REVUE DE PRESSE DU MARDI 24 MAI 2011

24 mai 2011

REVUE DE PRESSE DU MARDI 24 MAI 2011







Le
Chef de l'Onuci évoque la situation économique ivoirienne avec une délégation du
FMI




Le
Mandat -

Le
Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies pour la Côte
d'Ivoire, Y J Choi et une délégation du Fonds monétaire international (FMI), ont
discuté lundi 23 mai 2011, de la situation économique dans le pays au lendemain
de la crise postélectorale.




Le
Chef de mission du FMI en Côte d'Ivoire, Doris Ross,  a souligné, à l'issue de
la rencontre, la nécessité de sortir du blocage dans lequel se trouve l'économie
ivoirienne depuis ces derniers mois. A ce sujet, le chef de la délégation a
donné les priorités auxquelles va s'attaquer l'institution financière. « Sortir
de la crise est le défi majeur en terme d'activité économique », a-t-elle
expliqué.




Selon
Mme Ross, la Côte d'Ivoire doit absolument sortir et normaliser la situation en
redémarrant le système financier et l'administration publique ainsi que
l'activité des entreprises privées. « Il y a beaucoup à faire », a-t-elle noté
avant de réitérer l'appui du FMI à travers une première assistance financière
probablement en juillet. « L'autre volet de notre appui est le conseil en
matière politique et économique des réformes structurelles et nous continuons
d'échanger avec les autorités ivoiriennes sur ce sujet», a-t-elle conclu. Mme
Ross était accompagnée du représentant permanent du FMI à Abidjan, Wayne
Williams Camard.




 




Ban Ki-moon (Sg de
l'ONU) : « Le travail des Nations unies est loin d'être achevé »





Nord Sud -

Arrivé en Côte d'Ivoire le samedi 21 mai 2011 pour prendre part à
la cérémonie d'investiture du président Alassane Ouattara à Yamoussoukro, le
Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a accordé une interview à ONUCI FM. Il
explique ici le sens de sa présence et parle des défis à venir ainsi que du
futur rôle de l'ONUCI.




 




ONUCI FM
 :
Excellence, Monsieur le Secrétaire Général de l'ONU, M.
Ban Ki-Moon, vous avez assisté à l'investiture du Président Alassane Ouattara.
Vous vous êtes déplacé vous-même pour venir assister à cette rencontre. Quelle
signification donnez-vous à votre déplacement ?




 




SG BAN KI-MOON
 :
C'était un jour historique. Historique, non seulement pour la Côte d'Ivoire,
mais aussi pour le continent africain. J'étais très touché, très ému, par la
cérémonie, par sa déclaration : promouvoir la réconciliation nationale,
restaurer la paix et la stabilité... J'ai eu un très bon entretien avec le
Président Ouattara. Je lui ai souhaité un grand succès dans son mandat. Les
Nations Unies resteront à côté du peuple de Côte d'Ivoire.




 




ONUCI FM
 :
Alors, l'ONU a soutenu jusqu'au bout les résultats de ces élections, ici en Côte
d'Ivoire, malgré les difficultés, malgré les critiques de certains intellectuels
africains. Et si c'était à refaire ?




 




SG
 BAN
KI-MOON :
Le mandat de l'ONU en Côte d'Ivoire est clair. Ce mandat a été
donné par le Conseil de Sécurité, et inclut la certification des élections. Les
parties avaient adhéré à ce mandat. L'ONU a pris une position de principe pour
que la volonté exprimée démocratiquement par le peuple ivoirien soit respectée.
Nous n'étions pas seuls à tenir cette position. Plusieurs pays et organisations,
y compris la CEDEAO et l'Union africaine ont travaillé ensemble au cours des
derniers mois, pour s'assurer que nos valeurs communes soient respectées.




 




ONUCI FM
 :
Et, quel sera maintenant le mandat de l'ONU par rapport
à la Côte d'Ivoire, maintenant qu'Alassane Ouattara est reconnu et installé ?




 




SG BAN KI-MOON
 :
Le travail des Nations Unies est loin d'être achevé. La crise électorale a
exacerbé et multiplié les défis qui existaient déjà dans le pays et a aussi créé
de nouvelles difficultés. Il est essentiel que le Président Ouattara bénéficie
de toute l'assistance dont lui et son gouvernement ont besoin. J'ai envoyé une
équipe d'évaluation en Côte d'Ivoire. Cette équipe a étudié la situation sur le
terrain, y compris concernant le future rôle de la mission. Elle a aussi discuté
avec le Gouvernement de sa collaboration avec l'ONUCI. La mission a collaboré
déjà avec le Gouvernement afin d'ancrer les principes démocratiques dans le
pays, de favoriser la réconciliation nationale, et de répondre aux violations
des droits de l'homme, et à la crise humanitaire. Je vais soumettre mon rapport
au Conseil de Sécurité à la fin du mois de juin, et je vais souhaiter que les
effectifs militaires de l'ONUCI - leur niveau actuel - soit maintenu. [...]




 




Droits de l'Homme :
la commission d'enquête dépose ses conclusions en juin




Fraternité Matin –
La
Commission internationale d'enquête sur les droits de l'homme établie par les
Nations unies pour enquêter sur les violences post-électorales va déposer ses
conclusions le mois prochain. C'est ce qu'a annoncé le président de cette
Commission, le Thaïlandais Vitit Muntarbhorn, à l'issue d'un entretien avec le
Président de la République, Alassane Ouattara, hier, au Golf hôtel. Arrivée en
Côte d'Ivoire, il y a environ quatre semaines, la Commission a visité plusieurs
régions du pays, notamment l'ouest où plusieurs organisations de défense des
droits de l'homme, de même que l'Onuci, ont fait état de centaines de personnes
tuées, au mois de mars. Les enquêteurs ont pour mission essentielle d'identifier
les auteurs de violations des droits de l'homme et de les traduire en justice.
L'enquête couvre toute la période post-électorale, allant de la fin du second
tour de l'élection présidentielle, le 28 novembre 2010, à maintenant. «Nous
devons investiguer sur les allégations d'abus et approfondir les questions de
responsabilité et de justice », a expliqué Vitit Muntarbhorn. Outre des visites
de terrain, les enquêteurs ont pu rencontrer, avant le Président de la
République, plusieurs personnalités ivoiriennes, dont le Premier ministre
Guillaume Soro.




«Notre action porte
surtout sur les droits de l'homme, les droits de tout le monde, la protection
des civils et des victimes. Nous devons travailler dans cet esprit pour aider ce
pays à se remettre de la crise, à réussir la réconciliation de ses fils et à
aller tranquillement vers la paix définitive dans la justice pour tous et dans
une société sans discrimination », a indiqué Vitit Muntarbhorn.




Composée de
personnalités indépendantes, la Commission internationale d'enquête doit rendre
son rapport au Conseil des droits de l'homme de l'Onu. [...]Les autres membres de
la Commission sont le Soudanais Suliman Baldo et la Béninoise Reine Alapini
Gansou.




 




Entrée au
gouvernement: le FPI décide ce mercredi. Un comité central convoqué





Soir Info

- Ce sera demain. Le parti à la rose se réunit mercredi à travers un comité
central censé trancher entre autres questions, celle pressante, de l'entrée ou
non du Front populaire ivoirien (Fpi) dans le gouvernement que se prépare à
proclamer Alassane Ouattara. La réunion du comité central se tiendra dans un
lieu pas forcément habituel : le siège du Congrès national de la résistance pour
la démocratie (Cnrd) à Cocody. Le QG du Fpi en zone 4- cadre ordinaire pour ce
type de rencontre- n'ayant pas survécu aux affres de la crise armée, il a fallu
trouver une solution de rechange. Le siège du Cnrd à Cocody est apparu aux yeux
de l'actuelle direction un cadre propice pour accueillir la réunion du comité
central.





La réunion mobilisera tout ce que le parti a de matière grise et
qui soit libre de tout mouvement : il est un secret de Polichinelle que
plusieurs responsables du Fpi se trouvent, soit en résidence surveillée, soit
dans la clandestinité. Le comité central devra examiner l'un après l'autre les
sujets d'actualité : de la situation des cadres en détention ou en exil à la
question sécuritaire en passant par l'entrée ou non au sein du gouvernement. Sur
le dernier point, on sait que l'actuelle direction amenée par Koulibaly Mamadou,
3e vice-président, a estimé impérieux de prendre langue avec la base avant toute
décision : « (Il faut que) nous ayons une réunion avec le secrétariat général du
parti, que nous réunissions le Comité central du parti, le groupe parlementaire
du parti pour débattre de la question de savoir si oui ou non si nous entrons
dans le gouvernement, et comment nous y entrons, est-ce que nous partageons le
programme qui va être appliqué ou pas. Ça, ce sont des questions que Koulibaly
seul ne peut pas décider. Il nous faut faire des réunions nécessairement avec
les instances du parti ». (cf entretien sur Onuci-fm mardi 18 mai 2011).





Le comité central de ce mercredi ne réunira pas certes son monde
habituel. Mais il agira probablement de manière à arrêter des décisions qui
reflètent la nouvelle ligne politique du Fpi : accompagner le processus de
normalisation en cours sans pour autant se renier.




 





Le
président Alassane Ouattara sur Rfi et France 24 : "Gbagbo sera jugé par la CPI"




Le Patriote -

Après la cérémonie
d'investiture de samedi dernier, qui a tenu toutes ses promesses, le président
de la République a accordé un entretien aux envoyés spéciaux de RFI et France
24. Il s'est prononcé sur les questions brûlantes de l'heure.





 





Question : Vous avez été investi ce samedi avec une forte
mobilisation d`Ivoiriens après près de 18 ans de lutte. Comment vous
sentez-vous?





Alassane Ouattara : La mobilisation des Ivoiriens m`a beaucoup
impressionné. Je pense que c`est un signe très fort. La Côte d`Ivoire se
rassemble malgré cette terrible crise postélectorale avec beaucoup de morts,
3000 tués, beaucoup de frictions et les chefs d`Etat nous ont honorés (...). En
plus des chefs d`Etat, une vingtaine, beaucoup de pays étaient représentés. Cela
fait une trentaine dont la France, l`Union européenne, notamment la Belgique et
les pays arabes, les pays latino-américains.





 





Q : La Force Licorne a joué un rôle décisif dans le dénouement de
cette crise postélectorale. Que répondez-vous à ceux qui disent que vous avez
été installé par les puissances étrangères?





C'est parce qu`ils ne connaissent pas la réalité tout simplement.
Les Ivoiriens sont fiers d`avoir mené ce combat. Après tout, ce ne sont pas les
Forces françaises ni onusiennes qui ont permis aux FRCI de venir jusqu`à
Abidjan. A Abidjan, Laurent Gbagbo avait des armes de destruction massive. Les
Nations unies avaient pris la résolution 1975 pour la destruction de ces armes.
Sans ces armes, Laurent Gbagbo n`était rien du tout. Nous, nous considérons que
c`était important de régler ce problème. Et d`ailleurs, l`accueil qui a été
réservé au président Sarkozy, l`intensité de cet attachement, n`est que le
reflet des liens très forts entre la France et la Côte d`Ivoire.





Ce sont des liens historiques. Souvenez-vous que Houphouët-Boigny
a été ministre d`État sous la quatrième République et que François Mitterrand
était son ministre délégué. Qu`on arrête cela ! Nous sommes très fiers des
relations privilégiées que nous avons avec la France. Si c`était à renforcer,
parce que c`est déjà très fort, nous le ferions, parce que nous sommes très
attachés à cette coopération et à ces liens historiques.





 





Q ; Le samedi 9 avril, vous êtes reclus à l`hôtel du Golf, les
mortiers tombent sur votre hôtel. Le lendemain dimanche 10 avril, il est 9h du
matin, vous appelez Nicolas Sarkozy pour lui dire il faut faire quelque chose.
Est-ce que dans ce cas-là, l`amitié ça compte parce que ça fait 15 ans que vous
vous connaissez?





AO : Non, j`ai appelé Nicolas Sarkozy, mais j`ai aussi appelé Ban
Ki-moon. Une résolution a été adoptée, la 1975, qui interdit l`utilisation des
armes lourdes et Gbagbo utilisait des armes lourdes contre nous. Il faut être
logique. La communauté internationale devait assumer et Ban Ki-moon n`a pas pris
cette décision sans avoir consulté les membres du Conseil de sécurité, qui ont
donné leur accord à l`unanimité. La France a tout simplement agi dans le cadre
de son mandat. Et si elle ne l`avait pas fait, elle aurait été en faute.





 





Q : Ce samedi, Nicolas Sarkozy a annoncé qu`il allait maintenir
une base militaire française à Port-Bouët, à Abidjan. C'est une surprise ?
Est-ce vous qui le lui avez demandé?





AO : Oui, le président Bédié et moi avions saisi déjà les
autorités françaises en son temps pour que la base soit maintenue. Sous prétexte
des choses que je ne qualifierais pas, mon prédécesseur avait demandé le départ
de la base française du 43ème BIMA. Vous savez, la Côte d`Ivoire est un lieu
très important en Afrique de l`Ouest. Nous sommes tout de même au centre de
l`Union économique et monétaire, nous sommes la deuxième puissance au sein de la
CEDEAO. Nous avons une coopération très étroite avec des pays comme le Burkina,
le Mali où il y a des menaces de terrorisme. Donc nous pouvons dire que
l`influence collective avec nos partenaires va jusqu`aux frontières de l`Algérie
et d`autres pays où le terrorisme est quand même une menace. Pourquoi retirer la
base militaire de la Côte d`Ivoire? Je trouve que c`est un instrument important
de lutte contre le terrorisme. Il faut que ces bases soient renforcées. Il faut
que toute cette sous-région soit en paix et soit protégée, parce que nous
n`avons pas les moyens de renseignements ou le suivi pour régler ces problèmes
terrorisme.





[...]





Q : Lors de votre discours d`investiture, monsieur le président,
vous avez beaucoup parlé évidemment de réconciliation, on n`a pas grandement
entendu le mot pardon. Est-ce qu`on peut se réconcilier sans pardonner?





AO : Non, point du tout! On doit se réconcilier dans le dialogue.
Ce dialogue doit être empreint de vérité. Pour cela, nous avons appelé notre
Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation. Il faut qu`à l`aboutissement,
nous ayons un processus de justice positive et négative. La justice positive,
effectivement c`est le pardon. Mais la justice négative, c`est également de
punir les crimes les plus graves. Il faut bannir l`impunité en Côte d`Ivoire,
cela est un problème central des difficultés de notre pays. Nous allons
pardonner ce que nous pouvons pardonner. Cela dépendra des recommandations de la
Commission. Mais parallèlement, le processus judiciaire va continuer. Les crimes
graves seront punis.





 





Q : Concernant Laurent Gbagbo, qui est toujours à Korhogo dans le
nord du pays, par qui va-t-il être jugé? Par la Cour pénale internationale ou
les tribunaux ivoiriens?





AO : Il y a des catégories qui relèvent des tribunaux ivoiriens.
La corruption, la déstabilisation, la confiscation du pouvoir après l`élection,
les forfaitures, etc. Tout ça peut être jugé par les tribunaux ivoiriens. Mais à
côté, nous avons des crimes de guerre, des crimes contre l`humanité, des crimes
de sang. Nous demandons que ce soit la CPI qui les juge.





 





Q : Donc, Laurent Gbagbo ira à la CPI?





AO : Nous demanderons que Laurent Gbagbo soit jugé. J`ai déjà
écrit d`ailleurs pour le demander. Pas seulement lui, il y a d`autres personnes.





 





Q : Il y a des chefs d`État que vous avez reçus ce samedi, qui
ont dû vous dire non, laissez ça, laissez tomber.





AO : Aucun. J`ai eu un dîner avec des chefs d`État, y compris
avec le président de l`Union africaine. J`ai discuté avec le président de la
CEDEAO, de l`UEMOA. C`est trop grave ce qui est arrivé. Pourquoi certains chefs
d`État devraient être devant la CPI pour ce qu`ils ont fait, (c`est-à-dire) des
crimes de sang, des crimes de guerre et que Laurent Gbagbo n'y soit pas!





 





Q : Et vous ne craignez pas qu`à l`occasion d`un procès à
Abidjan, Laurent Gbagbo ne transforme ce procès en tribune politique?





AO : Vous savez, je crois qu`il n`a aucune influence réellement.
Il a maintenu les gens par la terreur, par l`argent. Maintenant qu`il est
dépouillé des moyens de l`État, il sera jugé sur ces questions de manière tout à
fait normale. D`ailleurs, ce que je crains, c`est qu`il y ait une tentative
d`enlèvement ou peut-être de violence à son endroit. C`est pour cela que je l`ai
envoyé à Korhogo pour le protéger en réalité. Mais il sera jugé. Il sera jugé en
interne et je demande qu`il soit jugé par la CPI.





 





Q : Monsieur le président, vos hommes, les FRCI ont commis
également des exactions dans l`ouest du pays, à Duékoué. Vous avez dit qu`aucun
crime ne restera impuni. Est-ce que ces hommes-là ont été arrêtés?





AO : Il faut d`abord faire le point, il faut que nous sachions ce
qui s`est passé. Nous avons diligenté le procureur de cette région, qui est allé
faire des investigations. J`ai demandé également à la Commission des droits de
l`Homme de faire une enquête. A l`issue de ces enquêtes, tous ceux qui auront
des choses à se reprocher, à qui on reprocherait quelque chose, seront jugés.
Tous les Ivoiriens sont égaux devant la loi. Il n`y aura pas d`exception. J`ai
dit tout à l`heure que je suis contre l`impunité. Ceci veut dire contre
l`impunité de tous ceux qui vont commettre des crimes. [...]