PROTECTION ET ASSISTANCE DES PERSONNES DEPLACEES EN AFRIQUE : LE 3EME ANNIVERSAIRE DE LA CONVENTION DE KAMPALA CELEBRE A ABIDJAN

24 oct 2012

PROTECTION ET ASSISTANCE DES PERSONNES DEPLACEES EN AFRIQUE : LE 3EME ANNIVERSAIRE DE LA CONVENTION DE KAMPALA CELEBRE A ABIDJAN


Le troisième anniversaire de la Convention de l'Union Africaine sur la protection et d'assistance aux personnes déplacées en Afrique (Convention de Kampala) a été célébré le mardi 23 octobre 2012 à Abidjan. A cette occasion, la Division des Droits de l'homme (DDH) de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI), a organisé avec ses partenaires de l'Union Africaine (UA), du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et de la Commission Nationale de la Francophonie, une conférence publique à laquelle ont pris part des activistes des droits de l'homme et des membres de la société civile.

Cette célébration avait pour but de diffuser le contenu de Convention de Kampala, d'informer et de sensibiliser les autorités, les acteurs de la société civile, en particulier les organisations de défense des droits de l'Homme ainsi que les populations sur l'importance de cet instrument. Adoptée le 23 octobre 2009 à Kampala (Ouganda), la Convention a été signée par 37 pays dont 14 l'ont ratifiée.

Le Directeur de la DDH de l'ONUCI, Eugène Nindorera, est revenu sur la problématique des personnes déplacées internes, en rappelant que celle-ci qui constitue une importante préoccupation en matière de Droits de l'homme. Cette problématique, a-t-il poursuivi, été évoquée lors de la 52ème Session de la Commission africaine des Droits de l'Homme qui a eu lieu à Yamoussoukro, du 09 au 22 octobre 2012. Selon M. Nindorera, a cette occasion, il avait été vivement recommandé à la Côte d'Ivoire de ratifier cet instrument international. « En Afrique il y a beaucoup de déplacés internes et c'est une question qui doit être prise très au sérieux ... il y a beaucoup à faire et qu'il y ait une Convention ou pas, le Gouvernement est conscient de ses responsabilités par rapport à cette question, mais il a aussi besoin d'être appuyé parce que cela demande des ressources », a souligné M. Nindorera.

Selon Ambroise Nyonsaba, Représentant spécial de la Présidente de l'Union Africaine (UA) en Côte d'Ivoire, il est urgent de permettre la mise en œuvre de la Convention de Kampala qui sera un instrument juridique contraignant pour les Etats-parties et permettra d'assister et protéger les personnes déplacés internes. « Depuis sa création, un effort a été fait pour sensibiliser le plus de pays possible et à ce jour une seule ratification suffirait pour l'entrée en vigueur de la Convention », a-t-il ajouté.

Pour Ann Encontre, Représentante du HCR en Côte d'Ivoire, cette célébration a lieu au moment où la Côte d'Ivoire sort d'une crise humanitaire sans précédent, marquée par des déplacements internes de plus d'un demi-million de personnes. « Pour avoir participé à la gestion de cette crise en tant que agence de coordination des questions de protection, le HCR restera un témoin privilégié de la manière efficace dont le Gouvernement ivoirien, en partenariat avec la communauté internationale, est venue à bout de cette crise marquée par le retour massif des déplacés dans leurs zones d'origine », s'est-elle félicité avant d'appeler le Gouvernement ivoirien à ratifier la Convention de Kampala.

Un autre acteur humanitaire, notamment la Coordinatrice du « Cluster » Protection de la communauté humanitaire en Côte d'Ivoire, Jackkie Keegam a expliqué le rôle de sa structure dans la gestion des personnes déplacées internes à travers le monitoring de protection et les échanges sur les besoins ses communautés, l'identification des enfants séparés et leur réunification, l'établissement de comités de paix et de soutien avec des projets intercommunautaire ainsi que la réponse aux violences, y compris aux violences sexuelles, le suivi des personnes déplacées pour les aider à éviter des stratégies de survie dangereuses ».

Julie Tenenbaum Conseiller juridique au CICR a elle axé son intervention sur les aspects de la Convention de Kampala liés au Droit international humanitaire qui répond à des obligations, mais qui nécessite aussi d'offrir des solutions. « Les Etats-parties s'engagent à respecter et à assurer le respect du Droit international humanitaire concernant la protection des personnes déplacés », a-t-elle estimé.