Radio nationale – édition du 10 mars 2010 à 6 H 00

 

L'audience du Chef de l'Etat. Il
faut vite relancer le processus électoral et cela dans un climat apaisé. C'est
le Représentant spécial du Secrétaire Général de l'ONU qui l'affirmé hier. YJ
Choi l'a indiqué à sortie d'audience avec le Président Laurent Gbagbo avec
qui il a parlé de la situation sociopolitique et de la prochaine réunion du
Conseil de Sécurité sur le Côte d'Ivoire, prévue le 17 mars prochain.

 

YJ Choi : « Il s'agit de l'entretien régulier pour
accompagner le peuple ivoirien dans le processus de paix. Cette fois-ci, nous
avons parlé aussi des consultations par le Conseil de Sécurité la semaine
prochaine, le 17 mars, avec le dossier ivoirien. Nous avons perdu un peu de
temps. Il faut reprendre la dynamique électorale, affaiblie. Il faut la
renforcer et pour cela, il faut que le processus soit relancé dans un climat
apaisé puisque nous avons eu malheureusement des morts, des blessés pendant la
dernière crise. C'est vraiment dommage. Il ne faut pas que cela se répète. Donc,
1^er principe, il faut qu'on avance dans un climat apaisé, surtout
pendant le traitement du contentieux, qui pourrait être émotionnel. Donc, il
faut qu'on préserve absolument la paix et la stabilité. Deuxièmement, il faut
sauvegarder les acquis du passé, y compris la liste électorale provisoire.
Troisièmement, il faut sécuriser la liste électorale définitive le plus tôt
possible, qui est une étape clé dans le processus de paix. »

 

 

BBC – édition du 10 mars 2010 à 6 H 00

 

Pour le FPI, la priorité de la Commission électorale
indépendante reconstituée doit être de donner une liste fiable et propre. Martin
Soukoui Bohui, secrétaire national aux élections au FPI, estime que de nombreux
étrangers sont inscrits sur les listes électorales. Il faudra donc les en
extirper. C'est la question de la fiabilité des listes électorales, qui avait
conduit à la dissolution de la CEI. Mais,  Martin Soukoui Bohui estime
qu'il ne faut pas avoir peur de poser le problème. On l'écoute :

 

M. S. B. : « On sort d'une guerre. Cela fait 8 ans que nous
sommes dans la crise. Tous les observateurs s'accordent à dire qu'on sort de
cette crise par des élections transparentes. Il nous faut donc organiser des
élections transparentes. Or, les élections transparentes commencent par des
listes propres, des listes fiables. Et les opposants disent qu'il faut aller aux
élections ! Il faut aller aux élections ! Alors que nous avons une liste truffée
de fraudeurs. C'est pour cette raison que je dis que la prochaine étape de la
CEI, c'est de faire en sorte que nous ayons une liste fiable, une liste
propre. »

 

BBC : « Certains diront que nous
en êtes encore là où vous étiez avant la dissolution du gouvernement et de la
Commission électorale. Le discours du FPI par rapport aux problèmes qu'il y
aurait avec les listes électorales n'aurait donc pas évolué ? »

 

M. S. B. : « Ecoutez, nous voulons éviter une deuxième
guerre. Est-ce que vous comprenez ? Ce n'est pas nous qui avons fait la guerre
en Côte d'Ivoire. Certains on fait la guerre parce que, disent-ils, les
élections en 2000 on était mal organisées. »

 

BBC : « Vous faites allusion au
RDR et au ... »

 

M. S. B. : « Au RDR d'Alassane Ouattara. Je n'ai même pas
peur de dire ça. C'est parce qu'on a dit tout bas ce qui est réel que ça
n'avance pas. »

 

BBC : « Qu'est-ce que vous en
déduisez ? Est-ce que vous voulez dire que l'élection prévue pour fin avril, ce
n'est pas une date objectivement jouable ?»

 

M. S. B. : « Non, je ne me fie pas des dates. Mon problème,
est-ce qu'il faut aller à des élections justes ou bien, il faut aller à des
élections bâclées ? C'est ça qui est mon problème. Mais, tous ceux qui disent :
« Gbagbo ne veut pas aller aux élections. Gbagbo ne veut pas aller aux
élections ! » C'est eux qui ont amené la guerre ici et c'est celui qui a amené
la guerre, c'est celui qui ne veut pas aller aux élections. C'est ça que vous
devez comprendre ! »