Allocution de la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire, Mme Aïchatou Mindaoudou, à l'ouverture du Colloque international sur la validation du programme national de réparation et de la grille d'indemnisation des victimes



({Grand Bassam, le 2 mars 2016}

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Madame la Directrice de Cabinet de la Ministre de la Solidarité, de la Cohésion Sociale et de l'Indemnisation des Victimes,



Madame la Représentante du Ministre de la Justice,



Monsieur le 1er Vice-Président de la CONARIV,



Monsieur le Secrétaire général de la CONARIV,



Monsieur le Maire de Grand Bassam,



Mesdames et Messieurs les Commissaires de la CONARIV,



Monsieur le Représentant Résident du PNUD,



Monsieur le Chef de mission du Centre International pour la Justice Transitionnelle en Côte d'Ivoire,



Mesdames et Messieurs les représentants des Victimes,



Mesdames et Messieurs les Experts,



Mesdames et Messieurs les participants à ce colloque,



Honorables invités,



Chers amis de la presse,



C'est avec un grand intérêt que je prends part, ce matin, à la cérémonie d'ouverture du Colloque international sur la validation du programme national de réparation et de la grille d'indemnisation des victimes.



Je voudrais, de prime abord, saisir cette occasion pour féliciter la Commission Nationale pour la Réconciliation et l'Indemnisation des Victimes (CONARIV), qui a organisé cette rencontre, en collaboration avec l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI), le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et le Centre International pour la Justice Transitionnelle (ICTL).



L'ONUCI, comme vous le savez, a toujours accompagné la CDVR d'abord, la CONARIV ensuite, dans la mise en œuvre de leurs activités qui entrent bien dans le cadre de son mandat tel que défini dans la Résolution 2226 (2015) du Conseil de sécurité des Nations Unies sur la Côte d'Ivoire. En effet, le Conseil de sécurité a toujours reconnu la réconciliation nationale, la cohésion sociale ainsi que la réparation pour les victimes des crises, comme l'un des socles du processus de paix en Côte d'Ivoire. C'est la raison pour laquelle il souligne « l'importance de la mise en œuvre, par le Gouvernement ivoirien, d'une stratégie de réconciliation nationale et de cohésion sociale » et il salue « la création de la CONARIV ». De plus, la rencontre qui nous réunit aujourd'hui, se veut ouverte, inclusive et participative et cadre bien avec la Résolution que j'invoquais tantôt, qui indique, en outre, qu'il « importe d'inclure tous les Ivoiriens dans le processus de réconciliation mené aux niveaux national et au niveau local ».



Le présent colloque marque, si besoin en était encore, la volonté des autorités nationales de poursuivre résolument le processus d'indemnisation des victimes qui demeure une étape importante sur la voie de la réconciliation nationale et la consolidation de la paix en Côte d'Ivoire.



Mesdames et messieurs,



Je voudrais ici saluer les étapes franchies par le Gouvernement ivoirien dans ce processus, depuis la mise en place, en 2011, de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR), l'instauration de la Commission Nationale de Réconciliation et d'Indemnisation des Victimes (CONARIV) en mars 2015, et du Programme National de Cohésion Sociale (PNCS), son organe de mise en œuvre qui a permis le lancement de l'opération des indemnisations par le Président de la République, le 4 août 2015 ; et enfin la création du Ministère de la Solidarité, de la Cohésion sociale et de l'Indemnisation des victimes, en janvier 2016. Toutes ces étapes concrétisent l'importance accordée à l'approche pertinente qui consiste à placer les victimes au centre de toute action en matière de justice transitionnelle et à faire en sorte que les victimes demeurent au cœur du processus de réconciliation.



Mesdames et messieurs,

Les souffrances vécues doivent être reconnues. La qualité de victime aussi ; ce qui en soi constitue déjà un début de réparation qui ne devrait pas toujours attendre l'aboutissement des procédures judiciaires qui sont parfois longues et fastidieuses.



Monsieur le Premier Vice-Président de la CONARIV,



Mesdames et Messieurs les Commissaires,



Au-delà de ce colloque, le travail abattu par votre Institution est á saluer. Il s'agit maintenant de valider le programme national de réparation à l'endroit des victimes des crises survenues en Côte d'Ivoire et de permettre á toutes les parties prenantes de s'accorder sur une grille de participation consensuelle.



La présence à ce colloque de participants issus de différents secteurs concernés, notamment les organisations de la société civile, les ministères impliqués, les représentants des victimes, les partenaires techniques et financiers et le Système des Nations Unies, ainsi que des experts de haut niveau ayant une large expérience en matière de réparation des victimes, offre une formidable opportunité pour échanger et partager les expériences dans le domaine de la réparation des victimes. Cette assise sera également l'occasion d'examiner le programme national et la grille de réparation consensuelle des victimes afin de les enrichir des expériences vécues dans d'autres endroits, dans la perspective de leur prochaine validation. La participation active des représentants des victimes est à saluer.



Mesdames et Messieurs,



Avant de terminer mon propos, je voudrais adresser mes encouragements au Gouvernement ivoirien pour tous les efforts entrepris pour relever les défis restant dans le domaine de la justice transitionnelle et plus spécifiquement en ce qui concerne la lutte contre l'impunité et le respect de l'Etat de droit.



Je voudrais aussi saluer et remercier vivement tous les experts venus d'ici et d'ailleurs pour appuyer le processus de réparation des victimes des crises survenues en Côte d'Ivoire. Vos riches expériences individuelles et collectives seront utiles aux discussions et enrichiront à n'en point douter les propositions.



Je formule enfin le vœu que le présent colloque soit un succès et aboutisse à la validation d'un programme consensuel de réparations aux victimes des crises qu'a connues la Côte d'Ivoire. Enfin je formule le vœu que l'expérience de la Côte d'Ivoire puisse servir d'exemple à d'autres pays en quête de réconciliation et de cohésion sociale.

Avant de terminer, je voudrais saluer le représentant du PNUD que je viens d'apercevoir dans la salle.

Je vous remercie pour votre aimable attention.