REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU 3 JUILLET 2008

3 juil 2008

REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU 3 JUILLET 2008

BBC – Edition du 3 juillet 2008 à 7 H 00

En Côte d'Ivoire les premières négociations entre le chef d'état major de l'ex-rébellion ivoirienne des Forces nouvelles et ses hommes, qui se sont soulevés à Séguéla, ont été rompues hier. Les soldats mutins réclament le retour de leur chef de guerre Zakaria Koné, limogé le 18 mai dernier. Par ailleurs, les jeunes du Haut Worodougou, la région de Séguéla où a eu lieu la mutinerie ont exprimé leur ras-le bol en descendant dans les rues hier après-midi. Ils ont remis une motion aux autorités pour protester contre l'insécurité dans laquelle ils vivent au quotidien. Valérie Bony a joint au téléphone le président des jeunes du Worodougou qui a organisé la manifestation. On écoute Bakayoko Mamadou :

B.M. : «Nous avons demandé à l'ONUCI, en fait aux forces impartiales, qui sont
chargées aussi de la sécurité des populations de faire leur boulot normalement. Nous avons lancé un ultimatum. Nous leur avons dit que si elles n'étaient pas capables d'assurer notre sécurité de façon sincère, tous les jeunes de la région du Worodougou sont prêts, sans armes bien sûr, à aller affronter les soldats, les insurgés dans leur zone, c'est-à-dire au camp Génie hors de la ville. Nous leur avons demandé aussi de les désarmer le plus tôt possible et que nous ne voudrions plus les voir en ville ici, se pavaner avec des armes au dos ».


V.B. : «Vous avez l'impression de ne pas être en sécurité ? »

B.M. : «Nous ne sommes pas en sécurité parce que dès que la nuit tombe, les soldats s'infiltrent, soit à pied, soit à moto et les populations sont agressées, elles sont délestées de leurs biens, de leur argent. Nous avons estimé que trop c'est trop. Nous ne pouvons plus vivre dans ce climat d'insécurité là. »

V.B. : «L'insurrection qui a eu lieu ce week-end c'était, entre guillemets, la goutte d'eau qui a fait déborder le vase ? »

B.M. : «Bien sûr et c'est surtout pour ça que nous sommes sortis ce matin ».

V.B. : «Qu'est-ce que vous ont répondu les autorités ? »

B.M. : «Les autorités administratives nous ont dit qu'elles allaient saisir la hiérarchie pour les informer et leur remettre la copie. Ça a été la même chose à l'ONUCI. Avec le commandant Wattao, nous avons échangé longtemps et nous lui avons demandé de prendre ses responsabilités aussi parce c'est vrai, il est ambassadeur de la paix, il ne peut pas verser de sang, puisqu'ils sont venus tirer sur nous ici, ce sont nos frères, mais nous ne pouvons mettre notre vie en jeu, tout simplement parce que de petits soldats cherchent à protéger leurs petits intérêts. Il nous a dit qu'il prenait acte, il allait saisir aussi sa hiérarchie. Il nous a rassuré, il nous a dit que très bientôt tout cela allait cesser bien sûr, avec le concours des forces impartiales ».