LE REPRESENTANT SPECIAL LANCE UN APPEL URGENT POUR UNE DECISION SUR LES ELECTIONS PARTIELLES DE BONON ET FACOBLY

5 juil 2012

LE REPRESENTANT SPECIAL LANCE UN APPEL URGENT POUR UNE DECISION SUR LES ELECTIONS PARTIELLES DE BONON ET FACOBLY

Abidjan, le 05 juillet 2012... Le Représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire, Bert Koenders, a lancé, jeudi 5 juillet 2012, un appel urgent à la Commission électorale indépendante (CEI) afin qu'elle prenne une décision sur les cas de Bonon et Facobly, où des incidents se sont produits lors des élections législatives partielles du 26 février 2012. M Koenders a souligné l'urgence d'une clarification par la CEI de la situation de ces deux localités par la CEI dans le respect des normes internationales et nationales et pour que les électeurs ne soient pas lésés.

S'exprimant lors du point de presse hebdomadaire de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI), la porte-parole de la Mission, Sylvie van den Wildenberg, a précisé que les Nations Unies avaient produit un rapport détaillé sur les évènements qui se sont produits dans ces deux localités.

Evoquant les activités du Chef de l'ONUCI, Mme van den Wildenberg a annoncé une visite du Représentant spécial dans l'ouest du pays à la fin de la semaine. « M Koenders fera le point des efforts accomplis sur le terrain en vue de normaliser la situation sécuritaire, humanitaire et de faire avancer la réconciliation et la cohésion sociale un mois après l'attaque meurtrière dans le village de Sakré, dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, qui a couté la vie à une vingtaine de personnes dont de nombreux civils, un soldat ivoirien et sept casques bleus de l'ONUCI », a-t-elle expliqué. Elle a également rappelé la rencontre du Représentant spécial avec le Président ivoirien Alassane Ouattara pour faire le point sur les grands dossiers à l'ordre du jour d'une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies sur la Côte d'Ivoire le 18 juillet prochain.

La porte-parole a également mentionné les efforts déployés par la force militaire, la police et la composante civile de la Mission onusienne, le long de la frontière avec le Libéria. « Toutes ces actions visent à renforcer la liberté de circulation des personnes et des biens, les mécanismes de protection des populations ainsi que des mécanismes d'alerte, en étroite collaboration avec les communautés et les autorités ivoiriennes », a souligné Mme van den Wildenberg. Elle a mentionné, entre autres, le rythme renforcé des patrouilles terrestres appuyées par les patrouilles aériennes en coordination avec les effectifs de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL). « Cela se fait en appui et en étroite collaboration avec les forces de sécurité ivoirienne et libérienne », a précisé la porte-parole, qui a ajouté que la situation sur le terrain continuait de se normaliser progressivement et qu'aucun incident majeur n'avait été signalé au cours de la semaine. Elle a aussi indiqué qu'un climat de crainte subsistait dans certaines localités, empêchant ainsi le rentrée massive des déplacés, mais que des retours avaient été enregistrés dans la région. Dans ce cadre, elle a rappelé l'appui de l'ONUCI aux autorités administratives et municipales de Taï pour aider au retour des déplacés dans le village de Sakré (30 kilomètres au sud de Taï).

La porte-parole a fait le point des travaux de réhabilitation du tronçon routier entre Taï et Zriglo, annonçant que le génie pakistanais de l'ONUCI avait réhabilité 10 kilomètres de route depuis le début des travaux il y a une quinzaine de jours.

Sur le chapitre des droits de l'homme, Mme van den Wildenberg a cité, au nom du Représentant spécial, un extrait du dernier rapport du Secrétaire général de l'ONU sur la situation en Côte d'Ivoire. Dans cet extrait, qui traduit la préoccupation de M Ban Ki-moon face à la situation des droits de l'homme dans le pays, le Secrétaire général demande une attention accrue des autorités ivoiriennes en la matière. « L'impunité sape tout effort visant à promouvoir une culture de respect des droits de l'homme et je prie instamment les autorités ivoiriennes de veiller à ce que tous les auteurs, quels que soient leur statut ou leur appartenance politique, soient traduits en justice et que tous les détenus soient informés de leur situation en toute transparence », souligné le Secrétaire général dans son rapport.

La porte-parole s'est par ailleurs félicitée de la coopération de l'ONUCI avec les autorités ivoiriennes, qui continuent de faciliter l'accès régulier et sans entrave de ses équipes, et particulièrement celles de sa Division des droits de l'homme, aux 41 personnes extradées du Libéria le 21 juin dernier et actuellement en détention préventive en Côte d'Ivoire. « La Mission continuera d'apporter son assistance technique aux autorités ivoiriennes afin de les aider à garantir que la procédure judiciaire liée à ce dossier se déroule dans le respect des instruments internationaux relatifs aux droits de l'homme », a-t-elle assuré.

S'agissant des activités de sensibilisation de la Mission, Mme van den Wildenberg a fait cas d'un atelier de sensibilisation à l'endroit des dozos du Kabadougou et du Folon, dans le nord-ouest de la Côte d'Ivoire. Il s'agissait d'échanges avec la trentaine de participants sur leur responsabilité quant au respect et à la promotion des droits de l'Homme, au renforcement de la cohésion sociale et à la sécurité au niveau local, a-t-elle expliqué.