Les populations du Moyen Cavally se sont rendues massivement à la grande place publique de Duékoué (484 km d'Abidjan) le 15 novembre 2007 pour accueillir le forum itinérant de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) sur le thème de la consolidation de la cohésion sociale dans cette ville.

Souhaitant la bienvenue aux participants à l'événement qui a coïncidé avec la journée nationale de la paix, l'adjoint au Maire de la commune, Mondouo Paul, a exprimé la reconnaissance de ses concitoyens à toutes les forces étrangères et nationales « dont la présence, la compréhension et le patriotisme ont contribué à la restauration de la paix en Côte d'Ivoire ». Il a espéré qu'à l'issue du forum les populations comprennent mieux la mission de l'ONUCI dans sa globalité afin de dissiper les incompréhensions.

La Directrice de l'information publique, Margherita Amodeo, chef de la délégation de l'ONUCI, a invité les populations à regarder devant elles en cherchant à développer ce qui les rassemble. Elle a tenu à rendre hommage à la chefferie traditionnelle pour sa contribution à la réconciliation et à la cohésion sociale dans l'ouest avec l'appui des humanitaires, des autorités locales et l'implication de plus en plus forte des jeunes et des femmes.

Mme Amodeo a indiqué que le chemin à parcourir restait long, notamment avec le processus de retour des personnes déplacées dans leurs villages d'origine, ainsi que les différentes étapes du processus de sortie de crise qui exigent davantage d'efforts de la part de tous.

Le chef de la délégation de l'ONUCI a réaffirmé la disponibilité de la mission, en collaboration avec tous les partenaires présents dans la région, à appuyer et à accompagner les efforts en direction de la paix dans une parfaite synergie entre les chefs, les femmes et les jeunes, avant d'inviter les populations à travailler la main dans la main pour une région en paix et renforcée dans sa cohésion sociale.

Intervenant à son tour, le Secrétaire général de la préfecture de Duékoué, Antoine Konan Kouamé, a lui aussi rendu hommage à la chefferie traditionnelle, soulignant tout l'intérêt à créer les conditions d'une véritable collaboration entre les autorités administratives et cette structure. Il a rappelé les principes directeurs qui constituent le siège légal du statut du chef traditionnel.

M. Kouamé a souhaité que tous les acteurs contribuent véritablement à la réussite de la paix pour relever le défi qui est toujours celui de la chefferie traditionnelle aux cotés de l'ONUCI pour une paix totale et durable.

En prélude au forum, des ateliers avaient eu lieu la veille autour des préoccupations des femmes, des jeunes et des chefs traditionnels.

Ouvrant la séance de restitution avant la clôture du forum, les femmes ont fait ressortir la nécessité d'une cohésion afin de faire tomber le mur de méfiance et vaincre le fléau que constitue la pauvreté. Elles ont sollicité aide et assistance en faveur de leurs associations par le biais de l'alphabétisation, de la formation des formatrices pour lutter contre le VIH Sida. Elles ont pris l'engagement de rester unes et indivisibles au-delà de leurs différences.

Quant à la jeunesse, représentée par les élèves, les jeunes patriotes et les personnes déplacées, elle a souhaité le concours de l'ONUCI dans l'organisation d'une caravane des écoles pour la paix, le parrainage d'un tournoi de football pour la paix et le renforcement des capacités. Les jeunes ont pris l'engagement de sillonner les villages et les quartiers pour sensibiliser leurs parents afin que ceux-ci vivent en harmonie et en paix. Dans une pièce de théâtre, ils ont mis en exergue l'entente brisée dans cette région qui est un lieu de brassage et l'appui de l'ONUCI au règlement pacifique des conflits lies au foncier rural.

Pour leur part, les chefs traditionnels ont souhaité le règlement définitif du conflit foncier. Ils ont revendiqué un salaire et pris l'engagement de continuer de participer en tant qu'auxiliaires de l'Administration, au renforcement de la cohésion sociale.