REVUE DE PRESSE DU JEUDI 5 NOVEMBRE 2009

5 nov 2009

REVUE DE PRESSE DU JEUDI 5 NOVEMBRE 2009









Accord politique de Ouagadougou : Un Cpc sur fond de discussions
franches le 15 novembre




Le Nouveau
Réveil -  « 
Un
cadre permanent de concertation (Cpc), espèce d'organe de régulation et de
contrôle de l'Accord politique de Ouagadougou (Apo), va se tenir le 15 novembre
prochain à Ouagadougou. Naturellement, ce Cpc va réunir, sous l'égide du
président Blaise Compaoré, le Facilitateur, les deux signataires de l'Apo à
savoir Laurent Gbagbo, chef de l'Etat ivoirien et Guillaume Soro, Premier
ministre issu des Forces Nouvelles. Ils seront, comme toujours, associés aux
deux poids lourds de la politique nationale, le président du Pdci Rda, Henri
Konan Bédié et le président du Rdr, Alassane Ouattara. D'ordinaire, le Cpc
traite de l'avancement du processus de sortie de crise et propose des solutions
aux éventuels blocages. Mais cette fois-ci, un point inattendu viendra se
greffer à l'ordre du jour classique. Il s'agit du non respect de certaines
dispositions des accords de base (Marcoussis et Pretoria) qui conditionnent les
différentes candidatures à l'élection présidentielle. Etant entendu que ce non
respect est la conséquence de nouvelles exigences du juriste Paul Yao N'dré,
désigné nouveau président du Conseil constitutionnel par son ami et candidat du
Fpi, Laurent Gbagbo. Du coup, on se dit que le prochain Cpc fera, à coup sûr,
l'objet de franches discussions à Ouagadougou en présence du président Blaise
Compaoré pour tirer au clair ces tentatives de blocage. »




 






Dossiers de candidature à la présidentielle: le communiqué de la
CEI du 4 novembre 2009




CEI –
« Par
décision n° CI-2009-EP-026/28-10/CC/SG du 28 octobre 2009, le Conseil
Constitutionnel a enjoint les candidats déclarés pour la Présidentielle à venir
joindre à leurs dossiers respectifs, une attestation de régularité fiscale et un
extrait d'acte de naissance. La Commission Electorale Indépendante (CEI) prend
acte de la décision du Conseil Constitutionnel. Elle tient toutefois à préciser
qu'elle a publié la liste des pièces à fournir pour la présidentielle
conformément aux dispositions contenues dans les textes en vigueur pour les
élections de sortie de crise. »




 




La bavure politique
du RDR




Nord Sud : –
« Le
candidat du rassemblement des républicains a déposé son attestation de
régularité fiscale auprès du Conseil Constitutionnel, selon notre confrère le
patriote. Pour éviter toute polémique et tout débat inutile, précise le journal.
Belle leçons de sagesse, serait-on tenté de commenter .Sauf qu'ici, nous sommes
en politique. A l'analyse, la décision du conseil dirigé par Paul Yao N'Dré est
excessivement politique. Car, de l'avis d'un spécialiste, l'ami de Gbagbo s'est
incontestablement mis dans la position de pouvoir rejeter des candidatures. M.
Yao-N'Dré et les conseillers sont en effet obligés d'appliquer l'article 57 du
code électoral qui dispose : « Est rejetée toute candidature dont la composition
du dossier n'est pas conforme aux dispositions ci-dessus ».Soit les candidats
s'exécutent et leur dossier sera passé au peigne fin, soit ils refusent et le
dossier devient incomplet. Pour un observateur, la décision du Conseil devait
immédiatement susciter une réaction idoine des candidats de l'opposition. «Ils
devaient rencontrer d'urgence le Facilitateur et le Représentant Spécial du
Secrétaire Général de l'ONU, M. Choi pour que le Conseil rétracte sa décision »,
explique-t-il. Pour lui, une telle démarche aurait été une bonne garantie contre
d'éventuelles décisions injustes de Paul Yao N'Dré. « Que ne sera-t-il pas
capable de faire lors de la proclamation des résultats ?», questionne-t-il.
Selon un juriste, en se précipitant pour répondre à l'injonction du conseil, le
RDR a fait un mauvais choix. Car, le parti d'Alassane Dramane Ouattara ne fait
que légitimer une démarche politique. «C'est une faute politique grave .C'est un
précédent qui peut ouvrir la porte des actes plus graves », assure-t-il. Tout en
mettant en garde : « Personne ne pourra dire demain qu'il a été surpris. Il
serait alors inconcevable d'appeler les ivoiriens a manifester. »A l'évidence,
le Conseil Constitutionnel retrouve sa place dans le dispositif électoral. Alors
que la CEI en perd le contrôle total et, par la même occasion, une partie de son
autonomie, Désormais, le tout puissant Conseil devient une redoutable arme
politique qui fait planer une épée de Damoclès sur la tête des candidats de
l'opposition. Et, elle est dirigée par un ex-élu du Front Populaire Ivoirien, le
parti présidentiel. »




 




Validation des
candidatures à la présidentielle Yao-N'Dré décrédibilise la signature de Gbagbo




Nord Sud : –

« Le nouveau président du Conseil Constitutionnel vient de signer une entrée
fracassante dans le débat politique pré-électoral. Sa première décision lourde
de conséquences pour la présidentielle future. (...) L'examen des candidatures à
l'élection présidentielle d'octobre 2005 autres que celles présentées par les
partis politiques de l'Accord de Linas –Marcoussis, se fera conformément aux
dispositions constitutionnelles, législatives et réglementaires en vigueur. »La
décision du président de la république prend son fondement dans la constitution.
Car, c'est bien en vertu de l'article 48 qui lui donne des pouvoirs
exceptionnels que Laurent Gbagbo l'a prise après l'accord de Pretoria (avril
2005).Il a ainsi réglé la question de l'éligibilité tout en faisant bien la
différence entre les candidats des partis liés par Marcoussis et les autres.
Mieux, elle a été prise après « avis du président de l'assemblée nationale et du
président du Conseil Constitutionnel). « Les différents accords ont été
transformés en textes juridiques », commente un spécialiste .Ainsi, l'ordonnance
du 14 avril 2008(no 2008-133) est venue modifier le code électoral en son
article 54. Pour les élections de sortie de crise, l'attestation de régularité
fiscale a été supprimée des pièces à produire. « Le Conseil Constitutionnel a
pour rôle d'appliquer la loi. Il doit vérifier les candidatures par rapport à la
loi. Et, aucune disposition constitutionnelle, législative et réglementaire ne
prévoit l'attestation de régularité fiscale au titre des pièces à fournir. Là,
il s'agit d'un simple examen des candidatures et de la proclamation des
résultats »ajoute le spécialiste. « Par sa décision, Paul Yao N'Dré passe
froidement outre les accords, les lois et règlements, les avis du Conseil
Constitutionnel et de l'Assemblée nationale », conclut-il. L'on notera aussi que
l'actuel Conseil vient allégrement de prendre le contre pied de celui de Yanon
Yapo et de ses conseillers qui avait donné un avis favorable aux décisions de
Gbagbo. Pire, y avait-il meilleur façon de décrédibiliser totalement la
signature du président de la république ? En tout cas, ce sont toutes les
institutions de la République qui en prennent pour leur grades .Pourtant,
Laurent Gbagbo ne cesse de répéter qu'il s'est battu pour maintenir debout les
institutions de la république. »




 






LISTE ELECTORALE: des experts expliquent la disparition des 2,7
millions de personnes




L'inter  – « Lors
d'une conférence de presse qu'il a animée au siège de son cabinet, M. Yao Koffi
a donné les raisons de la disparition de 2,7 millions de personnes enrôlées sur
la liste électorale. A l'en croire, il y a trois groupes de personnes
concernées. « Celles qui se sont retrouvées avec une erreur sur leurs pièces
pendant la saisie, d'autres dont les jugements supplétifs sont faux, et donc
n'existent pas dans les répertoires de l'état civil ivoirien. Ils ne sont
d'ailleurs dans aucun fichier.




D'autres encore, qui
sont nés et qui vivent à l'étranger, sont venus se faire établir des pièces pour
se faire enrôler soit pour participer au vote, soit pour avoir une carte
d'identité ivoirienne. Et comme ils ne sont pas sur les fichiers déjà existants,
on ne les retrouve pas », a expliqué l'expert en graphologie qui a fait une
proposition. Il a rappelé au gouvernement qu'il lui avait déjà suggéré de créer
une commission technique qui allait corriger de telles difficultés si elles se
présentaient pendant l'opération d'identification de la population et de
l'enrôlement électoral. « Nous avons proposé et nous proposons une solution
technique. Il s'agit de la création d'une commission technique qui va travailler
avec la Commission électorale indépendante (CEI) et toutes les autres
structures. Nous avons l'expertise pour faire cela », a-t-il indiqué. En outre,
il a insisté sur les faux actes d'état civil qui circulent, présentant des
copies aux journalistes. « Le gouvernement et la CEI ont fait un bon travail
mais à l'origine, il y a des dispositions qui devaient être prises pour ne pas
que cela arrive », a-t-il conclu. M. Yao Koffi a interpellé les autorités
ivoiriennes sur la nécessité de prendre en compte ses propositions si elles
veulent que le processus électoral avance. Par ailleurs, il a fait remarquer
qu'il avait déjà prévenu l'ancien régime des défauts de la carte d'identité
verte dans le pays, indiquant qu'elle est facilement falsifiable. »




 






Missions d'information des FN sur le processus électoral




Fn-ci.com  –
« Depuis
le dimanche 01 novembre dernier, trois délégations du cabinet du Secrétaire
général des Forces nouvelles sillonnent les zones CNO pour informer les
populations sur le processus de sortie de crise et installer des bureaux
régionaux de gestion des démobilisés. La première délégation conduite par le Dr
André Ouattara, Directeur de cabinet du Secrétaire général des Forces nouvelles
et comprenant le Directeur du Bureau de Gestion des Démobilisés, Soro Karna, a
échangé avec les populations de Mankono le dimanche dernier avant de prendre la
route pour Séguéla, où elle a eue une rencontre avec les populations du
Worodougou le lundi 02 novembre dernier...Partout où il est passé, le Dir cab
adjoint du Secrétaire général des Forces nouvelles a installé les bureaux
régionaux de gestion des démobilisés qui seront dirigés par les délégués
généraux Forces nouvelles des différentes localités.La deuxième mission conduite
par Mlle Mah Traoré du cabinet du Secrétaire général séjourne depuis hier mardi
à Bouna, où elle a eu une rencontre avec les populations du Zanzan. Quant au
Conseiller spécial Kouhon Clément, il a sillonné l'axe Katiola, Korhogo,
Boundiali et Odienné avec la même feuille de route, à savoir faire le point de
la situation sur le processus de sortie de crise et installer le bureau régional
des démobilisés des différentes zones visitées...Il a rappelé les avancées du
processus électoral depuis la signature de l'Accord Politique de Ouagadougou,
notamment les opérations des audiences foraines, la reconstitution des registres
de l'état civil suivi, l'identification des populations et la publication
prochaine de la liste électorale. Quant aux questions militaires liées au
processus de sortie de crise, l'émissaire des Forces Nouvelles a affirmé que les
différents décrets seront signés bientôt par le chef de l'Etat. Sur la question
de la date des élections, le chef de la délégation a soutenu que le 29 novembre
reste en vigueur : « La date du 29 novembre est toujours maintenue bien que des
doutes planent du fait du retard dans la publication des listes. Mais en cas
d'un léger report, il n'y a pas lieu de s'alarmer » a-t-il avancé. Car,
poursuit-il, « le dossier est suivi de très près par le Premier ministre qui a
recommandé la sérénité et le calme» [...].




 






Le président Bédié aux populations de Ouangolodougou, hier : "Le
Fpi est un parti et un régime qui ne laissera rien aux générations futures"
 




Le Nouveau
Réveil - 

« [...] ''Le candidat du FPI à la présidentielle persiste à
promettre aux Ivoiriens le retour à la guerre s'il est élu. Il démontre ainsi,
aux yeux de tous, la perversité de la dynamique de destruction qui habite
l'esprit des refondateurs.




Aveuglé par la haine
et le ressentiment, le FPI s'est laissé gagner par la frénésie de la destruction
de l'oeuvre d' Houphouët-Boigny et du PDCI-RDA. Il n'est donc plus admissible
d'accepter une politique qui nivelle la société, détruit l'égalité, la
solidarité, la fraternité entre les hommes et les communautés. Refusons cette
politique qui sème la misère, la pauvreté par la violence, la barbarie et la
dictature. Tournons le dos à cette politique qui se défie des valeurs les plus
sacrées, de la morale la plus universelle, de la sécurité la plus élémentaire.
Le FPI est, à la fois, un parti et un régime qui ne laissera rien aux
générations futures et à la Côte d'Ivoire sinon le douloureux souvenir de
l'incompétence la plus ahurissante dans la concussion et la corruption
généralisées qui ont précipité les populations dans la souffrance, la pauvreté
et la mort gratuite''. [...] ».




 






Sur les " terres " du président du RDR : Bédié crache ses vérités
à Ado...
 




Le Temps  – « Son
cœur continue de saigner. Bédié n'oublie pas. Que Chirac le veuille ou pas, le
pacte du Rhdp signé en mai 2004 sous ses auspices à Paris n'aura aucun effet sur
les blessures du président du Pdci-Rda. Alassane Dramane Ouattara demeure pour
N'Zuéba, un "ennemi à abattre". C'est juré ! En tournée dans la Région des
Savanes, c'est un Henri Konan Bédié qui n'a concédé aucun quartier à son allié
du Rhdp, le président du Rdr. Les étapes de Ferké et de Sinématiali auront été
l'occasion pour le président du Pdci-Rda d'asséner " ses quatre vérités " à
Alassane Dramane Ouattara. En attendant l'estocade. La haine jusqu'à la gorge,
la rancune tenace, N'Zuéba a proprement volé dans les plumes de son cohéritier
de l'houphouëtisme. Lisons plutôt : " Le concept d'Ivoirité a été présenté comme
une équivoque et exploité pour alimenter tous les quiproquos et préjugés sur les
populations ivoiriennes et particulièrement celles du nord. Tout simplement
parce que le débat sur l'interprétation de ce concept a été volontairement
biaisé en même temps qu'il a coïncidé avec des volontés de conquêtes du pouvoir
de certains d'entre nous ". Vous avez bien lu : " certain d'entre nous ". Qui
d'autre que le président du Rdr Alassane Dramane Ouattara, houphouëtistes comme
Bédié a " présenté comme une équivoque et exploité (l'Ivoirité) pour alimenter
tous les quiproquos et préjugés sur les populations ivoiriennes et
particulièrement celles du nord " ? Vous l'aurez compris, le président Bédié a
bien choisi le cadre pour toucher sa cible en plein cœur. Le nord, objet de
toutes les conquêtes y compris celle du pouvoir, on le sait plus que trop, a
toujours été la vague sur laquelle surfe le président du Rdr pour s'attirer les
sympathies. L'on se souvient encore de cette fatidique phrase lâchée par
Alassane Dramane Ouattara traqué comme une bête expiatoire jusque dans son
dernier retranchement. " On ne veut pas que je sois Président parce que je suis
du nord et musulman ". Le président du Rdr qui tenait ces propos était en effet,
l'objet d'un mandat d'arrêt international lancé contre lui, pour " nationalité
douteuse et usurpation " par le pouvoir Pdci-Rda en son temps dirigé de main
d'acier par le régime Bédié. [...] ».




 






Laurent Gbagbo : "Je suis heureux que la campagne électorale
remplace la guerre"
  




Notre Voie  – « "Je
suis heureux que la campagne électorale remplace la guerre. Nous marchons
résolument vers les élections. Dans quelques jours, la liste électorale sera
affichée et il y aura un mois pour le contentieux. Ce délai technique nous amène
à début décembre. Après le contentieux, nous aurons la liste électorale
définitive. A ce moment-là, la commission électorale indépendante fixera une
date pour les élections. Cette date sera pour décembre ou janvier. Mais moi, je
préfère décembre puisqu`en janvier, il y a la coupe d`Afrique". Le président
Laurent Gbagbo répondait ainsi à son homologue ghanéen qui lui a rendu hommage
pour ses efforts en faveur de la paix en Côte d`Ivoire. Levant son verre à
l`honneur du chef de l`Etat ivoirien et de la Côte d`Ivoire, John Atta Mills a
dit qu`il s`agit d`un toast de la fraternité d`autant qu`il n`y a aucune
querelle entre les deux pays. "Les relations entre les deux pays sont solides",
a-t-il dit. Avant de souhaiter que les élections à venir en Côte d`Ivoire soient
transparentes et pacifiques afin que le pays rejoigne le peloton de la
démocratie. Avant leur retour sur Abidjan, hier, le président Laurent Gbagbo et
la délégation qui l`accompagne ont été reçus a déjeuner par les autorités
ghanéennes avec à leur tête, le président Atta Mills. »




 




Coopération
bilatérale Côte d`Ivoire - Ghana - Gbagbo et Atta Mills prennent des engagements
fermes




Notre Voie  – «
[...] 
La
sécurisation des frontières terrestres des deux pays a aussi fait l'objet
d'intérêt pour lutter contre la criminalité transfrontalière. S'agissant de la
situation en Guinée-Conakry et au Niger, Gbagbo et Atta Mills ont demandé aux
chefs d'Etat des deux pays à éviter "des actions qui pourraient entraver les
processus démocratiques nationaux et conduire à une aggravation des tensions
dans la sous-région". Prenant la parole après la lecture du communiqué final, le
président John Atta Mills s'est réjoui de la visite de son homologue ivoirien.
Selon lui, cela traduit l'amour que la Côte d'Ivoire porte au Ghana. Il a
ensuite souligné que ses échanges avec les présidents sur les sujets d'intérêts
aux deux pays ont été fructueux. "Nous partageons la même vision", a-t-il
précisé. Avant de souhaiter des élections pacifiques et transparentes à la Côte
d'Ivoire. »




 






Bombardement de Bouaké: les aveux de la France qui relancent le
dossier




L'inter –
« Les
Ivoiriens ont encore en mémoire les morts et les dégâts matériels importants
causés au préjudice de leur nation, suite à la réaction disproportionnée des
soldats français de Licorne, relativement à un incident qu'ils disent avoir
déploré dans l'un de leurs camps, à Bouaké.  Sans sommation, Licorne, sous le
commandement du Gal Henri Poncet, qui aurait compté 9 morts dans ses rangs, a
pilonné la flotte ivoirienne, sans hésiter à tirer sur les populations
abidjanaises sorties spontanément pour constituer un bouclier autour de leur
chef de l'Etat mis en difficulté. Outre des centaines de blessés enregistrés, on
dénombre des dizaines de morts, dont les images insoutenables ont fait le tour
du monde. Les enquêtes et procédures judiciaires engagées pour élucider cette
crise, à la base de relations peu cordiales entre Paris et Abidjan, accoucheront
pratiquement d'une souris.




Mais voilà que des
aveux venant de la même France sont en passe de relancer les débats et de
ressusciter les dossiers quasiment rangés aux oubliettes. Avec les révélations
qu'a faites la magistrate française du Tribunal des armées de Paris (TAP), Mme
Brigitte Raynaud, dans les colonnes du confrère ''Le Monde Magazine'', l'on
n'est plus loin de la vérité. Celle que les autorités françaises semblent
s'atteler à cacher, depuis le régime du président Jacques Chirac sous lequel les
événements se sont produits.




En révélant que le
procureur du TAP s'est opposé à une autopsie des corps des soldats français
tués, dont les cercueils avaient été exposés aux yeux du monde entier, la juge
Brigitte Raynaud remet le dossier au goût du jour. Mieux, elle fait l'aveu de la
complaisance avec laquelle ce dossier a été géré pour empêcher la vérité d'être
sue. Une attitude qui fonde à douter de ce que les cercueils exposés contenaient
des morts. Ces victimes supposées, dont les corps n'ont jamais été vus pour
trancher, une fois pour tout, le débat que le prétendu incident continue
d'alimenter entre la justice ivoirienne et celle de la France. Pour Mme Raynaud,
qui ne veut pas être complice des autorités de son pays, ce débat n'existe plus.
« Quand on a enterré les cadavres, on a voulu enterrer l'enquête [...] ».