RFI- Edition du 25 Octobre 2010 à 6H30

█ Le comptage et la transmission des résultats du 1er tour de la présidentielle sera bien informatisé dimanche prochain en Côte d'Ivoire. La commission électorale avait annoncé il y a trois jours, avoir opté pour un comptage manuel des bulletins de vote afin de ne pas avoir à utiliser les services de Sils technologie. Une société informatique jugée trop proche de Laurent Gbagbo. Le camp présidentiel avait vivement protesté. Après concertation, le 1er ministre Guillaume Soro a finalement annoncé hier qu'un accord avait été trouvé.
Norbert Navarro :

« Mission accomplie pour Guillaume Soro. Le 1er ministre est finalement parvenu à faire admettre à la CEI ce qu'elle avait pourtant refusé : le comptage électronique des voix par la Société de services informatiques Sils. Cette filiale du Bnedt, le bureau d'étude dirigé par un proche du président Gbagbo était sous contrat avec la Commission électorale depuis trois ans. Mais à 10 jours du scrutin, les commissaires centraux de la Cei avaient préféré faire machine arrière craignant une fraude informatique lors du comptage des voix. Guillaume Soro vient tout à la fois de rétablir leur confiance et d'éviter la rupture du contrat. Initialement de 3 milliards de FCFA, cette convention avait été révisée à la hausse début septembre pour un montant de 4,5 milliards de FCFA. Seule différence avec le contrat précédent, le travail de la Sils sera supervisé par un comité d'experts issu du cabinet du 1er ministre, de la Cei, de la facilitation burkinabè, de la mission des Nations Unies en Côte d'Ivoire, mais aussi de la société informatique suisse Cripto. Cela veut bien dire que le soir du vote, la Sils traitera les résultats sous la supervision de ce comité. Mais cet accord est loin de tout régler à une semaine pile du scrutin, la distribution des cartes d'identité et d'électeur au dernier pointage est en retard sur le peloton des candidats en campagne. Norbert Navarro, Abidjan RFI»

█ La Sils sera donc en charge de la comptabilisation des votes sous une étroite supervision. Pour l'opposition, c'est un bon compromis.
Alphonse Djédjé Mady, le porte-parole du Rhdp, le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix, la coalition de l'opposition ivoirienne :

« C'est une solution très sage et réaliste. Parce qu'en toute chose en sortant de cette crise, il faut créer les conditions de confiance. Et comme on l'a fait pour l'identification, il faudra adjoindre à la Sils un comité d'experts qui garantisse la fiabilité des résultats. Les conditions extrêmes ne peuvent que perturber le processus. Cette solution médiane est une solution de sagesse. Il faut que tous les camps aient confiance à la transmission des résultats. Ça nous permettra d'éviter les reports et de perturber l'aboutissement très prochain de ce processus qui est en cours depuis au moins 10 ans. »