Guiglo, 18 août 2008...« Si la paix est troublée, je ne pourrais jamais certifier les élections. Il faut donc sécuriser les élections et pour cela, la solution est de trouver une alternative pour les ex-combattants ou les miliciens démobilisés ». C'est en ces termes que le Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire, YJ Choi, a présenté l'opération 1000 Microprojets, lundi à Guiglo, lors d'une caravane de sensibilisation sur cette initiative, menée par l'ONUCI en partenariat avec le PNUD et le Gouvernement ivoirien.

M Choi a expliqué au cours d'une rencontre avec le Préfet de Guiglo, Apollinaire Danon Djédjé, qu'il était venu dans la localité présenter l'opération, destinée à la réinsertion socioéconomique des ex-combattants et des jeunes à risque de Côte d'Ivoire. Il a rappelé que l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) est venue appuyer les Ivoiriens et offrir aux ex-combattants et miliciens une occasion de réorienter leur vie après la crise. « Avant de quitter la Côte d'Ivoire nous allons épuiser toutes nos ressources et c'est pour cela que nous allons offrir une alternative aux ex-combattants à travers les 1000 microprojets pour lesquels nous sommes parvenus à obtenir 4 millions de dollars », a annoncé M Choi. Il a rappelé que la sécurité demeure une des préoccupations essentielles de la mission onusienne, qui est consciente que, dans ce domaine, la proximité de la frontière libérienne représente un défi dans la région du Moyen Cavally. C'est pourquoi, il a invité les responsables administratifs, les élus et les responsables de milices à s'impliquer dans la sensibilisation.

Ce message a été bien entendu par le principal responsable des forces de auto-résistance de la région, Maho Gloféhi, qui, à l'issue de la rencontre d'explication, qui s'est déroulée au siège du PNUD de Guiglo, a tenu à remercier l'ONUCI pour ces 1000 microprojets qui, à son avis, offrent la technicité nécessaire à leur réussite. « C'est une zone sensible, avec des jeunes à risques désœuvrés. La sensibilisation sera faite et nous allons dès maintenant, mettre en place un comité régional pour y travailler», a-t-il dit avant de demander à l'ONUCI de faire en sorte que les agences d'exécution des projets, tels l'Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) et la GTZ, les associent à tout ce qui sera entrepris.

Le Représentant du Centre de Commandement Intégré (CCI), Joseph Attoungbré, a salué l'initiative de l'ONUCI et rappelé que sur les 981 miliciens démobilisés depuis deux ans environ dans la région du Moyen Cavally, dont Guiglo fait partie, 400 ont pu bénéficier à ce jour de programmes de réinsertion de la GTZ. Il a souhaité que, pour ne pas créer de frustrations, les 500 autres soient éligibles aux 1000 microprojets et que le Programme National de Réinsertion et de Réhabilitation Communautaire (PNRRC) poursuive le processus de démobilisation des autres jeunes encore en armes, qui pourraient à la moindre occasion, représenter une menace pour le processus de paix.

Pour sa part, le Préfet Danon Djédjé, qui avait à ses côtés ses collègues des trois autres subdivisions du Moyen Cavally - Duékoué, Bloléquin et Toulepleu - a plaidé pour que les quatre départements de la région soient pris en compte. Il a invité tous les concernés à travailler, dès mercredi 20 août, au sein d'une cellule départementale afin de résoudre tous les problèmes résiduels et démarrer sans attendre les projets à soumettre à l'ONUCI. « C'est le bonheur qu'on nous apporte et nous l'accueillons avec enthousiasme. Nous allons veiller à ne pénaliser personne et nous allons nous mettre tout de suite au travail afin de ne pas avoir d'échecs », a-t-il indiqué.

Avant de mettre fin à cette rencontre de sensibilisation, le Représentant spécial Choi, qui avait rencontré le bataillon béninois basé dans la région, a expliqué que l'ONUCI poursuivra son aide au Moyen Cavally à travers les Projets à Impact Rapide (QIPs), un programme continu qui vise le mieux-être de la population. Il a invité les populations de la région à s'inscrire dans les efforts déployés pour aider les Ivoiriens à tourner le dos à plus de cinq années de crise