LANCEMENT DU PROJET D’APPUI A LA RECONCILIATION NATIONALE ENTRE LA POLICE ET LA POPULATION

20 nov 2012

LANCEMENT DU PROJET D’APPUI A LA RECONCILIATION NATIONALE ENTRE LA POLICE ET LA POPULATION

(Abidjan, le 20 novembre 2012) Le projet d'appui à la réconciliation entre la population et la police nationale a été lancé, le mardi 20 novembre 2012, dans la commune de Marcory.

L'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI), à travers ses composantes de la Police (UNPOL) et de l'Information Publique, appuie ce projet d'un coût global de 1 milliard 400 millions dont le Protocole d'accord a été signé le 12 juin 2012 entre l'Union européenne qui apporte le financement et le Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD) qui exécute le projet.

Mme Aïssata Dé, Directeur-pays adjoint au PNUD, a expliqué que ce projet permettra aux policiers et aux populations d'exprimer les différends qui les opposent et de trouver les solutions pour les aplanir notamment par le biais de la cohésion sociale, la communication pour le changement de comportement, la réconciliation nationale et une bonne compréhension du rôle et des procédures de base de la police. « Il vise à renforcer le processus de stabilisation et de réconciliation nationale en contribuant à la restauration de l'autorité légitime des services de sécurité intérieure dans 1 District et 07 commissariats des communes de Marcory, Treichville et Yopougon », a expliqué Mme Dé.

En plus des ateliers formations destinées à 470 policiers et commissaires, ce projet permettra l'acquisition d'un important lot de matériels et équipements, (véhicules d'intervention, matériels de communication, mobiliers de bureaux, informatique) ainsi que la remise en état des structures ciblées.

Pour le représentant de l'Union Européenne, M. Geza Strammer, Chef des Opérations de Coopération, le dialogue est un élément indispensable d'une réconciliation nationale. «J'espère que vous allez pleinement profiter de cet atelier et qu'il va contribuer à une véritable réconciliation entre la police nationale et la population » a indiqué M. Strammer.

Le Commissaire Principal, Minginté Koné, représentant le Directeur général de la Police nationale, a souligné que ce projet vise trois objectifs intermédiaires, à savoir, la réhabilitation et l'équipement de la police nationale, la facilitation du dialogue entre la population civile et sa police nationale et la formation des policiers en matière de recyclage et de perfectionnement. « Je voudrais dire merci à tous ceux qui ont mis l'accent sur la proximité de la police avec la population afin d'accélérer la réconciliation. Cela permettra de rétablir la confiance, le respect de la déontologie et d'impulser une nouvelle dynamique de réconciliation », a-t-il dit.

L'un des animateurs des ateliers, Nguessan Sylvain, a expliqué que ces échanges portent sur la cohésion sociale dans un cadre post conflit avec le cas spécifique de la relation policier-population. « La population a reconnu qu'elle nourrit beaucoup de préjugés envers les policiers. Elle promet de faire des efforts pour se débarrasser de ces préjugés. Le mur de méfiance commence à se briser et au fur et à mesure, les policiers et les populations vont se rapprocher », a-t-il dit, exprimant son optimisme.

Avant la fin de cette formation prévue le 28 novembre, une des participantes, le Sergent de police Rosine Sonia Assi, affirme avoir mieux cerné les exigences de ce projet en matière de comportement et cohésion sociale. « On va sensibiliser nos collègues et les populations sur la réconciliation nationale » a-t-elle dit, faisant remarquer que «le policier est un bon canal pour y arriver».

Même engagement pris par un civil qui reconnait que les populations ont souvent une perception erronée des policiers. « Les policiers sont un atout majeur pour la paix et la réconciliation et nous les populations nous devons les aider en les respectant », a soutenu Mickael Zokora.

Une cinquantaine de commissariats sont concernés par ce projet qui couvrira tout le pays sur une période d'un an.