Ouattaradougou : les populations échangent avec l’ONUCI et ses partenaires sur les violences basées sur le genre

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2 avr 2014

Ouattaradougou : les populations échangent avec l’ONUCI et ses partenaires sur les violences basées sur le genre

C'est pour sensibiliser les populations de Ouattaradougou, localité située à 539 km au nord-ouest d'Abidjan, sur les questions des violences basées sur le genre que l'Opération des Nations en Côte d'Ivoire (ONUCI) a échangé avec elles, le 1er avril 2014.



Les composantes de l'ONUCI telles que la Police des Nations Unies, les bureaux des droits de l'Homme, les Affaires civiles, la Protection de

l'enfant et le bureau de l'Information, avec à leurs côtés la Gendarmerie nationale, la Commission Dialogue Vérité et Réconciliation (CDVR), International Rescue Committee (IRC), le Centre social et l'ONG Bonne Action ont appelé les populations de Ouattaradougou au respect des droits de l'Homme. « Le viol et le mariage forcé sont des pratiques d'une autre époque. Il existe des textes de loi en Côte d'Ivoire condamnant ces pratiques avilissantes », a indiqué Felix Manzin du Centre social.



Joseph Digbeu de l'International Rescue Committee (IRC), et Clement Dago de la section Protection de l'enfant de l'ONUCI ont, pour leur part, demandé l'arrêt des violences sur le genre et les arrangements y afférant. « Nous vous demandons de dénoncer les violences sur le genre dans ce village car les viols sont récurrents ici. La protection des

auteurs a cours, au nom d'une certaine alliance intercommunautaire

», ont-ils déploré. Le silence face à un cas de viol s'apparente à un faux témoignage et une non-assistance à personne en danger, a renchérit dans la foulée, Abdouraoufou Dermane de la Police des Nations Unies.



Mohamed Sidien de la division des Droits de l'Homme a mis l'accent sur la protection de la femme. « La femme est la mère de l'univers, nous lui devons à ce titre protection. Les alliances intercommunautaires ne devraient pas être une excuse pour faire la promotion de l'impunité. Gardons les alliances et respectons la loi », a-t-il conseillé.



« Les personnes qui ne respectent pas la loi comme les auteurs des violences basées sur le genre, mettent à mal la cohésion sociale. Les gens qui vivent dans un village sont unis, même lorsqu'ils sont différents. Ils vivent ensemble et, ce, dans le respect des lois républicaines », a souligné Jean Emile Vincent Nkiranuye de la section des Affaires civiles de l'ONUCI.



Quant au représentant de l'ONG Bonne Action, Jonas Siekpo, il a appelé les populations à initier le dialogue, à se parler constamment face à leurs divergences, pour permettre la réconciliation et la cohésion. S'inscrivant dans le même registre, Eugène Bohé de la CDVR a tenu à préciser que la vérité précède la réconciliation. Il importe,

selon lui, d'être sincère pour qu'advienne le pardon et ensuite la réconciliation. Il a appelé les populations à tourner le dos aux manigances politiques et à vaquer à leurs occupations quotidiennes.



Parlant des conflits fonciers et des moyens de les résoudre, Koffi Teya du service Cadastre du ministère de l'Agriculture a indiqué que la loi ivoirienne recommande aux propriétaires de terres à faire les démarches nécessaires pour l'obtention du titre foncier, garant de la cohésion sociale.



Le Chef du village de Ouattaradougou, Bakary Ouattara, a promis plus de professionnalisme désormais dans le règlement de conflits dans sa localité, avant de faire des doléances aux autorités locales relatives au reprofilage de la route et au branchement de son village au réseau électrique.