RFI- Edition du 28 juillet 2010 à 6H30

Après deux semaines de détention, les trois journalistes ivoiriens du « Nouveau Courrier » ont retrouvé la liberté hier. Ils avaient été arrêtés le 13 juillet dernier, après la publication d'un rapport d'enquête sur la corruption dans le secteur du cacao. Lundi le tribunal correctionnel d'Abidjan les avait relaxés. Théophile KOUAMOUO, Stéphane GUEDE et Saint Claver OULA ont tout de même été condamnés à une amende et à la suspension de leur journal pour deux semaines. Mais c'est le soulagement qui domine malgré tout pour les trois hommes qui sont passés tout près de plusieurs mois de prison. Ce qui pousse Théophile KOUAMOUO, directeur de la rédaction du « Nouveau Courrier » à plaider pour une remise à niveau du droit de la presse en Côte d'Ivoire. On l'écoute :
« Nous n'avons pas commis une faute professionnelle au regard des standards internationaux du journalisme d'investigation. Des pièces du dossier d'instruction sont des pièces que dans le monde entier les journalistes utilisent pour savoir la vérité sur les affaires d'Etat, les affaires floues ou souvent le secret d'instruction est utilisé pour paralyser en fait l'enquête journalistique. Donc nous n'avons pas l'impression d'avoir démérité de notre profession. En revanche, effectivement dans le stade actuel de l'évolution du droit en Côte d'Ivoire, le droit de la presse considère que nous ne devons pas publier des pièces relevant du secret de l'instruction. Et nous le savions bien et nous avons voulu poser un débat. Nous, nous n'avons pas le droit de publier de tels documents. Mais si un journal panafricain ou bien un journal international distribué en Côte d'Ivoire sort de tels documents, il ne sera pas inquiété parce que ce n'est pas quelque chose qui lui est opposé. Donc nous plaidons vraiment pour une mise à niveau en fait du droit de la presse en Côte d'Ivoire.