REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU MARDI 31 MAI 2011

31 mai 2011

REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU MARDI 31 MAI 2011








Le Guinéen Kouyaté inquiet de la sécurité à la frontière
ivoiro-libérienne





AFP

- L`ancien Premier ministre guinéen Lansana Kouyaté a appelé lundi à Abidjan à
renforcer la sécurité à la frontière ivoiro-libérienne, alors que des miliciens
venus du Liberia ont été impliqués dans les violences dans l`ouest ivoirien
liées à la crise postélectorale. "La frontière (ouest de la Côte d`Ivoire) avec
le Liberia me donne beaucoup d`inquiétudes", a affirmé M. Kouyaté lors d`un
point de presse. "C`est un passage trop facile (...). Quand on parle de
miliciens libériens (...) ce n`est pas que des Libériens, c`est parfois des gens
qui viennent d`un peu partout et qui se retrouvent à la frontière parce qu`ils
sont sans emploi", a-t-il poursuivi. Pour lui, "il faut que dans cette pédagogie
générale de réconciliation, on pense à sécuriser la frontière de la Côte
d`Ivoire avec le Liberia", rappelant que "la partie la plus violente de la crise
s`est ressentie dans cette région".(...)





                     





BCEAO : Tiémoko Meyliet Koné, nouveau gouverneur





Afriscoop

- L'Ivoirien Tiémoko Meyliet Koné a été nommé ce lundi nouveau gouverneur de la
Banque Centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (Bceao). La nomination s'est
faite à l'issue de la session extraordinaire des chefs d'état de l`Union
économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa) à Lomé, capitale du Togo.





L'intérim de l'ancien gouverneur de la Bceao Philippe-Henry
Dacoury-Tabley est arrivé à son terme ce lundi à la sortie de la session
extraordinaire des pays membres de l'Uemoa. Le communiqué final de cette session
a entériné la nomination de Tiémoko Meyliet Koné. La nomination de M. Koné avait
été annoncée par le président ivoirien Alassane Ouattara lors de sa visite à
Dakar. Désigné pour un mandat de six ans, M. Meyliet a été ministre de
l`Urbanisme de l`ex-président ivoirien Laurent Gbagbo et est un ancien directeur
de cabinet de Guillaume Soro, l`actuel Premier ministre de Côte d`Ivoire.
L'intérim de son prédécesseur a été assuré par Jean-Baptiste Compaoré depuis le
mois de janvier passé. Un hommage lui a été rendu dans le communiqué final pour
« sa détermination et sa loyauté qui ont permis à la Banque centrale de
surmonter les difficultés auxquelles elle a été confrontée au cours de son
intérim. » Les présidents des pays ouest-africains francophones — Boni Yayi
(Bénin), Blaise Compaoré (Burkina Faso), Alassane Ouattara (Côte d'Ivoire),
Amadou Toumani Touré (Mali), Issoufou Mahamadou (Niger), Abdoulaye Wade
(Sénégal) et Faure Gnassingbé (Togo) — ont participé à ce sommet extraordinaire
de Lomé tandis que Malam Bacaï Sahna de Guinée Bissau, le seul pays lusophone de
l`Uémoa, était absent. Ils ont donné mandat au président togolais Faure
Gnassingbé pour mener les consultations devant aboutir à la nomination du futur
remplaçant de Soumaïla Cissé à la tête de la commission de l'Uemoa.





 





UEMOA : la Côte d'Ivoire retrouve sa place





Le Pays

- Après plusieurs mois de crise qui l'ont marginalisée, la Côte d'Ivoire reprend
sa place au sein de l'UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine). Le
sommet extraordinaire de Lomé, tenu hier, a jeté les bases d'un nouveau départ
pour l'organisation sous-régionale, avec une Côte d'Ivoire convalescente certes,
mais prête à jouer à nouveau les premiers rôles. L'un des signes de ce retour
gagnant est sans conteste la nomination de l'Ivoirien Tiémoko Meyliet Koné à la
tête de la plus prestigieuse institution de l'UEMOA, la Banque centrale des
Etats d'Afrique de l'ouest (BCEAO). Selon une règle non écrite, le poste de
gouverneur de la BCEAO a toujours été occupé par un Ivoirien. Sans doute est-ce
en raison du poids économique du pays au sein de l'espace économique
sous-régional. En tout cas, la triste page de la crise postélectorale ivoirienne
se tourne aussi à travers cette nomination. On se souvient comme d'hier, comment
l'ancien président ivoirien, au plus fort du conflit, avait instrumentalisé le
gouverneur d'alors, à des fins de prédation des fonds de la Banque. Un hold-up
qui avait permis de faire virer des centaines de milliards vers une destination
inconnue. En représailles, et à la demande de Alassane Ouattara, la BCEAO avait
coupé tous les ponts avec la Côte d'Ivoire, entraînant l'asphyxie de son système
économique. En plus de ses nombreux problèmes, l'Etat ivoirien devra peut-être
aussi régler cette ardoise laissée par Laurent Gbagbo. Une chose est sûre, quand
la Côte d'Ivoire éternue, les autres pays membres de l'UEMOA s'enrhument. Cela
n'a jamais été aussi vrai qu'avec la récente crise qui a secoué le pays
d'Houphouët. La reprise économique dans la sous- région pourrait donc redevenir
une réalité avec l'avènement d'une Côte d'Ivoire apaisée et redevenue
conquérante.





 





Sommet extraordinaire de l'UEMOA : ADO, guest star à Lomé





L'Observateur Paalga

- La Côte d'Ivoire, incontestablement, a repris ses droits au sein de l'Union
économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Au sommet extraordinaire de
l'organisation sous-régionale tenu hier 30 mai 2011 à Lomé au Togo qui en assure
la présidence tournante, le pays du président Félix Houphouët-Boigny a, en
effet, été au centre des débats. Comme à Bamako le 22 janvier dernier au cours
du 15e sommet ordinaire de l'Union, la Côte d'Ivoire a cristallisé toute
l'attention des chefs d'Etat des pays membres. Le président sortant de la
Commission, le Malien Souleymane Cissé, avait d'ailleurs annoncé dimanche passé
une enveloppe de deux milliards à accorder à la Côte d'Ivoire. C'est bien dans
l'ordre normal des choses après la crise postélectorale qui avait troublé durant
quelques mois la bonne marche de l'Union. Le nouveau chef de l'Etat ivoirien,
Alassane Dramane Ouattara (ADO), a fait le déplacement dans la capitale
togolaise pour évoquer la relance de l'économie ivoirienne, partant, celle de
l'Afrique de l'Ouest. Au même titre que le président Mahamadou Issoufou du
Niger, c'est la toute première grand-messe à laquelle ADO a assisté aux côtés de
ses pairs ouest-africains dans les locaux de la toute nouvelle présidence
togolaise. Etaient inscrits à l'ordre du jour du sommet la relance de la
principale économie de l'Union ; l'impact de la crise ivoirienne sur les
systèmes financier, monétaire, économique de la sous-région ; les questions
sécuritaires et énergétiques.(...) Ce qui a vraiment été remarquable au cours du
sommet de Lomé, c'est la nomination du nouveau gouverneur de la Banque centrale
des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO).La Côte d'Ivoire a, en effet, livré
l'identité du successeur de Philippe-Henri Dacoury-Tabley, qui avait été
contraint à la démission pour n'avoir pas respecté les institutions de l'Union
et avoir soutenu Gbagbo avec des fonds de la BCEAO pendant la crise
postélectorale en Eburnie. Le nouveau promu s'appelle Meyliet Tiémoko Koné. Un
Ivoirien pur teint qui, depuis décembre dernier, était le conseiller chargé des
questions économiques du président ADO. Il a d'ailleurs travaillé avec celui-ci
à l'époque où il était le gouverneur de la Banque centrale. A ce qu'on dit, le
choix de monsieur Koné aurait reçu l'approbation de la majorité des chefs d'Etat
de la sous-région. Jusque-là le Burkina assurait l'intérim au poste de
gouverneur de la BCEAO qui revient de droit à la Côte d'Ivoire. Avec la question
de la rotation au poste de gouverneur, qui avait été remise aux calendes
grecques, le président ADO était très attendu à Lomé. Il y a été l'attraction,
une guest star à l'occasion, qui a maintenant, quoi qu'on dise, endossé les
habits de la fonction tant aux plans africain qu'international.(...)





 





Arrêté le 11 avril dernier, Laurent Gbagbo s'exprime enfin
(communiqué)





Afriscoop

- Communiqué de presse du Porte parole du Président Laurent GBAGBO.





La situation de guerre que la France impose à la Côte d'Ivoire
sans une déclaration préalable de guerre a déstabilisé la société ivoirienne en
ouvrant une plaie béante et en engendrant des problèmes politiques nouveaux.
C'est le cas de l'assassinat, de l'arrestation et la détention arbitraires
d'hommes politiques, d'enseignants, de Hauts cadres de l'Administration, de
syndicalistes, de journalistes, d'étudiants, voire de simples anonymes pour
délit d'opinions. Nombreux sont nos compatriotes qui sont soit assassinés soit
continuent de subir des exactions sur la base de leur appartenance ethnique ou
partisane. Tout ceci est de nature à mettre à mal l'unité nationale et a fini
par nous convaincre de la volonté de la France de remettre en cause les acquis
de notre lutte commune de plusieurs décennies pour l'instauration de la
démocratie et des libertés individuelles au service de la Souveraineté de la
Cote d Ivoire. Cette lutte a valu au président Laurent GBAGBO lui-même, à sa
famille et à ses compagnons plusieurs arrestations et humiliations de la part de
ses adversaires politiques. C'est pourquoi, face à des problèmes politiques
d'une telle importance, la polémique de l'entrée ou non du Front Populaire
Ivoirien (FPI) dans un Gouvernement paraît inappropriée et indécente au regard
de l'ampleur des dégâts causés par la guerre de la France contre la Côte
d'Ivoire. Le Président Laurent GBAGBO s'étonne que cette question fasse l'objet
de tant d'attentions et de passions alors que les problèmes politiques relevés
et soulignés sont encore pendants et ne font même pas l'objet d'intérêt pour
connaître un début de solution. A ce propos, le Président Laurent GBAGBO
rappelle, que le Président de son Parti, M. Pascal AFFI N'Guessan a été arrêté,
maltraité et déporté au Nord de la Côte d'Ivoire pour avoir fait publier un
simple communiqué donnant la position du FPI sur l'évolution de la situation
politique nationale. Bien avant, le Président Laurent GBAGBO, a été lui-même
arrêté en même temps que les deux premiers Vices Présidents du FPI, M. Sangaré
Aboudramane et Mme Simone EHIVET GBAGBO respectivement Inspecteur d'Etat et
Député à l'Assemblée Nationale et Présidente du groupe parlementaire FPI avant
d'être tous déportés et mis en résidence surveillée au Nord au mépris des règles
élémentaires des Droits de l'Homme. En outre, le Premier Ministre, le Professeur
Aké G.M.N'GBO et les membres de son Gouvernement sont soit détenus, soit en exil
quand ils ne vivent pas dans la clandestinité. Le Président Laurent GBAGBO fait
remarquer que conformément aux lois ivoiriennes, il a été déclaré vainqueur de
l'élection présidentielle et que s'il se trouve en résidence surveillée à
KORHOGO, c'est bien parce qu'il a perdu la guerre absurde que le Président
Français a décidé de lui faire suite à un banal contentieux électoral pour
lequel les institutions ivoiriennes ont une compétence exclusive, comme c'est le
cas partout ailleurs dans le monde. C'est pourquoi le Président se félicite de
la décision sage que le comité central du FPI a prise lors de sa dernière
réunion.(...)





 





La France réinvestit la Côte d'Ivoire : à qui la faute ?





Afrik.com

– [...] L'accueil enthousiaste que les populations ont réservé aux dirigeants
français à Yamoussoukro s'explique plutôt par leur rejet lucide d'une dictature
corrompue, liberticide, violente et meurtrière. Sarkozy rompt l'applaudimètre
lorsqu'il pénètre dans la salle d'investiture du nouveau Président ivoirien.
Alain Juppé est ovationné. La présence de Michel Roussin, de Vincent Bolloré et
de Martin Bouygues, qui symbolise explicitement le caractère intéressé et
affairiste de l'intervention française n'émeut outre mesure une population
ivoirienne traumatisée et plutôt préoccupée de la sécurisation de son existence
quotidienne. Et lorsque Sarkozy déclare devant l'assistance que la France
maintiendra une présence militaire permanente en Côte d'Ivoire, ce n'est pas une
clameur de désapprobation qui accueille cette annonce ! C'est plutôt une clameur
de satisfaction et de soulagement. Or, cette réaction ne saurait être assimilée
à la conduite d'échec d'une population victime de l'aliénation et désorientée
par une propagande impérialiste ayant générée une fausse conscience d'elle-même
et une méconnaissance de ses intérêts souverains. C'est la réaction conséquente
et délibérée d'une population dont la conscience s'est éclaircie et dont les
yeux se sont décillés sur l'exploitation endogène de classe qu'exerçait la
couche dirigeante du FPI et sur la réalité de sa violence débridée sur son
propre peuple. La présence du président français, dont les troupes militaires
ont favorisé le respect du verdict des urnes à l'élection présidentielle, ne
peut pas être considérée comme celle du PDG d'une entreprise qui vient installer
le directeur d'une de ses filiales comme le suggère perfidement, avec toute la
frustration venimeuse de l'évincé, un cacique de l'ancien parti au pouvoir. Et
le fait que le nouveau président ivoirien demande à la France la réouverture du
43ème Bima peut difficilement s'interpréter comme un acte d'approbation qui
renouvelle la servitude coloniale de la Côte d'Ivoire. En applaudissant
chaudement les officiels français les Ivoiriens n'expriment pas une attente
explicite de recolonisation. Ils en attendent plutôt un partenariat et aide
destinés à reconstruire le tissu économique saccagé et le secteur de la sécurité
quoique le soutien des bailleurs de fonds français et internationaux renforce le
danger de dépendance économique et politique de la Côte d'Ivoire. [...] Ayant fait
l'expérience de sa violence meurtrière débridée, les populations traumatisées
auraient choisi de se placer sous l'ombre militaire tutélaire protectrice de
l'ancienne puissance coloniale. Ce consentement populaire à la tutelle de l'Etat
français, individualité politique soumise à la logique de la défense de ses
propres intérêts, tutelle qui met donc en question la souveraineté de la Côte
d'Ivoire, est la dangereuse conséquence à laquelle aurait conduit la politique
prétendument anticolonialiste, ethniciste, xénophobe, corrompue et meurtrière de
l'ex-président. [...] Les arguments par lesquels le chef de l'Etat français
justifie le maintien des troupes françaises en Côte d'Ivoire, à savoir
reconstruire une armée et des forces de sécurité réellement nationales et non
ethniques ainsi que rétablir l'Etat sur l'ensemble du territoire ivoirien,
promouvoir l'intérêt des populations et le bien public par une gestion politique
responsable, désignent des objectifs qui auraient pu être exécutés par le FPI et
faire partie de son programme politique. Il a plutôt choisi d'ethniciser l'armée
et la haute hiérarchie de l'administration de l'Etat en pratiquant une politique
d'exclusion ethnique, sur fond de violence politique et de corruption
généralisée, qui devait générer la rébellion. Le FPI ne peut pas se décharger de
sa responsabilité quant à ce résultat final en invoquant les contraintes
externes qui l'auraient empêché de réaliser son programme politique.[...]