Daoukro, le 15 février 2012...L'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI), s'est investie deux jours durant aux côtés des autorités ivoiriennes, dans la recherche de solutions à une grave crise intercommunautaire à Arrah, localité située à 190 km au nord d'Abidjan. Trois personnes dont une dame et une quinzaine de blessés graves avaient été enregistrées les 12 et 13 février 2012, à l'issue d'affrontements entre communautés de cette petite ville naguère paisible.

Déjà dimanche dernier, l'ONUCI avait dépêché sur place, ses bataillons pakistanais et sénégalais, sa police et des observateurs militaires en appui aux forces locales, gendarmerie et militaires, pour ramener le calme dans la localité où les populations multipliaient les affrontements et destructions des biens d'autrui.

Le 14 février 2012, plusieurs équipes de la mission ont encore effectué le déplacement pour appuyer les autorités locales avec à leur tête, le Ministre délégué à la Défense, Paul Koffi Koffi, dépêché par le gouvernement ivoirien, pour une médiation auprès des chefs traditionnels et des responsables des différentes communautés.

Selon le ministre Paul Koffi Koffi, sa mission répond à trois objectifs dont l'affirmation de l'autorité de l'Etat, le plaidoyer pour l'implication de tous dans l'instauration d'une paix durable et celle de l'impunité. « Notre mission consiste à vous rappeler qu'un programme gouvernemental est en cours d'exécution en ce qui concerne l'encasernement des militaires et il ne vous revient pas de les faire partir par la force car ce serait défier l'autorité de l'Etat ; de même, sachez que tous ceux qui ont commis des actes répréhensibles seront poursuivis pour que chacun se sente plus en sécurité et participe à l'édification d'une paix durable. Au nom du gouvernement, nous traduisons notre reconnaissance à l'ONUCI qui a aidé les forces locales à circonscrire les affrontements et limiter le nombre de victimes », a-t-il soutenu devant les populations.

Pour rappel, les affrontements ont débuté par le désir manifesté par un groupe de jeunes, de voir les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI), partir de la localité. Ceux-ci se sont heurtés au refus d'un autre groupe qui au contraire, soutenait la présence des FRCI. De là, chacun de son côté s'est mis à détruire les biens censés appartenir aux autres jusqu'à user d'armes à feu et d'armes blanches dans le rapport de forces.

Après moult médiations dont celle du Ministre délégué accompagné de la haute hiérarchie militaire et des agents de l'ONUCI, les responsables des deux communautés ont regretté leurs actes et promis de tout mettre en œuvre pour une paix durable. Ils ont également décidé de se consulter à l'avenir, dès qu'un problème se signalera afin de le résorber à temps.

Les troupes de l'ONUCI vont encore demeurer sur place tout comme les forces régulières ivoiriennes, le temps d'une reprise normale des activités et pour rassurer les populations sous le choc des affrontements.