vous êtes fâché avec Paris, avec Jacques Chirac. Aujourd'hui, Nicolas Sarkozy est au pouvoir. Il a prôné la rupture dans les relations entre la France et l'Afrique, comment vous vivez l'état des relations ? Est-on sur la voie de la normalisation ?
M. Laurent GBAGBO.- En tout cas, la rupture, pour la Côte d'Ivoire, ça marche. Les relations sont aujourd'hui bonnes, sont mille fois meilleures qu'au temps de Jacques Chirac, et je m'en réjouis. Je n'ai donc pas à me plaindre.
M. Ulysse GOSSET.- Bernard Kouchner arrive, ici, dans quelques jours, pour vous rencontrer. Qu'allez-vous dire au ministre des Affaires étrangères? Vous allez dire : "Reprenons un cours normal dans ces relations qui ont été très tendues"?
M. Laurent GBAGBO.- Je vais d'abord écouter ce qu'il va me dire. C'est lui qui arrive ici. Je vais donc écouter ce qu'il va me dire et je lui répondrai. Je crois dans ces relations entre la France et la Côte d'Ivoire, quelque chose a joué un rôle très important, c'est le discours que Nicolas Sarkozy a prononcé au Cap. On ne le dit pas assez, mais depuis les années 1956/1959, c'est la préparation et la conception des accords de défense qui ont été signés en 1961 qui ont empoisonné la France car cela a créé la «Françafrique»
Il y a eu une espèce de magma d'intérêts plus ou moins avoués, avouables. En coupant la base, c'est-à-dire en remettant en cause ces accords de défense-là, Nicolas Sarkozy ouvrait la voie à la normalisation de la France et des Etats africains.
M. Ulysse GOSSET.- Nicolas Sarkozy dit que "la France ne doit plus être le gendarme de l'Afrique".
M. Laurent GBAGBO.- Je suis à 150 % d'accord avec lui. Je suis vraiment d'accord. J'ai donné consigne à une petite délégation que nous avons faite pour rencontrer une petite délégation française pour discuter de ces choses-là, et je leur ai donné consigne d'appuyer cette déclaration, de faire en sorte que... Bien sûr, nous sortons de la crise mais, quand nous aurons fini, qu'il n'y ait plus de base militaire française ici selon ce qu'a dit Nicolas Sarkozy ici, et je pense qu'il a bien fait de le dire. Pour que les rapports soient plus sains, il est temps que les Africains eux-mêmes apprennent à se prendre en charge dans un certain nombre de domaines. [...]

Coopération/France - Côte d'Ivoire : Kouchner à Abidjan le 14 juin
Fraternité Matin
« C'est désormais le dégel total dans le ciel hier nuageux des relations entre la Côte d'Ivoire et la France. Les 14 et 15 juin prochains, le ministre des Affaires étrangères de la République de France est annoncé en terre ivoirienne. SEM. Bernard Kouchner qui avait dans un passé récent subordonné sa visite dans notre pays à la tenue des élections vient-il saluer les progrès réalisés par la classe politique et l'ensemble des Ivoiriens dans la mise en œuvre de l'Accord politique de Ouaga. En tournée africaine, il avait annoncé au cours d'une escale à Ouaga et à l'issue d'une audience que lui avait accordée le Président Blaise Compaoré, facilitateur de la crise ivoirienne, que les élections ivoiriennes pourraient se tenir avec une prolongation de quelques mois...Mais au-delà, il faut déjà saluer le fait que le chef de la diplomatie française se déplace à Abidjan pour donner sa caution et celle du gouvernement de la République de France aux progrès réalisés dans le processus de sortie de crise...Les autorités ivoiriennes ont investi plus de 3 milliards pour la réhabilitation des écoles françaises et 6 milliards gérés par les Français eux-mêmes pour relancer leurs industries et entreprises affectées par les événements de novembre 2004. Sans oublier à Ouagadougou, la rencontre entre le Président Gbagbo et le directeur du FMI, le Français Dominique Strauss-Kahn lors des assises de l'Uemoa et de la Cedeao qui a débouché sur le retour de la confiance entre la Côte d'Ivoire et les institutions de Bretton Woods ».

« Duékoué /Affrontement entre populations – Trois Guéré bléssés en représailles des Dioula tués »
Le Jour plus
– « Trois personnes de l'ethnie locale des Guéré ont été blessées, dont deux grièvement, lundi matin à Duékoué, dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, en représailles à la mort de quatre Dioula dans cette ville au cours de la nuit, a appris l'AFP de sources hospitalières. Ces trois Guéré ont été blessés dans des quartiers dioula de cette sous-préfecture, où plus de 70 personnes ont été tuées depuis une semaine dans des affrontements entre ces communautés à Duékoué et sa région, selon ces sources. « Ils s'agit bien évidemment de représailles au morts de cette nuit », a-t-on précisé à l'hôpital de Duékoué où ont été transportés ces blessés. « Ils ont été blessés à coups de machettes, de gourdins et de bâtons », a précisé une autre source, soulignant que les victimes avaient été attaquées « lisière » de quartiers habités par des Dioula (musulmans originaires du nord de la Côte d'Ivoire où de pays voisins). Quatre personnes d'ethnie dioula ont été tuées par balles dans la nuit du dimanche au lundi à Duékoué par des hommes armés dans deux quartiers dioula. Selon des habitants, interrogés par l'AFP, les assaillants seraient des membres de la milice AP Wê (alliance patriotique Wê, du même groupe ethnique que les Guéré). En sortant de l'hôpital, un journaliste de l'AFP a croisé cinq éléments de cette milice AP Wê, en treillis, qui ont affirmé : « ils (les dioulas) vont nous entendre ce soir, ils vont nous entendre ce soir ».

Désarmement en zone FN: Les premiers combattants démobilisés obtiennent le financement de leurs projets
L'Inter
Le bureau régional du programme national de réhabilitation et de réinsertion communautaire (PNRRC)de Bouaké a été le cadre de la cérémonie de démarrage des projets de réinsertion des ex-combattants démobilisés de Bouaké en présence des autorités administratives et militaires de la ville ainsi que de la délégation du PNRRC conduite par Alain Donwahi, le coordonnateur général de cette structure. Cette remise de chèque est l'aboutissement d'un long processus qui a débuté avec la formation et le recyclage des ex-combattants démobilisés pendant trois mois dans les secteurs d'activités choisis au cours des opérations de profilage. Cette formation ponctuée d'un apprentissage de la comptabilité simplifiée pour une meilleure gestion des fonds, a été aussi l'occasion pour les ex-combattants de se constituer en groupements coopératives, condition déterminante pour bénéficier des financements même si des kits individuels ont été remis. Ce sont donc au total 12 groupements formés aux techniques de l'élevage ,de l'aviculture ,de la tapisserie et à d'autres domaines d'activités tertiaires qui ont bénéficié des financements de 01 million à 03 millions de francs remboursables sur une période de 12 mois et également des kits d'installation pour les mécaniciens. Ce sont donc plus de 100 ex-combattants démobilisés dont 70 du front de Djébonoua et d'autres venus de Korhogo qui viennent d'être réinsérés dans le tissu socio-économique. Prenant la parole pour situer les enjeux de ce processus, monsieur Alain Donwahi a félicité d'abord les Forces nouvelles pour leur implication personnelle dans la conduite de ce processus depuis le 22 décembre 2007 avant de préciser à l'endroit des démobilisés que « c'est un projet de vie qui leur est donné ».Il a terminé son intervention par un appel aux heureux bénéficiaires qui de par leur saine gestion de ces fonds, doivent permettre à un plus grand nombre d'en bénéficier.