Les populations de Goulia à l’heure de la cohésion sociale et de la réconciliation

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6 déc 2013

Les populations de Goulia à l’heure de la cohésion sociale et de la réconciliation

Goulia, sous-préfecture frontalière du département de Kaniasso, de la région du Folon, située à 85 km d'Odienné et à une trentaine de kilomètre du Mali connait de graves problèmes de cohésion sociale et de réconciliation dont les causes sont liées aux conflits politiques, fonciers et aux conflits entre éleveurs et agriculteurs. Le découpage administratif, le choix de candidats aux élections locales, des communautés qui réclament la propriété d'une portion de terre cultivable ou qui se serait installée sur une portion de terre pour y pratiquer des cultures vivrières telles que l'igname, le maïs... ou des cultures de rente comme l'anacarde, les mésententes entre éleveurs agriculteurs du fait de la transhumance du bétail du Mali voisin, de la porosité des frontières, les dégâts de cultures vivrières et de rente...autant de problèmes qui mettent à mal cette cohésion entre les populations.



C'est pour aider à la résolution pacifique de ces conflits et soutenir les efforts du Gouvernement ivoirien que l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) a organisé les 3,4 et 5 décembre 2013 à Goulia, un

Dialogue intercommunautaire. La Mission onusienne a ainsi, d'une part, donné la parole aux parties, notamment les communautés affectées, afin de leur permettre de jeter elles-mêmes les bases de la réconciliation à travers des sessions de dialogue communautaire ; et d'autre part, l'ONUCI a soutenu les initiatives des Comités de veille et de sensibilisation.



Ce Dialogue communautaire a permis à l'ONUCI de remplir une part importante de sa mission qui consiste à appuyer le processus de paix et de réconciliation à travers le renforcement des capacités des mécanismes participatifs de Dialogue communautaire, conformément à la recommandation qui lui a été faite par les différentes résolutions du Conseil de Sécurité.



A cet effet, le Sous-Préfet de Goulia, Ouattara Ibrahima, a salué la mobilisation des populations pour prendre part activement à ce

dialogue. « Cela dénote de l'intérêt particulier que les participants accorde à cette activité. La population de Goulia et les autorités locales se saisiront de ce dialogue communautaire pour mettre à plat leurs problèmes car, pour une fois, les gens parlent et parlent avec leur cœur », a-t-il souligné, avant de remercier l'ONUCI pour cette initiative.



Cette forte mobilisation, selon Robinson Cadet, chef du bureau de l'ONUCI basé à Odienné montre que l'ONUCI et les populations de Goulia ont un intérêt commun : la paix. « La paix a un prix : c'est d'être tolérant et apprendre à vivre ensemble avec ceux qui sont différents de nous. Vous voyez, dans le ciel, il y a des nuages de différentes couleurs qui se réunissent et donnent la pluie qui est l'eau, source de vie. La paix est source de vie et de développement », a précisé M. Cadet.



« Ce dialogue mettra les uns et les autres face à leurs responsabilités et permettra d'impulser l'entente et la cohésion à Goulia », a pour sa part estimé le Maire résident, Fofana Siaka. « Nous nous engageons donc à nous approprier les différentes résolutions qui en découleront », a-t-il promis.



Quant à Ouattara Peyogori de la section des Affaires civiles à Odienné, il a estimé que cette activité a été une source de motivation pour les participants, « car ceux-ci se sont engagés à bouter les clivages politiques hors de leur localité, en prenant le taureau déjà par les cornes ». Ils ont demandé au chef de leur canton « de réunir tous leurs

cadres pour des échanges sur la cohésion sociale et le développement de leur région

», a rapporté M. Peyogori.



Ce dialogue a été une plate-forme d'échanges, de discussions franches et sincères. Les participants et participantes au nombre de 250 se sont libérés et sont rentrés chez eux avec un cœur nouveau et une grande joie, ont noté les organisateurs.



Notons que ce dialogue communautaire a été organisé en partenariat avec les autorités administratives locales et en synergie avec différentes composantes de la Mission : Information publique, Droit de l'Homme, Police onusienne, Observateurs militaires ainsi qu'avec des ONG présentes dans le district d'Odienné.