BUYO S’ENGAGE POUR UNE RECONCILIATION DURABLE

11 nov 2011

BUYO S’ENGAGE POUR UNE RECONCILIATION DURABLE

San Pedro, le 11 novembre 2011... L'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) a organisé, les 8 et 9 novembre 2011, à Buyo (environ 400 km à l'ouest d'Abidjan), un atelier dénommé « Journée de réconciliation entre les communautés de Buyo».

Cet atelier à l'intention d'une cinquantaine de leaders communautaires visait à contribuer à l'instauration d'un environnement apaisé en vue de consolider la paix à Buyo, et surtout de préserver la paix sociale avant, pendant et après les élections législatives avec un objectif de zéro violence.
Expliquant le contexte de la rencontre intercommunautaire, Mouhamadou Gagara Rouafi, du Bureau régional des Affaires civiles de l'ONUCI, a indiqué qu'elle s'inscrivait dans le cadre de l'appui de l'ONUCI au processus de paix et de réconciliation nationale. «Cadre d'échanges et de dialogue, cette activité aide les communautés à identifier elles-mêmes les problèmes qui les opposent et les amène à identifier des pistes de solutions, notamment à travers des méthodes de règlement pacifiques des conflits», a-t-il expliqué. Le chef de la délégation de l'ONUCI a aussi rappelé qu'il était indispensable que la solidité du processus global de rétablissement de la cohésion sociale et de la réconciliation nationale prenne encrage au niveau local, c'est-à-dire au sein des communautés elles-mêmes.

Yacine Fall, du Bureau régional des Affaires civiles est allée dans le même sens. «Maintenant outillés avec des moyens pacifiques de résolution des conflits et surtout par la pratique de l'écoute active, nous sommes sûrs qu'ils pourront jouer leur rôle de moteur de cohésion dans leurs différentes communautés», a-t-elle dit.

Pour le président de la cérémonie, Jean Paul Bah Bi Irié, sous-préfet de Buyo, le fait de laisser les populations s'exprimer a des vertus thérapeutiques. Selon lui, cette approche innovante de l'ONUCI vient en appui aux actions de l'autorité administrative et du comité local de paix et de réconciliation, qui ont initié des séances de sensibilisation en faveur de la cohésion sociale.

«Personne ne veut demeurer dans la guerre et les palabres. On a toujours vécu en paix et nous devons travailler à ce que ce climat revient. Chacun doit y aller de son cœur et de son âme pour identifier des problèmes et des solutions», a conseillé Dieudonné Séry Tazéré, conseiller municipal à maire de Buyo.

Mamadou Konaté, président des jeunes ressortissants du Nord de la Côte d'Ivoire, a demandé aux jeunes du nord de prendre à bras le corps le processus de paix et de réconciliation. Il a exhorté les uns et les autres à transcender leur appartenance religieuse, régionale et ethnique et à se comporter comme des enfants d'une même patrie. «Si nous parvenons à vivre en paix et en harmonie avec les autres communautés, c'est le développement qui suivra», a-t-il prédit.

Véronique Séry, présidente de l'Union des groupements des femmes de Buyo, a plaidé pour la réconciliation et la paix. «C'est vrai que nous avons eu des difficultés à Buyo, mais on ne peut pas rester éternellement dans cette situation. Il faut qu'on en sorte», a-t-elle lancé à l'endroit des autres femmes.

La première journée de la rencontre a été consacrée aux sessions d'écoutes individuelles de douze communautés. La seconde, la journée de réconciliation proprement dite, était celle du dialogue intercommunautaire et des travaux en ateliers, qui ont porté essentiellement sur l'identification des solutions aux problèmes posées par les communautés. Ainsi, l'une des solutions identifiées a été l'usage des alliances interethniques et à plaisanterie. Cette journée a également servi de cadre à la restitution de ces travaux, en séance plénière.