Revue de presse internationale du 6 janvier 2010

6 jan 2010

Revue de presse internationale du 6 janvier 2010





Côte
d'Ivoire 
:
Gbagbo va-t-il quitter le pouvoir en octobre ?, L'Observateur paalga, 6 janvier
2010-

Pour cause de grève des greffiers, le processus pourrait accuser un certain
retard malgré les dénégations de la Commission électorale indépendance (CEI).
Ce qui pousse
les plus sceptiques à se demander si en fin de compte cette présidentielle aura
lieu un jour.

Parmi ceux qui y croient, certains tablent sur le mois de mars et
d'autres avancent même la date d'octobre 2010 (....).

Dans
la capitale ivoirienne, la date du 7 mars est souvent avancée pour cette
échéance.

Mais voilà, c'était sans compter avec la grève des greffiers qui
a bloqué tout l'appareil judiciaire et, collatéralement, grippé la machine
électorale. Ainsi, le contentieux d'inscription qui devait prendre fin le 26
décembre dernier a été prorogé au 6 janvier 2010. Certes, la Commission
électorale indépendante (CEI) a prévenu que ce nouveau délai a été
« scrupuleusement choisi » afin qu'il « n'ait pas un impact négatif sur le reste
du chronogramme ».


Gbagbo lui-même, dans son message de fin d'année au soir du 31 décembre, a
surenchéri en laissant entendre que « cette élection aura bien lieu dans 2
mois ».

Il
n'empêche, ils sont de plus en plus nombreux, les Ivoiriens qui craignent que
cette présidentielle ne soit repoussée, au mieux en octobre 2010, au pire à des
calendes plus lointaines. Ses adversaires en sont convaincus : Gbagbo, véritable
animal politique dans le sens aristotélicien du terme, a toujours su anticiper,
laissant souvent ceux qui le combattent le bec dans l'eau. Pour eux, tous ces
retards sont savamment provoqués par le chef de la Refondation, pour être sûr
qu'au moment où il ira au vote il sortira vainqueur, soit pour ne même pas y
aller du tout. Cette dernière option est, de plus en plus, évoquée parce que
Gbagbo aurait un projet pour la Côte d'Ivoire. Et pas n'importe lequel !
Tenez-vous bien : même si aucun document n'en parle, ne serait-ce que de façon
allusive. Et si rien ne peut être vérifié à ce sujet, le chef de l'Etat aurait
l'intention de débaptiser la Côte d'Ivoire pour l'appeler « REPUBLIQUE
D'EBURNIE », ressuscitant le syndrome de l'illuminé Kragbé Gnagbé des années 70.
Et changer l'Abidjanaise, l'hymne national, par l'ODE DE LA PATRIE » (Lire aussi
Vu et entendu en encadré). Pour toutes ces raisons, selon ses contempteurs,
Gbagbo renâcle à aller aux élections. Sinon, comment comprendre qu'un candidat
qui est certain de l'emporter traîne les pieds pour aller aux urnes ? Ils lui
prêtent aussi l'intention d'adopter le scénario suivant pour parvenir à ses
fins : le 10 février débute la CAN, et les Ivoiriens auront l'esprit tourné vers
l'Angola où joueront les Eléphants. Victoire ou défaite de Didier Drogba et de
ses coéquipiers, les Ivoiriens mettront 2 semaines à commenter l'événement. On
se retrouvera en mars 2010 avec le retard qu'on traîne déjà dans le processus
électoral... puis en juin, il y aura la Coupe du monde, un autre front qui
attend le onze national ivoirien. Cahin-caha viendra le mois d'août, notamment
le 7, date du cinquantenaire de l'indépendance ivoirienne. Le 4e président de la
Côte d'Ivoire pourra alors célébrer avec faste cette date et, dans la foulée,
mettre en exécution son projet de débaptisassions du pays et l'imposition d'un
autre hymne. Il pourra alors, en octobre, au terme de deux mandats pour le prix
d'un, se retirer. (...)





ELECTIONS EN COTE D'IVOIRE 
:
Les Ivoiriens tiendront-ils leur promesse ?, Le Pays, 6
janvier 2010-


(...) Certes, dans son message de Nouvel an
à la nation ivoirienne, le président Laurent Gbagbo a réitéré son engagement à
faire du scrutin présidentiel une réalité cette année. Mais, les Ivoiriens
tiendront-ils leur promesse ? Et si oui, l'élection se tiendra-t-elle dans la
fourchette de date nouvellement arrêtée (fin février – début mars) ? Rien n'est
moins sûr, la lagune Ebrié n'ayant peut-être pas montré tout ce qu'elle a de
génies qui viendraient encore déverser sous le pont Félix Houphouët Boigny, les
eaux insalubres d'un énième report. Bien sûr, face à des élections toujours
promises, mais jamais tenues, Laurent Gbagbo s'est attribué le bon rôle dans
cette pièce théâtrale qui a fini par lasser plus d'un Ivoirien. Dans ce théâtre
d'ombre, Gbagbo n'est pas le méchant, lui qui, bien au contraire, a toujours
travaillé à ce que la Côte d'Ivoire, par les élections, quitte les eaux agitées
de l'Etat d'exception pour rejoindre la terre ferme et plus tranquille de la
République (...) Mais si les élections avaient lieu à bonne date, les Ivoiriens ne
devraient pas perdre de vue que rien n'est définitivement joué. Car, à lui seul,
le scrutin ne ramènera pas définitivement la paix en Côte d'Ivoire. C'est dire
si un autre défi attend les Ivoiriens : pouvoir négocier le virage de
l'après-élection. Et à ce propos, bien des questions taraudent l'esprit :
puisqu'il faut à toute élection présidentielle, un vainqueur et un ou des
vaincus, les vaincus de Côte d'Ivoire sauront-ils respecter le verdict rendu par
les urnes en cas de victoire à la régulière ? Laurent Gbagbo acceptera-t-il
sportivement sa défaite si jamais il était perdant ? Et que dire de ses
lieutenants ? Les mêmes interrogations se posent pour ses adversaires. Bref, ce
sont autant de questions qui montrent à l'envi combien toute élection ne règle
pas tout. En ce qui concerne l'Eburnie, il apparaît clairement que la communauté
internationale lui a toujours été d'un grand soutien dans ses avancées notables
vers la normalisation. Elle semble encore disposée à l'accompagner. Mais tous
ses efforts seront vains si certains acteurs politiques continuent à jouer aux
plus malins, s'entêtant dans leur jeu favori de la roublardise et des vilains
petits calculs.




L'année
2010 est importante pour la Côte d'Ivoire, estime le Nonce Apostolique, Apanews,
6 janvier 2010-


Monseigneur Ambroise Madtha, le Nonce Apostolique a Abidjan a
estimé mardi 2010 est une année très importante pour le processus de sortie de
crise en général et pour le processus électoral en particulier. Accompagné de
l'Abbé Claudiu Catalin Cartes, Secrétaire à La Nonciature il a fait cette
déclaration au terme d'une rencontre avec le président de la commission
électorale ivoirienne indépendante, Robert Beugré Mambé. Le représentant du
Vatican en Cote d'Ivoire a déclaré, « Nous sommes dans le dernier virage de
sortie de crise ; Nous prions afin que cette dernière étape se déroule sous le
contrôle de Dieu » a-t-il déclaré en félicitant au passage Robert Beugré Mambé,
le président de la commission électorale indépendante (CEI). Le représentant du
Pape en Côte d'Ivoire a par ailleurs a souhaité que le reste des tâches à
exécuter avant le jour du scrutin se fasse avec succès dans la fraternité, la
paix mais aussi et surtout dans un esprit de réconciliation vraie entre les
ivoiriens. A l'en croire, les choses se déroulent de façon satisfaisantes sur le
terrain avec la phase de gestion du contentieux d'inscription sur la liste
électorale provisoire. « Beaucoup d'étapes ont déjà été réalisées dans ce
processus et la prochaine reste celle qui consistera à la confection de la liste
définitive, à la fabrication des cartes d'électeur, à l'ouverture de la campagne
et à l'organisation du premier tour de la présidentielle que les ivoiriens et la
communauté internationale attendent » a ajouté le président de la CEI.




 




Le
Président ivoirien accorde son pardon à certaines détenues, Apanews, 6 janvier
2010-


(...)

Le Président Laurent
Gbagbo « a remis gracieusement la totalité de la peine privative de liberté à
toute personne de sexe féminin détenue en exécution d'une condamnation devenu
définitive à la date du présent décret » stipule le texte dont APA a obtenu
copie. Le décret précise que « sont exclus de la mesure prévue, les personnes
détenues en exécution d'une condamnation pour des faits qualifiés de crime,
infraction à la législation sur les stupéfiants, vol aggravé et détournement de
deniers publics ». Les observateurs soulignent que cette grâce présidentielle du
nouvel an ne tient pas en compte les détenus de la filière café cacao incarcérés
depuis juin 2008 à la maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (MACA) pour de
présumés détournements de deniers publics provenant de ladite filière.