L’ONUCI INSTRUIT LA CHEFFERIE TRADIONNELLE DE BOUNDIALI SUR LES MECANISMES DE PREVENTION ET DE RESOLUTION DES CONFLITS

14 oct 2010

L’ONUCI INSTRUIT LA CHEFFERIE TRADIONNELLE DE BOUNDIALI SUR LES MECANISMES DE PREVENTION ET DE RESOLUTION DES CONFLITS

Boundiali, le 14 octobre 2010... L'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) a organisé, les 12 et 13 octobre 2010, au cours d'un séminaire sur « les mécanismes de prévention et de résolution des conflits » à l'intention de la chefferie traditionnelle de Boundiali, (680 Km au Nord d'Abidjan.

Situant les objectifs de la formation, Margarethe Matic, chef de la délégation de l'ONUCI, a souligné qu'il s'agissait, pour la mission, de renforcer les capacités des chefs traditionnels et communautaires en matière de prévention et de résolution des conflits. « Notre intention n'est pas de proposer des solutions aux conflits, mais plutôt de travailler avec les chefs traditionnels et les représentants des communautés des femmes et des jeunes, sur les mécanismes de gestion des conflits existants, en vue de soutenir le processus de cohésion et de paix dans la région », a-t-elle dit.

Au cours des travaux, le formateur Essis Essoh Jean-Mathieu, a développé, dans un exposé sur les « Problématiques et techniques de prévention et de gestion des conflits », les différentes étapes de règlement des conflits et insisté sur la synergie entre les méthodes théoriques et traditionnelles. « Mettre ensemble les théories universitaires et les pratiques traditionnelles de gestion des conflits, permet de comprendre les conflits, les gérer et les résoudre par des techniques modernes, à travers leur mise en contexte par rapport à des situations qui prévalent dans un pays en crise», a-t-il explicité.

Dans sa communication sur le thème, « Prévention et gestion des conflits : Fondements culturels et stratégiques », le Pr. Amoa Koidio Urbain, a axé son analyse sur les différentes sortes de diplomaties pour le règlement définitif d'un conflit, à savoir la diplomatie coutumière, administrative, académique ou scientifique. Il a aussi rappelé les vérités nécessaires à la gestion d'un conflit.

«Les fondements culturels de la résolution des conflits tiennent compte de quatre vérités : la vérité intérieure, qui implique le questionnement sur notre propre responsabilité dans un acte posé et requiert une réconciliation avec soi ou avec autrui; l'autre, scientifique qui permet de fonder son raisonnement sur l'objectivité ; la vérité divine qui implique la perception du croyant et enfin la dernière, la vérité consensuelle, qui recommande que l'on applique les règles de la société dans laquelle on évolue », a expliqué le formateur.

Au terme des échanges à partir d'un cas pratique, les participants ont fait des recommandations allant dans le sens de la réhabilitation du pouvoir du chef traditionnel, à travers l'instauration de son autorité puis l'implication des autorités administratives, judiciaires et politiques en tenant compte des préceptes et règles traditionnels.

Ce séminaire a vu la participation d'une quarantaine de personnes - chefs traditionnels et communautaires, responsables des femmes et représentants des jeunes - du département de Boundiali, la sixième localité à accueillir cette activité, après Touba, Yamoussoukro, Lakota, San Pedro et Zuénoula.