LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL : MESSAGE PUBLIÉ À L’OCCASION DE LA JOURNÉE INTERNATIONALE DE L’ÉLIMINATION DE LA FISTULE OBSTÉTRICALE

23 mai 2016

LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL : MESSAGE PUBLIÉ À L’OCCASION DE LA JOURNÉE INTERNATIONALE DE L’ÉLIMINATION DE LA FISTULE OBSTÉTRICALE

23 mai 2016

Durant la visite que j’ai effectuée récemment en Mauritanie, j’ai eu l’occasion de me rendre dans un hôpital de Nouakchott, au chevet de patientes souffrant d’une fistule obstétricale ; le courage et la capacité de résistance de ces femmes m’ont touché et impressionné. Je suis profondément peiné de constater que cette affection, qu’il est possible de prévenir et de traiter, continue de sévir dans notre monde et de toucher surtout les plus pauvres et les plus marginalisées des femmes et des filles, ajoutant encore à leur souffrance et à leur isolement.

La persistance de la fistule obstétricale dans certains pays et dans certaines régions est l’indicateur d’un piètre accès à des services de santé maternelle de qualité. Pour remédier à cette situation, il faut renforcer les systèmes de santé et s’attaquer à des problèmes plus vastes touchant au développement et aux droits fondamentaux, tels que la pauvreté, l’inégalité des sexes, la précocité du mariage et de la maternité et l’absence d’éducation, dont pâtissent les femmes et les filles.

Tous ces enjeux ont été pris en compte dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030 que les dirigeants de la planète ont adopté à l’unanimité en septembre 2015. Les objectifs 1, 3, 5 et 10 visant respectivement à éliminer la pauvreté, à permettre à tous de vivre en bonne santé, à parvenir à l’égalité des sexes et à réduire les inégalités devraient grandement contribuer à la prévention et à l’élimination de la fistule obstétricale.

Ces dernières années, des progrès considérables ont été accomplis en matière de santé maternelle et néonatale. Depuis que le Fonds des Nations Unies pour la population et ses partenaires ont lancé en 2003 la Campagne pour éliminer les fistules, plus de 70 000 femmes et filles ont bénéficié d’un traitement réparateur, mais 2 millions d’autres continuent de souffrir de cette affection, dont 50 000 à 100 000 nouveaux cas sont enregistrés chaque année. À ce rythme, la plupart mourront sans avoir jamais reçu de traitement, une situation déchirante et inacceptable.

La fistule obstétricale ayant quasiment été éliminée de tous les pays à revenu élevé et à revenu intermédiaire, nous savons qu’il est possible de l’éradiquer partout.

Aujourd’hui, à l’occasion de la Journée internationale de l’élimination de la fistule obstétricale, je lance un appel pour que nous fassions disparaître cette affection en l’espace d’une génération. En associant l’élan créé par les objectifs de développement durable à une ferme volonté politique, à un redoublement des investissements et des initiatives et à l’action de défenseurs ardents et résolus, nous parviendrons à atteindre cet objectif historique et transformateur.