ONUCI Tour : paix, réconciliation, cohésion sociale, foncier rural et développement au cœur des échanges avec les populations de Seoun-Guiglo, Mougnan, Yobouekro et Datouzan

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4 fév 2014

ONUCI Tour : paix, réconciliation, cohésion sociale, foncier rural et développement au cœur des échanges avec les populations de Seoun-Guiglo, Mougnan, Yobouekro et Datouzan

Les 30 et 31 janvier 2014, la caravane de sensibilisation dénommée ONUCI Tour de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire a fait trois escales pour échanger avec les populations sur les notions de paix, de réconciliation, de développement et de cohésion sociale, ainsi que sur les questions de foncier rual ; notamment à Datouzon, à Seoun-Guiglo et à Mougnan. L'occasion a été également propice pour la délégation onusienne d'expliquer aux populations le mandat de l'ONUCI en Côte d'Ivoire.



A Mougnan, localité située à une cinquantaine de kilomètres de Yamoussoukro, l'équipe d'ONUCI Tour a échangé avec les populations de Mougnan et de Yobouékro essentiellement sur la protection des droits de l'Homme, le renforcement de la cohésion sociale, la paix et la gestion des rumeurs.



« L'ONUCI, dans son mandat actuel, continue à appuyer et à accompagner la Côte d'Ivoire pour l'amélioration de l'environnement socio-politique et sécuritaire. Le pays est sur la bonne voie, 2014 est porteur d'avenir mais des défis restent encore à relever », a déclaré le Coordonnateur du bureau de l'ONUCI et chef de la délégation, Robert Ngangué, dans son exposé sur le mandat de la Mission.



La question de la protection des droits des enfants en milieu rural, notamment leur utilisation ou non dans les plantations et celle des violences basées sur le genre ont été particulièrement débattues par les différents intervenants à l'issue de la communication du chargé des droits humains de l'ONUCI, Guy-Claude Aka.



Pour sa part, la représentante du bureau de l'Information Publique, Cécile Senghor, a fait ressortir l'importance et l'urgence de la préservation de la cohésion sociale qui prévaut entre les deux villages voisins et au sein de chacun des villages. Ceci passe par la lutte contre la désinformation, la rumeur mais aussi par la promotion du dialogue dans le règlement de tout conflit ou litige qui surviendrait dans le village, a-t-elle souligné.



Le Chef du village de Mougnan, par la voix de son porte parole, Nguessan Kouadio Michel, s'est félicité de l'organisation d'une telle activité dans son village et a remercié la Mission pour « s'être précipitée au chevet de la Côte d'Ivoire » qui se remet peu à peu de la crise qu'elle a traversée.



A Seoun-Guiglo situé 542 km au nord-ouest d'Abidjan, les exposés faits par l'ONUCI et ses partenaires, à savoir le Ministère de l'Agriculture, la Commission Dialogue Vérité et Réconciliation (CDVR) et l'ONG Bonne Action ont instruit les populations sur les valeurs de la réconciliation, de la cohésion sociale et du développement.



Selon la Présidente des femmes de la localité, Simone Gbela, les membres de l'organisation qu'elle a en charge ont tourné le dos à tout ce qui pourrait compromettre le vivre ensemble. « J'initie des rencontres tous azimuts avec les femmes des différentes communautés dès que des rumeurs pouvant mettre en mal la

cohésion circulent ; et ce, dans le souci d'apaiser rapidement les tensions

», a-t-elle souligné.



De son côté, le Président des jeunes, Laurent Bebo, qui prône la réconciliation, a affirmé avoir initié maintes fois des tournois de football pour rapprocher toutes les communautés. « En plus du sport, nous nous occupons de la salubrité du village et mettons à la disposition des populations notre savoir-faire dans la fabrique de briques de construction qui constitue pour nous une source de revenus » a-t-il ajouté.



Le Chef du village de Seoun-Guiglo, Raphaël Zinonsebio, s'est félicité de la tenue de cette activité dans son village, avant de saluer l'appui que l'ONUCI apporte à la Côte d'Ivoire depuis le déclenchement de la crise. « Nous sommes prêts à aller à la paix qui est un préalable, car sans elle, il n'y a pas de développement. En ce qui nous concerne, nous vivons en symbiose avec les différentes communautés », a-t-il dit.



A Datouzon, les populations de cette localité située à 610 km au nord-ouest d'Abidjan en savent désormais un peu plus sur le mandat de la Mission onusienne. « L'ONUCI a, entre autres, pour défi, la protection des civils et surtout des personnes vulnérables, la lutte contre les violences basées sur le genre et l'accompagnement du

gouvernement dans le processus de sortie de crise définitive

», a exliqué Pierre Aby du bureau de l'Information publique. Il a mis aussi l'accent sur la lutte contre la propagande des rumeurs, sources de dégradation de la cohésion sociale.



Pour sa part, Eugène Bohé de la CDVR a indiqué que la réconciliation devrait impérativement passer par le dialogue, la vérité et la justice. « Ce qui suppose qu'il faut faire la lumière sur les différentes crises passées. Pour ce faire, des enquêtes seront bientôt initiées en vue de procéder aux réparations ensuite », a-t-il conclu.



Parlant du foncier rural, Teya Koffi du Ministère de l'Agriculture à révélé que cette question constituait un problème en Côte d'Ivoire. Les litiges fonciers et le refus des populations de voir les femmes accéder à la terre dans le cadre d'une succession en sont principalement le centre. « La loi de 1998 relative au foncier rural a été votée pour sécuriser ceux qui ont des terres et pour protéger ceux qui n'en ont pas. Tout individu peut accéder au certificat foncier pourvu qu'il en fasse la demande », a-t-il ajouté.



« Nous ignorions la quintessence de la loi de 1998, nous faisions tout et son contraire », a fait savoir le Chef du village de Datouzon, Anatole Guehi, avant de se féliciter de cette rencontre qui, selon lui, a « apporté des éclairages sur les préoccupations des populations ».



Notons qu'au cours de ces trois rencontres d'ONUCI Tour, les populations ont formulé des doléances à l'endroit des autorités locales. Si à Seoun-Guiglo, les préoccupations ont porté sur les questions de foncier rural, d'accès des femmes à la terre, de sécurité, ainsi que sur les activités de la CDVR, à Mougnan, les populations de ce village et ceux de Youbouekro ont souhaité, entre autres, la réhabilitation de la cantine et de l'école du village qui date de 1957 ou encore une assistance à la coopérative des femmes par l'octroi d'une moto-pompe; tandis qu'à Datouzon, le Chef du village a sollicité, au nom de ses administrés, l'installation d'une pompe hydraulique et d'un dispensaire pour ce village abritant un millier de personnes.