Travailler pour la sécurité afin que le développement soit une réalité, contribuer à la sécurisation de la frontière en remettant volontairement les armes et en collaborant avec les forces de sécurité, régler par le dialogue et la concertation les conflits qui peuvent surgir : ces sujets étaient au centre d'une rencontre d'échanges, le mardi 15 avril 2014 à Klobly (dans le département de Toulepleu, à environ 665 km d'Abidjan), entre une délégation de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI), du Haut-commissariat des Nations Unies aux Réfugiés (HCR), les partenaires de la Commission Dialogue Vérité et Réconciliation (CDVR), de la direction départementale des Ressources animales et halieutiques et les victimes de guerre.



Il a aussi été question, pour la délégation, d'évoquer avec les populations de Klobly le respect du droit en dénonçant toutes les violences basées sur le genre pour ne pas faire le lit de l'impunité, le pardon, et une cohésion sociale réussie ainsi qu'une justice transitionnelle pour une réconciliation véritable.

Le représentant de la division des Droits de l'Homme de l'ONUCI, Edouard Munyeshuli, a évoqué avec les populations la question de la justice transitionnelle. Il a invité les populations à regarder vers le futur pour reconstruire leur pays. Pour lui, la justice transitionnelle est une voie vers la réconciliation et la construction d'une paix durable, après de graves violations des droits humains. Elle consiste, a précisé M. Munyeshuli, à établir la vérité, à rendre justice et à assurer réparation aux victimes. Cette réparation se manifeste par la restitution, la compensation ou dédommagement et la réparation symbolique, a-t-il ajouté. « Quand la commission d'écoute

», a-t-il indiqué.



Le Sous-préfet de Klobly, Kouassi Koffi, a remercié l'ONUCI pour cette rencontre, selon lui, très enrichissantepour ses populations. « Nous avons saisi votre message et nous allons faire en sorte que la réconciliation et la paix soient une réalité à Klobly », a-t-il dit. Aux populations, M. Kouassi a souhaité qu'elles participent massivement au recensement général qui contribue au développement. Il a également rappelé l'arrêté du Préfet de Toulepleu interdisant la chasse et la consommation des animaux de brousse pour prévenir la fièvre hémorragique d'Ebola qui a fait des victimes dans certains pays voisins de la Côte d'Ivoire.



Abondant dans le même sens que le Sous-préfet, Rodrigue Bi Tra Senou de la direction départementale de la Production animale et des Ressources halieutiques a demandé aux populations de s'abstenir de consommer la viande des animaux de brousse et à prendre les dispositions pour éviter d'être contaminés par la fièvre Ebola.

Le Chef du village, Paha Wahi Robert, s'est dit honoré par cette rencontre d'échanges. « Nous avons pris acte de ce que vous avez dit. C'est la paix que nous cherchons tous et pour y parvenir, nous travaillons pour la réconciliation des fils et filles de ce village. C'est à ce prix que le développement de notre village s'amorcera. C'est le soulagement que nous attendions et cette rencontre nous a apporté des réponses », a-t-il souligné.



Précisons qu'avec l'appui du HCR et de ses partenaires, 221 familles de 556 personnes de cette localité ont regagné volontairement la Côte d'Ivoire jusqu'à ce jour, en provenance du Liberia.