Retranscription du point de presse hebdomadaire de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) du 4 juillet 2013

4 juil 2013

Retranscription du point de presse hebdomadaire de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) du 4 juillet 2013

Sylvie van den Wildenberg (Porte-parole de l'ONUCI) : Mesdames et messieurs, bienvenue à ce point de presse hebdomadaire de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI). Je salue tous les auditeurs d'ONUCI FM, qui nous écoutent dans les différentes régions du pays.



L'ONUCI réitère sa ferme condamnation de l'attaque violente survenue le 1er juillet 2013, contre le convoi du Directeur de l'Autorité pour le Désarmement, la Démobilisation et la Réintégration (ADDR), M. Fidèle Sarassoro, entre la ville de Ferkessédougou et la localité de Kong au nord de la Côte d'Ivoire. La Mission déplore la disparition d'un gendarme de son escorte, présente sa sympathie à la famille éplorée et formule ses vœux de prompt rétablissement aux blessés. L'ONUCI en appelle aux autorités ivoiriennes compétentes afin qu'elles prennent toutes les mesures pour identifier les auteurs de cette attaque et les traduire devant la justice conformément à la Loi. Persuadée que les progrès en matière de DDR sont indispensables au retour à la normalité et à la restauration de l'autorité de l'Etat, l'ONUCI demande à toutes les parties de garder le calme et la sérénité nécessaires et de n'entreprendre aucune action qui pourrait entraver la bonne marche du processus du DDR. Se félicitant des récentes avancées dans ce domaine, l'ONUCI se tient aux côtés du Gouvernement ivoirien dans sa quête de consolidation de la paix.



La nouvelle Représentante Spéciale du Secrétaire Général des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire, Mme Aïchatou Mindaoudou Souleymane, arrive en Côte d'Ivoire, demain, vendredi 5 juillet 2013, pour prendre ses fonctions à la tête de l'ONUCI. Mme Mindaoudou était, depuis juin 2011, Représentante spéciale conjointe chargée des questions politiques à l'Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD). D'août 2012 à mars 2013, elle a été Représentante spéciale conjointe et Chef par intérim de la MINUAD, ainsi que Médiateur en chef conjoint par intérim. Mme Mindaoudou Souleymane a été nommée le 17 mai 2013 dernier par le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, au poste de Représentante spéciale du Secrétaire général pour la Côte d'Ivoire. Elle apporte avec elle plus de 20 ans d'expérience et a été pendant de longues années, Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération et Ministre du Développement social, de la Population et de la Promotion des droits de la Femme de son pays, le Niger. Lorsque le Niger était à la tête de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), elle y a présidé le Conseil des ministres pour la médiation et la paix, et a dirigé l'engagement de la CEDEAO dans la promotion de la paix et de la réconciliation en Côte d'Ivoire, en Guinée-Bissau et au Togo, et ce, entre 2005 et 2007.



Le Représentant Spécial par intérim du Secrétaire Général des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire, Arnauld Akodjénou, a été reçu en audience, le vendredi 28 juin 2013, à Abidjan, par le Premier ministre ivoirien, Ministre de l'Économie et des Finances, Daniel Kablan Duncan. Cette rencontre s'inscrit dans le cadre des rencontres régulières que le Premier Ministre et la hiérarchie de la Mission tiennent pour faire le point sur l'évolution de la situation et les différents axes de coopération entre l'ONUCI et le Gouvernement ivoirien. Les deux personnalités ont notamment évoqué la consolidation de la paix, les questions sécuritaires, y compris la coopération dans la zone frontalière avec le Liberia, et le processus de réconciliation nationale. Concernant le processus de réconciliation nationale, le Chef de l'ONUCI par intérim a indiqué que la Mission se tenait aux côtés du Premier ministre et du Gouvernement pour jouer les bons offices afin que cette réconciliation se traduise dans la réalité.



Lors de cette rencontre, le Représentant spécial par intérim et le Premier Ministre ont également évoqué le contenu du dernier rapport du Secrétaire général sur l'ONUCI, soumis au Conseil de sécurité en fin de semaine dernière (et daté du 26 juin 2013), et qui devrait servir de document de base au Conseil pour ses discussions sur le renouvellement du mandat de l'ONUCI, qui doivent intervenir fin juillet, le mandat actuel de la Mission expirant le 31 juillet 2013.

Ce document est à présent disponible sur le site des Nations Unies www.un.org sous la cote S/2013/337 (rapport joint) et nous ne manquerons pas d'en partager le lien avec les rédactions, cet après midi, en annexe du compte rendu de ce point de presse.



Permettez mois d'évoquer brièvement le contenu de ce rapport. Il couvre les développements majeurs intervenus entre fin novembre 2012 et fin juin 2013 en Côte d'Ivoire. Le Secrétaire Général y constate « les progrès continus et l'optimisme qui règne quant à la marche suivie jusqu'à présent qui devrait permettre à la Côte d'Ivoire de retrouver sa place de pilier de la stabilité et de la prospérité dans la sous-région ». Dans ce rapport, le Secrétaire général souligne la nécessité, pour évaluer la situation en Côte d'Ivoire, d'élaborer des critères à l'aune desquels, conformément à la Résolution 2062, il conviendrait de suivre et mesurer les progrès à accomplir sur la voie de la stabilité à long terme du pays, ainsi que les jalons permettant de planifier la transition. A cette fin, le Secrétaire général rappelle que l'ONUCI a consulté les autorités ivoiriennes, l'équipe de pays des Nations Unies et les autres principales parties prenantes pour élaborer ces critères, en s'appuyant sur les objectifs définis dans les divers plans et stratégies nationaux. Dans son rapport, le Secrétaire général présente des objectifs généraux et des indicateurs préliminaires pour la sécurité et la stabilité, le dialogue politique et la réconciliation, la justice et les droits de l'Homme, éléments essentiels pour la stabilité à long terme du pays. Ces critères devraient aussi aider à évaluer les progrès accomplis par la Côte d'Ivoire dans les domaines précités. Ils devraient également contribuer à servir de jalons permettant à l'ONUCI de préparer une transition ultérieure. Il convient de souligner également qu'ils ont été conjointement élaborés à l'attention du Conseil sécurité par le Gouvernement ivoirien et l'ONUCI. A noter que le rapport contient par ailleurs une série d'observations et de recommandations du Secrétaire général, qui réitère notamment sa proposition en vue d'une réduction progressive des effectifs militaires de l'ONUCI de deux bataillons, d'ici au milieu de 2015, et ce, en fonction, des progrès accomplis sur la voie de la stabilité à long terme dans le pays. Dernier élément en relation avec la soumission de ce rapport au Conseil de sécurité, le Conseil, le 26 juin dernier, a entendu les Commandants des Forces des missions de maintien de la paix déployées en Côte d'ivoire, au Libéria et en République démocratique du Congo. Au cours de cette séance, les Commandants des Forces de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) et de la Mission des Nations Unies au Liberia (MUNUL) ont eu l'occasion de présenter les efforts de sécurisation dans les deux pays voisins, y compris, s'agissant des zones de leurs frontières communes. Ils ont également pu faire état du renforcement de leur coopération inter misions, et du renfoncement de la coopération quadripartite, entre les Gouvernements de la Côte d'Ivoire et du Liberia, l'ONUCI, et la MINUL.



Permettez-moi d'aborder à présent la situation sécuritaire et les activités de la Force de l'ONUCI et de la composante de la Police des Nations Unies. La Force de l'ONUCI en appui aux forces de défense et de sécurité nationales, reste en alerte maximale et a renforcé son dispositif dissuasif à l'Ouest, suite à une recrudescence de rumeurs et d'informations relatives à des menaces d'attaques et de tentatives de déstabilisation. Par ailleurs, la recrudescence d'attaques par des coupeurs de route armés au niveau de plusieurs axes routiers demeure préoccupante. Ces attaques qui ont notamment visé un convoi d'officiels sont alarmantes, et ont incité les partenaires de la sécurité à prendre des mesures en conséquence pour les endiguer. Dans l'ensemble, les FRCI, la Force Licorne et la Force de l'ONUCI continuent grâce à leur étroite collaboration et partage d'informations, à assurer un climat globalement paisible sur l'ensemble du territoire et à contribuer à la sécurisation des populations et de leurs biens.



Au niveau opérationnel, la Force de l'ONUCI a exécuté 1712 patrouilles terrestres et aériennes la semaine écoulée sur toute l'étendue du territoire en appui aux forces nationales et afin de dissuader toute menace sur les populations, y compris dans la région Ouest du pays, comme expliqué plus haut, qui demeure sous étroite surveillance.



Les actions civilo-militaires se sont poursuivies en même temps que les actions sécuritaires et opérationnelles. Ainsi, les équipes médicales des différents contingents de l'ONUCI ont pu fournir plusieurs consultations médicales gratuites et ont procuré des soins médicaux à environ 1500 patients. Par ailleurs, quelque 200 000 litres d'eau potable ont été distribués aux populations dans les localités qui connaissent des problèmes de pénurie.



La composante de la Police des Nations Unies (UNPOL), en matière d'appui à l'ordre public et à la protection des populations, a poursuivi, cette semaine l'état des lieux sécuritaire dans la région de Tchologo et les communes de Doropo, Bettie et Anyama, où vont se dérouler les prochaines élections partielles régionales et municipales. Ces sept derniers jours, les effectifs de la Police des Nations Unies ont effectué quelque 730 patrouilles simples et conjointes avec leurs partenaires ivoiriens sur toute l'étendue du territoire national.





En ce qui concerne les activités de renforcement des capacités, sur le seul mois de juin 2013, la section formation UNPOL a prodigué 37 sessions de formation et de mentorat au profit de quelque 1000 policiers et gendarmes ivoiriens. En date du 1er juillet 2013, le total de formations et mentorat diffusé depuis le début de l'année est de 141 dont ont bénéficié 6410 policiers et gendarmes ivoiriens dans les différentes régions du pays.



Pour ce qui est de la dernière semaine, deux cent quatre vingt neuf (289) policiers et gendarmes ivoiriens ont bénéficié de quatorze (14) stages de formation en techniques de signalisation, enquêtes sur les violences basées sur le genre, protection des hautes personnalités, formation de formateurs en intervention professionnelle, formation de formateurs en pédagogie et andragogie, prévention et lutte contre le terrorisme, techniques de signalisation judiciaire, renforcement des capacités des Services Territoriaux, techniques de signalisation judiciaire, techniques de recherches de l'information, gestion des services, police judiciaire, police technique et scientifique, maintien de l'ordre et piraterie maritime.



UNPOL a en outre poursuivi cette semaine, sa formation sur le thème de la « piraterie maritime » entamée le 24 juin et qui se poursuit jusqu'à demain, vendredi 5 juillet 2013. Pour rappel, cette formation est dispensée à 11 Gendarmes dont quatre Officiers du « Groupement de la Sécurité Portuaire » d'Abidjan. Cette formation est la première d'une série qui devrait toucher tous les gendarmes et sous officiers de la Police Portuaire qui ont déjà été formés au brevet n°1 en navigation. Chaque formation sera suivie d'une semaine de mentorat et exercice pratique pour permettre aux participants de se familiariser aux techniques de repérage et de fouilles d'embarcations suspectes.



Depuis lundi 1et juillet, la Section Formation UNPOL a entamé cinq nouvelles formations sur les thèmes suivants : enquêtes sur les violences basée sur le genre, maintien de l'ordre, formation de formateurs, renforcement de capacités des Services Territoriaux et mentorat en intervention professionnelle.



En outre. la composante a poursuivi ses séances de colocation de ses partenaires dans diverses régions du pays sur diverses thématiques et notamment les droits de l'homme, le maintien de l'ordre, le racket, les investigations criminelles, les investigations de vol, le contrôle des véhicules, les renseignements généraux, l'éthique et déontologie, les devoirs et responsabilités des policiers et gendarmes, les libertés publiques, accidents de la circulation, enquête préliminaire, ordre public et la police de proximité au profit de 147 policiers et gendarmes ivoiriens. La composante UNPOL a par ailleurs poursuivi ses activités dans les commissariats de police, brigades de gendarmerie et maisons d'arrêt d'Abidjan, de Bouaké et de Daloa pour la prise en compte des notions d'investigations criminelles dans les missions quotidiennes de codification et de classement des dossiers criminels au fichier pénal de la Police technique et scientifique (PTS).





Par ailleurs, le 28 Juin 2013, la Division Etat de Droit en partenariat avec la Direction de l'Administration Pénitentiaire et l'Institut National de formation Judiciaire a organisé un séminaire de formation en faveur de 33 personnels des services greffe des prisons sur le thème « la mise à jour et le suivi de la situation pénale du détenu ». Le but visé par le séminaire était non seulement de renforcer les capacités du personnel du greffe pénitentiaire mais aussi l'amélioration du fonctionnement des greffes pénitentiaires et d'harmoniser les pratiques dans la tenue des registres et le suivi de la situation carcérale des détenus.



Dans le cadre du projet conjoint (EU/PNUD/UNICEF/ONUCI) d'appui à l'amélioration de l'accès à la justice (PALAJ) l'équipement des cliniques juridiques fourni par le projet a été réparti par l'ONUCI dans les six villes et les localités environnantes où les conseils juridiques aux populations sont fournis, à savoir Bondoukou, Bouaké, Korhogo, Guiglo, San Pédro et Man. Ces équipements visent à contribuer au bon fonctionnement des cliniques pour l'assistance juridique et activités de sensibilisations conduites par les équipes de l'Association des Femmes Juristes de Côte d'Ivoire présentes sur le terrain. Certains cas verront aussi un soutien par la fourniture d'avocat, afin d'ester en justice.



Permettez moi enfin de faire un point de la campagne d'appui aux efforts de consolidation de la paix, de reconstruction post crise, et de promotion de la réconciliation nationale en Côte d'Ivoire, menée entre septembre 2012 et fin juin 2013, par la Mission au travers du programme Plaidoyer du Bureau de l'Information publique de l'ONUCI, en coordination avec les différentes sections de la Mission et la famille des Nations Unies: Cette campagne visait également à soutenir le processus de restauration de l'autorité de l'Etat et à favoriser la compréhension et l'appropriation de la feuille de route pour une sortie de crise durable en Côte d'Ivoire du Conseil de sécurité, contenue dans la Résolution 2062 adoptée le 26 juillet 2012. Elle a rassemblé des milliers de personnes dans toutes les régions du pays, et s'est illustrée par un grand nombre d'initiatives à la base, organisées avec la contribution des 20 bureaux décentralisés sur le territoire.



Parmi ces initiatives figurent notamment cinq éditions des Journées des Nations Unies (JNU), qui pour chacune d'entre elles a vu, pendant trois jours, l'implication des populations et celle, soutenue, des partenaires que sont les associations féminines, les groupements de jeunesse, la chefferie traditionnelle, religieuse et communautaire, ainsi que les media, mais aussi les autorités civiles et forces de sécurité, rassemblés dans des ateliers thématiques visant particulièrement les objectifs suivants : le renforcement des capacités et l'établissement de relais locaux dans le cadre du processus de paix et de la réconciliation intercommunautaire. Ces cinq éditions des Journées des Nations Unies ont eu lieu à Grand Lahou, Issia, Lakota, Tabou et Man. L'ONUCI tient à saisir cette occasion pour remercier les populations et autorités de ces villes, pour leur chaleureux accueil, leur engagement et la richesse des échanges qui ont eu lieu lors de ces Journées.



A signaler, également au titre des activités majeures depuis septembre 2012, les deux plateformes d'échanges et de sensibilisation régionales, organisées à Duekoue et Daloa, en collaboration avec le corps préfectoral, qui ont donné l'occasion aux élus, cadres et groupements de jeunesse de l'Ouest du pays, de réfléchir sur leur indispensable contribution au rétablissement des conditions de relèvement économique et social, après les traumatismes subis dans cette région. La Mission remercie également ces partenaires pour la qualité de leur contribution et la richesse des échanges au cours de ces plateformes, qui, elle l'espère, comme les JNUs, et les autres initiatives de plaidoyer de la Mission, serviront la cause de la paix durable dans le pays.



A noter enfin, au cours de cette période, une vingtaine d'ateliers de renforcement de capacités des leaders d'opinion - très productifs eux aussi grâce à la grande contribution de leurs participants - au niveau régional, dans le domaine de la promotion de la culture de la paix, de la sensibilisation aux violences faites aux femmes et aux jeunes filles, et des volets prioritaires de sortie de crise que sont le DDR, la Réforme du Secteur de la Sécurité et de la promotion des Droits de l'Homme.



Je voudrais terminer par un point sur les activités de renforcement des capacités des médias ivoiriens menées entre octobre et juin, par le bais de l'Unité suivi et développement des médias de la Mission. Au total, 15 formations media ont été organisées au cours de ce cycle budgétaire, dans toutes les régions du pays. Différentes thématiques ont été partagés avec cette cible stratégique dans le cadre du processus de sortie de crise et en particulier, l'éthique, le processus électoral, et la gestion de la rumeur, qui mal gérée, peut, comme on le sait, mettre terriblement à mal le tissu social. Hormis les quelque 420 professionnels de la communication, journalistes, correspondants de presse et animateurs de radios, des représentants de la société civile, des autorités administratives ont part à ces plateformes de formation.



L'ONUCI se félicite par la même occasion de l'excellente coopération avec le Ministère de la Communication, les organes de régulation et d'auto régulation, les Unions des journalistes et radio de proximité qui ont grandement contribué à la qualité et au succès de ces ateliers.