Retranscription du point de presse hebdomadaire de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) du 6 juin 2013
Sylvie van den Wildenberg (Porte-parole de l'ONUCI):
Mesdames et messieurs, bienvenue à ce point de presse hebdomadaire de
l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI). Je salue tous les
auditeurs d'ONUCI FM, qui nous écoutent dans les différentes régions du pays.
Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte
d'Ivoire, Bert Koenders, a quitté le pays, le mardi 4 juin,
en direction de Bamako, pour prendre ses nouvelles fonctions de
Représentant spécial du Secrétaire général au Mali, à la tête de la Mission
multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation du Mali
(MINUSMA). M. Koenders a été accompagné, jusqu'au tarmac de l'aéroport
d'Abidjan par le Secrétaire général du Ministère des Affaires étrangères,
Son Excellence l'Ambassadeur Claude Béké. La veille, lundi 3 juin, M. Koenders
avait été reçu en audience par le Premier Ministre Daniel Kablan Duncan,
qui lui avait au nom du Gouvernement de la Côte d'Ivoire accordé la route, comme
le veut la tradition ivoirienne.
Dans son message d'au revoir aux Ivoiriens, publié le jour de son départ,
Monsieur Koenders a fait part de son optimisme pour l'avenir du pays, et dit
combien il était confiant que les défis importants qui demeurent seront relevés,
grâce aux efforts soutenus du Gouvernement et du peuple ivoiriens, avec l'appui
des Nations Unies et des autres partenaires engagés. La Côte d'Ivoire revient
de loin, a-t-il dit, saluant le chemin parcouru ces deux dernières années et
des efforts importants déployés par les Ivoiriens et leurs dirigeants, sous la
conduite du Président Alassane Ouattara. Pour M. Koenders, il est
maintenant essentiel que les progrès deviennent visibles aux yeux de tous et que
leurs effets soient ressentis par le plus grand nombre. Les acquis doivent
donc être consolidés, et il faut faire face avec courage et détermination aux
défis qui demeurent et exigent une attention urgente, en s'inscrivant dans une
culture de la paix, de processus inclusifs, solidaires et justes. M.
Koenders a lancé un appel au Gouvernement et à tous les acteurs ivoiriens
pour qu'ils s'attèlent, ensemble, et sans tarder à la gestion des causes
profondes des conflits et crises successives qui ont secoué le pays, telles
que la question foncière et la question identitaire. « Les Ivoiriens aspirent
à vivre en paix, dans un pays stable et prospère où la sécurité, le bien-être,
les droits fondamentaux et la justice - une justice impartiale et équitable -
sont assurés pour tous », a t'il encore dit, tenant à les assurer qu'ils
continueront de bénéficier, du plein soutien de l'ONU et de la communauté
internationale.
M. Arnauld Akodjénou, Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des
Nations Unies pour la Côte d'Ivoire, en charge de l'Etat de Droit, est à présent
Représentant spécial par intérim, en attendant l'arrivée prochaine du successeur
de M. Koenders,
nommé par le Secrétaire général de l'ONU, M. Ban-Ki-moon, le 17 mai 2013, Mme
Aichatou Mindaoudou Souleymane, du Niger. Madame Mindaoudou Souleymane
servait, jusqu'à cette nomination, comme Représentante spéciale adjointe du
Secrétaire général des Nations Unies au Darfour, au sien de la Mission conjointe
des Nations Unies et de l'Union Africaine au Darfour.
J'en viens à présent aux activités de la Mission. Le Représentant
spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire par
interim, Arnauld Akodjénou, qui a poursuivi cette semaine avec les
autorités nationales, les discussions sur l'établissement de critères devant
permettre d'évaluer les progrès accomplis par la Côte d'Ivoire sur la voie de la
stabilité et de la consolidation de la paix. Pour rappel, ces critères qui
portent sur les domaines de securite et de stabilité, de la situation politique,
de la Justice et des droits de l'Homme seront intégrés au prochain rapport que
le Secrétaire général des Nations Unies soumettra au Conseil de sécurité en vue
de sa décision relative au renouvellement du mandat de l'ONUCI, qui expire au 31
juillet 2013.
M. Akodjénou a par ailleurs présidé, le 29 mai 2013, à Man, la cérémonie
officielle de la Journée internationale des Casques bleus, cérémonie officielle
que la Mission a choisie cette année de décentraliser à l'ouest du pays, et
qui s'est inscrite dans le cadre plus large de la tenue de la 29e
édition des Journées des Nations Unies (JNUs) qui se sont déroulées du 28 au 30
mai 2013 dans la capitale régionale du Tonkpi. Comme vous le savez, les
JNUs, sont devenues, au fil de ces dernières années, des plateformes d'échanges
et de sensibilisation privilégiées pour l'ONUCI le système des Nations Unies et
les populations ivoiriennes, tous groupes confondus, en faveur de la
consolidation de la paix et de la réconciliation nationale. Comme à
l'accoutumée, outre les forums d'échanges, plusieurs manifestations culturelles,
inaugurations de projets à impact rapide (QIP) ou encore gestes de solidarité de
la Force par des consultations médicales gratuites figuraient au programme
pour magnifier, avec les populations de la région et les autorités de la région,
la solidarité des Nations Unies et solliciter l'indispensable engagement de tous
et toutes pour un environnement post crise apaisé.
Le Représentant Spécial adjoint du Secrétaire Général des Nations Unies pour la
Côte d'Ivoire, Coordonnateur résident, Coordonnateur humanitaire, Ndolamb
Ngokwey,
a lui aussi rehaussé les JNUs de Man de sa présence, le 30 mai, en présidant
l'ouverture du Forum traditionnel d'échanges sur les questions liées à la
réconciliation et à la cohésion sociale rassemblant les populations, des
représentants des groupes clé de la société civile, les autorités civiles,
militaires et de police, différents représentants de l'ONUCI et de la famille
des Nations Unies et d'autres partenaires d' organisations non gouvernementales
et mouvements associatifs.
Par ailleurs, ces lundi et mardi 3 et 4 juin 2013, d'autres importantes assises
organisées par l'ONUCI, en collaboration avec le système des Nations Unies se
sont tenues à l'Ouest du pays, à Daloa, cette fois.
Répondant à des demandes formulées notamment à l'occasion de JNUs précédentes,
la Mission a organisé, en partenariat avec le corps préfectoral, une
plate forme interrégionale d'échanges à l'intention des élus, cadres et
leaders des groupements de jeunesse de la grande région de l'Ouest du
pays. Les participants, de toutes les obédiences, sont venus des 9 régions
administratives suivantes : Guémon, Cavally, Haut Sassandra, Goh, Nawa,
Gbokle, Tonkpi, Loh-Djiboua et San Pedro. Ce séminaire interrégional
s'inscrit en soutien à la dynamique globale engagée en faveur de la pacification
et de la réhabilitation de la partie ouest du pays.
Au cours de ces assises, les séminaristes ont posé le diagnostic des sources de
conflit dans l'ouest de la Côte d'Ivoire et discuté de pistes de solutions en
vue d'assurer une stabilité durable dans cette partie du pays.
Le panel de conférenciers a animé plusieurs thèmes dont l'épineuse question du
foncier rural, et récurrente dans l'ouest de la Côte d'Ivoire. Cette rencontre
d'échanges a également bénéficié de la participation du Ministère du Plan et du
Développement, Programme National de Cohésion Sociale et d'autres partenaires
des Nations Unies en Côte d'Ivoire, notamment Interpeace et Search For Common
Ground.
Au niveau sécuritaire,
la situation générale dans l'ensemble du pays est calme. A l'ouest,
la collaboration entre les FRCI, les Forces armées libériennes, l'ONUCI, et la
MINUL permet de faire face aux problèmes sécuritaires au niveau des zones
frontalières avec le Libéria. Le 3 et 4 juin, à Grand Bassam, la Force de
l'ONUCI a pris part à une réunion quadripartite rassemblant des représentants
des autorités militaires de la Côte d'Ivoire, du Liberia, de l'ONUCI, et de la
Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL)/ Ce séminaire de deux jours portait
sur l'examen des modalités de sécurisation de la frontière ivoiro-libérienne.
Cette réunion, qui fait suite à la Quadripartite de Monrovia du 5 avril 2013,
conforte l'intérêt et la priorité de sécurité accordée par les deux
Gouvernements, appuyés par leurs partenaires, à de cette région sensible.
La Force de l'ONUCI a exécuté quelque 1700 patrouilles terrestres et aériennes y
compris conjointes avec les FRCI
la semaine écoulée sur toute l'étendue du territoire. En outre, elle continue de
travailler en étroite collaboration avec les FRCI dans plusieurs autres
domaines, et notamment la formation –laquelle figure parmi les grands axes de
l'initiative conjointe signée le 30 mai dernier entre l'ONUCI et les FRCI visant
au renforcement de la coopération entre les Forces.
Les actions civilo-militaires de la Force
se sont elles aussi poursuivies en même temps que les actions sécuritaires et
opérationnelles. Ainsi, les équipes médicales des différents contingents de
l'ONUCI ont pu fournir, dans toutes les régions de la Côte d'Ivoire, des
consultations médicales gratuites et ont procuré des soins médicaux à plus de
1000 patients. Il faut ajouter à ces dernières les consultations et soins
gratuits offerts à près de 1700 personnes pendant les Journées des Nations Unies
à Man, du 28 au 30 Mai. Enfin, comme chaque semaine, près de 200.000 litres
d'eau potable ont été distribués aux populations dans les localités qui
connaissent des problèmes de pénuries d'eau.
La Police des Nations Unies (UNPOL)
quant à elle, a poursuivi cette semaine son appui aux forces de sécurité de
la Gendarmerie et de la Police nationale en matière d'ordre public, de
protection des populations civiles et de formation, dans le cadre du mentorat et
de la colocation. En symbiose avec les forces locales elle a exécuté plus
de 950 patrouilles simples et conjointes sur toute l'étendue du territoire
national. UNPOL a poursuivi ses activités dans les commissariats de police,
brigades de gendarmerie et maisons d'arrêt d'Abidjan, de Bouaké et de Daloa pour
la prise en compte des notions d'investigations criminelles dans les missions
quotidiennes de codification et de classement des dossiers criminels au fichier
pénal de la Police technique et scientifique (PTS).
Dans le cadre de la collaboration avec les forces de sécurité ivoiriennes,
des éléments UNPOL ont appuyé les autorités de la maison d'arrêt et de
correction d'Adzopé suite à une tentative d'évasion collective de
prisonniers, dont l'une des conséquences est à leur transfèrement à la MACA
d'Abidjan.
En matière de renforcement de capacités,
deux cent seize (216) policiers, cent quarante (140) gendarmes et soixante deux
(62) Frci ont bénéficié de 10 sessions de renforcement de capacités de la police
des Nations Unies appuyée dans certains cas. par d'autres composantes de la
Mission, dans des domaines variés, notamment : droits de l'Homme, Techniques
de signalisation, Intervention spécialisée sur le tir, questions d'armureries
et de Munitions, Droit international en matière de Police maritime, Liberté
publique et Maintien de l'ordre et accueil des victimes de violences sexuelles
et des enfants. A noter, également l'ouverture à l'Ecole nationale de Police
d'une session en intervention professionnelle au profit des éléments du
Centre de coordination des décisions opérationnelles (CCDO),
et celle d'un séminaire pour les points focaux sur les violences basées sur le
genre, et en particulier les violences sexuelles.
Cette semaine, la composante UNPOL a aussi poursuivi son assistance à la
direction générale adjointe chargée de la police scientifique pour le
déchiffrage et la codification des fiches pénales et leur classement et son
assistance à la maison d'arrêt et de correction pour la signalisation de 74
détenus. Elle a notamment aussi aidé à la codification du fichier pénal et la
signalisation de 102 détenus à la maison d'arrêt et de correction de Bouaké
Je voudrais, à présent, vous parler des activités de la Division des Droits
de l'Homme de l'ONUCI, qui en collaboration avec les autres sections de la
mission et les partenaires locaux, a organisé neuf sessions de
sensibilisation aux droits de l'homme à l'intention des populations de Man,
Odienné, Samasso (30 km d'Odienné), Taï et Yamoussoukro. Au total, 448 personnes
dont des membres du corps préfectoral et des agents des forces de défense et de
sécurité, ont été sensibilisées au droit à l'éducation des enfants, les MGF
ainsi qu'au « Rôle et à l'engagement des leaders d'opinion au renforcement de la
cohésion sociale, à la réconciliation nationale, à la reconstruction et au
développement local ».
Par ailleurs depuis le 31 mai, la DDH a entrepris, dans le cadre de son
soutien à la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR) en
vue de la mise en œuvre de la phase qualitative des consultations nationales,
une série de formations à l'intention des membres des Commissions locales des 31
régions du pays.
Permettez-moi enfin d'aborder nos activités de renforcement des capacités des
media. Les 4 et 5 juin derniers à l'initiative de l'ONUCI avec ses
partenaires nationaux, des animateurs des radios non commerciales et des
correspondants de l'Agence ivoirienne de presse (AIP) ont planché à Yamoussoukro
sur les questions de la rumeur, sa gestion, sur les techniques et le
professionnalisme qui fondent leur métier, éléments importants dans leur
quotidien pour leur contribution à la cohésion sociale et la réconciliation
nationale. L'Union des Radios privées non commerciales, (URPCI)
partenaire clé de l'ONUCI sur ce type de formation a saisi cette plateforme pour
rappeler l'engagement de l'Union pour le développement local et son implication
dans la recherche d'une paix durable en Côte d'Ivoire. La dernière activité de
ce cycle actuel de formations est prévue à Daoukro la semaine prochaine.