LES FEMMES DE KORHOGO S’ENGAGENT POUR LA RECONCILIATION ET LA COHESION SOCIALE

20 mai 2011

LES FEMMES DE KORHOGO S’ENGAGENT POUR LA RECONCILIATION ET LA COHESION SOCIALE


Korhogo, le 20 mai 2011...Une vingtaine de femmes des associations et ONG féminines de Korhogo, localité située à 580 km au nord d'Abidjan, ont échangé le 19 mai 2011, sur leur « contribution à la réconciliation et à la cohésion sociale », au cours d'un atelier organisé par l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI).

A cette occasion, le point focal de l'ONUCI, Margaret Anaminyi a estimé que chacun devrait faire son mea culpa et agir promptement pour éviter de retomber dans les mêmes erreurs qui ont été à l'origine de la crise.

« Il est necéssaire aujourd'hui que chacun s'active en se demandant ce qui devrait être fait et qui ne l'a pas été, afin de redresser à l'avenir le tir et éviter toutes ces souffrances et toutes ces victimes. En tant que mères, épouses, sœurs et filles, vous aviez votre rôle à jouer pour que la crise n'atteigne peut-être pas ce niveau. A travers vos échanges, faites des recommandations qui serviront de boussole aux autorités administratives, politiques, aux partenaires du Système des Nations Unies, dans une dynamique de réconciliation vraie et de renforcement de la cohésion sociale », a-t-elle expliqué.

A sa suite, le Préfet de la région des Savanes, Daouda Ouattara, a salué l'initiative de l'ONUCI qui a entrepris de sensibiliser la jeunesse, les médias, les leaders traditionnels, communautaires et religieux et les femmes, dans le but d'une vraie réconciliation entre les différents segments de la population.

« Les échanges avec les différentes franges de la population, démontrent que les valeurs de réconciliation et de cohésion qui caractérisaient jadis notre beau pays sont aussi chères au Nations Unies et cela nous réjouit énormement. Pour réussir ce pari, il nous faudra nous surpasser, dépasser nos pensées guerrières et nos attitudes négatives et belliqueuses pour penser à la reconstruction de notre pays. Mais cela n'est possible sans l'implication de chacun et un engagement sincère qui devra se traduire par des actes forts et non par de simples paroles », a-t-il souligné.

Au nom des participantes, Valérie Tiépet Soro, directrice de l'Animation rurale de Korhogo (ARK), a exprimé la reconnaissance des femmes des associations et ONG féminines à la mission, non sans promettre de passer à l'action : « Il y' a eu de nombreuses blessures au cours de cette crise et cette rencontre s'est présentée comme une belle occasion pour nous les femmes de savoir que nous avons entrepris beaucoup de choses mais qu'il reste encore à faire. Nous detenons un rôle important d'autant plus que nous sommes les premières victimes lors des conflits et que nous avons la capacité d'approcher nos époux et nos enfants pour leur prodiguer des conseils afin que cela n'arrive plus. »

Deux communications, la première sur les « Rôles et les responsabilités des ONG et associations féminines dans le respect des droits des femmes dans la crise postélectorale » assurée par le Bureau des Droits de l'Homme et la seconde sur la « Contribution des ONG et Associations féminines à la réconciliation et à la cohésion sociale », faite par les bureaux de l'Information publique et des Affaires civiles, ont permis aux femmes de faire des recommandations.

Elles ont ainsi souhaité la création d'une plate forme des ONG et associations féminines pour soutenir la réconciliation et la cohésion sociale. Elles ont également proposé l'implication effective des femmes dans les comités de veille et de cohésion sociale et l'appui de l'ONUCI dans l'élaboration et la mise en oeuvre de projets à impact rapide (QIP) dans le domaine du renforcement de la cohésion sociale. Ce n'est pas tout. Les femmes de Korohogo ont aussi réclamé l'organisation d'une campagne de sensibilisation de proximité pour promouvoir le vivre ensemble, la culture démocratique, l'amour fraternel entre les populations de la région, particulièrement les jeunes. Par ailleurs, elles se sont engagées à réconcilier les fils et les filles de la région par le pardon et la justice.