Adzopé : la plateforme d’échanges des Nations Unies avec les élus, cadres et le corps préfectoral de la région de la Mé demande un renforcement des capacités des acteurs

4 mai 2016

Adzopé : la plateforme d’échanges des Nations Unies avec les élus, cadres et le corps préfectoral de la région de la Mé demande un renforcement des capacités des acteurs

La plateforme initiée par l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) afin d’instaurer un dialogue permanent entre les élus, les cadres et le corps préfectoral de la région de Mé, s’est achevée le 29 avril 2016 à Adzopé, à une centaine de kilomètres d’Abidjan.

A la clôture des travaux, le Chef de la Division des Affaires Politiques de l’ONUCI, Sancho Coutinho, qui dirigeait la délégation de l’ONUCI, a indiqué que cette plateforme avait démontré l’importance de la prévention des conflits et la promotion de la consolidation de la stabilité pour une réconciliation vraie et définitive. « La plateforme doit être, pour nous tous, dans le futur, celle de l’action et des solutions courageuses. Nous devons agir dans la durée et sur l’ensemble des facteurs à l’origine de la fracture sociale », a fait savoir M. Coutinho. Il a, par ailleurs, estimé qu’il était urgent de renforcer la stabilité, la sécurité et la réconciliation définitive dans la région de la Mé, aussi bien que dans l’ensemble du territoire Ivoirien. « D’autres facteurs, tels que la santé, l’éducation, l’emploi des jeunes et l’égalité du genre sont des problématiques majeures qui méritent davantage d’énergie de toutes les forces vives, mais ces défis ne peuvent être relevés que dans la paix et la stabilité », a soutenu M. Coutinho.

La région de la Mé a été étiquetée comme une région difficile.

Le Chef de la Division Politique de l’ONUCI a également estimé que son institution appelait à aller plus loin dans la consolidation de la paix, en renforçant les concertations, la communication entre élus et populations, entre l’administration territoriale et les élus locaux et entre la chefferie traditionnelle et les jeunes. M. Coutinho a enfin insisté sur le fait que le Système des Nations Unies en Côte d’Ivoire accordait un intérêt particulier au rôle des leaders régionaux et souhaitait leur plus grande implication pour une sortie de crise réussie, durable et irréversible. Pour sa part le Préfet de région, Sanogo Al Hassana, s’est félicité de la tenue de cette plateforme. « Les populations ne sont pas fondamentalement opposées. C’est parce qu’elles ne communiquent pas. Pendant longtemps la région de la Mé a été étiquetée comme une région difficile. Nous avons démontré que cela était faux. Il fallait créer les conditions d’une rencontre pour se parler. L’ONUCI a offert cette plateforme », a fait savoir l’administrateur.

Au terme des travaux, les participants ont recommandé aux cadres de créer des structures de développement local, d’élaborer une charte de cohabitation fraternelle et pacifique, d’actualiser, d’exploiter, de diffuser les répertoires des compétences locales et de renforcer les capacités des acteurs politiques sur la vie associative, de mettre en place des mécanismes d’auto- financement de la chefferie. Ils ont, en outre, demandé la mise en place des modalités et mécanismes d’acquisition des terres rurales, le renforcement de la gouvernance locale et la sensibilisation des populations sur les missions des autorités préfectorales.

A l’Etat, ils ont aussi demandé d’exploiter et d’actualiser le répertoire des compétences de la région, de créer un cadre de concertation entre les cadres et l’autorité préfectorale, de renforcer l’autorité des Chefs traditionnels et de revoir à la baisse les coûts d’acquisition des certificats fonciers.