Abidjan, le 09 décembre 2011... «Il est crucial que le scrutin de dimanche se déroule dans un environnement calme, apaisé et que les candidats et les électeurs jouissent de leur pleine liberté de mouvement. Les actes de violence, d'intimidation ou d'obstruction ne pourraient être tolérés et seront étroitement surveillés et analysés par la suite ».

C'est ce qu'a déclaré devant la presse, vendredi à Abidjan, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire, Bert Koenders, à quelques heures de la fin de la clôture de la campagne pour l'élection des députés à l'Assemblée Nationale prévue le 11 décembre 2011.

Le Chef de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) a tenu à réaffirmer la volonté et la disponibilité de la Mission à poursuivre son appui logistique à la Commission Electorale Indépendante (CEI), aussi bien avant le vote qu'après son terme afin de permettre l'acheminement et le traitement rapide des résultats. « Il est important que ce processus se fasse dans un environnement sécuritaire apaisé, et les composantes militaires et de police de l'ONUCI s'y emploient aux côtéx, et en soutien, des Forces Républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI), de la police et de la gendarmerie. Cela peut conforter les électeurs et les inciter à aller voter en grand nombre », a rassuré M. Koenders.

Le Représentant spécial a également mis l'accent sur la nécessité de faire de ces élections législatives une étape importante pour la réconciliation nationale. « La réconciliation sera un atout pour le développement économique et social de la Côte d'Ivoire. Ce sera là notre priorité après les élections de dimanche et vous pouvez compter sur les Nations Unies », a-t-il dit.

M. Koenders a rappelé que la campagne électorale très active arrivait à son terme après s'être déroulée dans des délais très courts et dans un climat sécuritaire amélioré, permettant à plusieurs candidats de faire campagne à travers le pays et sensibiliser leurs électeurs. Il a toutefois noté quelques incidents ayant entrainé des victimes. « Certaines manœuvres d'intimidation et des cas de violations des droits de l'homme ont été constatés pendant la campagne. Il m'a également été rapporté au cours de mes rencontres avec les observateurs nationaux, aujourd'hui, que les femmes avaient tout particulièrement fait l'objet d'intimidations au cours de cette campagne. Cela n'est pas acceptable et doit cesser » a indiqué M. Koenders.

Le chef de l'ONUCI a fait cette déclaration après avoir eu une journée chargée marquée par des rencontres avec plusieurs délégations d'observation électorale, notamment de la CEDEAO (une soixantaine d'observateurs) ; l'Union Africaine (une trentaine d'observateurs), l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et de l'Organisation internationale de la Francophonie (une dizaine d'observateurs chacune), le Centre Carter (18 observateurs) et le National Democratic Institute (NDI) et l'International Foundation for Electoral System(IFES)). « Au total, ce sont près de 150 observateurs venant de la sous-région, de l'Afrique tout entière, mais aussi d'Europe et des États-Unis, qui seront mobilisés pour suivre le scrutin de dimanche prochain. Ils viendront en complément de près de 3000 observateurs nationaux » , a souligné M. Koenders.

Selon le Représentant spécial, toutes les délégations d'observateurs ont mis l'accent sur la nécessité d'une élection pacifique et apaisée. A ce titre, elles représentent les yeux du monde, de la région sur la Côte d'Ivoire. Leur présence vise à « garantir que la volonté de chaque électeur est respectée, quelle que soit sa tendance politique. Ces délégations sont aussi présentes pour donner confiance aux électeurs sur le fait que le secret du vote est respecté et les résultats reflètent la volonté de tous les Ivoiriens. Mon mandat de certification aide aussi à garantir un processus ouvert, libre, juste et transparent », a indiqué le chef de l'ONUCI.

A ce titre, M. Koenders avait eu une séance de travail avec les observateurs internationaux pour coordonner avec l'ONUCI leur mission sur le terrain. Il a été question au cours de cette rencontre de l'appui à la CEI, à toutes les structures impliqués dans le processus électoral, la question de la sécurisation, de ce qui a sécurisation, de ce qui a été avant et sera fait pendant et après la vote pour assurer la réussite du scrutin.

A la fin de cette rencontre, le responsable du Groupe d'Observateurs de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Gerard Latortue s'est félicité de cet échange et a expliqué la raison de leur présence. « Nous étions là pour l'élection présidentielle et nous voulons continuer à coopérer avec le Gouvernement ivoirien pour apporter notre contribution afin que les élections législatives se passent et que la Côte d'Ivoire puisse rejoindre avec la mise sur pied d'un Parlement, le concert des nations démocratiques ».

Le Chef de l'ONUCI a aussi rencontré le Corps Diplomatique pour lui présenter les mesures prises pour accompagner le processus électoral ivoirien au niveau logistique, matériel et sécuritaire. Il a réaffirmé que la Mission était prête à apporter la contribution attendue d'elle en fonction de son mandat et de ses ressources rappelant son mandat de certification.