« Les Forces
Républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) viennent d'arrêter Marco ; ils l'ont
conduit à Gagnoa pour l'incarcérer ».
Voici l'information qui circulait à travers la ville de Divo, il y a une semaine
après que certains personnes aient  aperçu Marc Kouassi, technicien vedette à la
Radio Fraternité Divo, dans un véhicule en compagnie des FRCI. « En réalité, il
participait à une opération de saisie d'appareils de sonorisation de provenance
douteuse effectuée par une structure chargée de la protection des droits
d'auteur . C'était donc...une rumeur. Que fallait-il faire ?  En tant que radio
locale, nous avons été obligé de diffuser des communiqués pour stopper le flux
des populations  se dirigeant vers notre siège pour nous soutenir » a expliqué
Dawa Dozo Baret, (journaliste) à l'ouverture de l'atelier sur la gestion de la
rumeur et plus précisément sur « ce qu'est la rumeur et comment la gérer
» organisé à Divo par l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI)
qui s'est déroulé mercredi 10 octobre 2012.

En conviant les
journalistes et les radios de proximité dans la salle annexe du centre culturel
de Divo sur la question ô combien sensible de la rumeur, l'ONUCI souhaitait
faire des participants des relais pour une meilleure gestion de la rumeur qui
passe également par l'anticipation.

Quatorze
correspondants de presse et animateurs de radios de proximité présents à cette
rencontre ont été dotés d'outils pour « lutter contre la rumeur » à travers un
module interactif  décliné par le formateur Ladji Sidibé de l'Unité
Développement des Médias à l'ONUCI.

Au programme de
cette formation, des techniques pour identifier une rumeur, comprendre et
anticiper ses conséquences sur la vie sociale et éviter, en tant que média, de
servir de vecteur pour sa propagation. Outre la gestion de la rumeur, les
correspondants de presse et animateurs de radios de proximité ont passé en revu
le traitement professionnel de l'information pour la crédibilité des médias et
leur contribution à la sensibilisation des populations dans la lutte contre la
diffusion et l'amplification des rumeurs.

A l'issue de
l'atelier, les participants se sont engagés à ne plus diffuser d'information
susceptible de troubler la quiétude de la population et à vérifier leur source.
Ils ont également décidé de produire avec l'appui de l'ONUCI, une émission
pré-enregistrée sur les dangers de la propagation des rumeurs en  associant les
leaders locaux  pour l'éducation et la sensibilisation des populations.

Il convient de
rappeler que cet atelier est une réponse de l'ONUCI aux nombreuses
préoccupations formulées par les habitants de Divo au cours de différentes
activités de sensibilisation menées par la Mission onusienne dans le cadre du
processus de réconciliation nationale. La dernière en date a été l'atelier
organisé, le 25 septembre 2012, dans cette ville à l'intention des leaders
traditionnels et religieux des départements de Divo et Lakota. Au cours des
échanges, les participants avaient relevé le caractère dangereux de la rumeur
sur la coexistence pacifique des populations. Faisant également remarquer qu'il
urgeait de trouver une réponse adéquate à la déformation des faits, à la
désinformation, à la manipulation et aux rumeurs. 

Les animateurs
des radios de proximité et les correspondants de presse ont recommandé à l'ONUCI
de poursuivre ce type d'atelier avec les médias dans les autres villes de la
Côte d'Ivoire.