LE NUMERO UN DE L’ONUCI APPELLE LES ACTEURS IVOIRIENS A NE PAS PERDRE L’OPPORTUNITE DE RELANCE D’UN VERITABLE DIALOGUE POLITIQUE

21 sep 2012

LE NUMERO UN DE L’ONUCI APPELLE LES ACTEURS IVOIRIENS A NE PAS PERDRE L’OPPORTUNITE DE RELANCE D’UN VERITABLE DIALOGUE POLITIQUE

Abidjan, le 20 septembre 2012... Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire, Bert Koenders encourage les principaux acteurs ivoiriens à ne pas perdre l'opportunité qui existe aujourd'hui de relancer un véritable dialogue politique dans le pays.

Lors du point de presse hebdomadaire de la Mission, la Porte-parole de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI), Sylvie van den Wildenberg, a évoqué la série de rencontres récentes du Chef de l'ONUCI avec les principaux acteurs ivoiriens, dans le cadre de la mission de bons offices qui lui est conférée par le Conseil de sécurité afin d'amener les parties à tout mettre en œuvre pour la relance du dialogue politique. M Koenders s'est, à ce sujet, félicité que les différents acteurs semblent sincèrement disposés à reprendre le dialogue

La porte-parole a expliqué que cette question avait été à l'ordre du jour de plusieurs rencontres récentes avec entre autres interlocuteurs, le Président de la Commission Dialogue Vérité et Réconciliation (CDVR) Charles Konan Banny, ainsi qu'avec plusieurs leaders de partis et plateformes politiques, rencontrés le week end dernier avec l'Administratrice du Programme des Nations Unies pour le Développement, Helen Clark.

Dans un autre domaine, celui de la sécurité, Mme van den Wildenberg a rappelé la rencontre tenue mercredi entre M Koenders, du Commandant de la Force, le Général Muhammad Iqbal, et le Ministre délégué à la Défense de Côte d'Ivoire, M Paul Koffi Koffi. Cette rencontre, a-t-elle précisé, a permis de faire le point sur la situation sécuritaire dans le pays, et d'évoquer, comme cela se fait de manière régulière, les axes de collaboration entre l'ONUCI et les autorités ivoiriennes, en matière de sécurisation et de protection des populations. Les voies et moyens de renforcer les mécanismes de protection et l'appui que la Mission pourrait apporter aux autorités afin de renforcer la confiance entre les forces de l'ordre et entre les forces de l'ordre et les populations, ainsi que la question de l'appui de l'ONUCI au processus de démobilisation ont également été abordés.
Mme van den Wildenberg est par ailleurs revenue sur la décision du Conseil national de la presse (CNP) de suspendre la mesure de sanction frappant les journaux de l'opposition depuis le 12 septembre dernier. « Le Représentant spécial a salué ce geste qui est de nature à contribuer à la création d'un environnement propice au dialogue «, a-t-elle fait savoir rappelant que le Chef de l'ONUCI avait rencontré lundi, dans l'après midi, le Président du CNP, M. Raphael Lakpé, entouré pour l'occasion du collège des membres de cette institution, et que ces derniers avaient eu un riche échange sur la mission du CNP. « A cette occasion, le Représentant spécial, tout en réitérant son respect des décisions de cet organe de régulation, avait souligné l'importance de la liberté et du pluralisme d'expression et d'opinion dans le paysage médiatique démocratique, et la nécessité pour la presse, d'adopter un comportement responsable », a rappelé la porte parole, avant d'ajouter que M Koenders avait alors plaidé en faveur d'un recours gracieux s'agissant de la suspension des journaux de l'opposition.

Evoquant la situation sécuritaire dans le pays, la porte-parole a souligné que cette dernière demeurait tendue dans le secteur d'Abidjan et à l'Ouest avec des rumeurs d'attaques imminentes. Selon Mme van den Wildenberg, toutes les unités des secteurs, les Observateurs Militaires, FPU et l'UNPOL sont appelés à effectuer des patrouilles de proximité afin, de confirmer ou d'infirmer ces rumeurs, mais aussi de dissuader, de maintenir le degré de vigilance requis et de renforcer le dispositif sécuritaire. Elle a fait cas des patrouilles conjointes Force-FPU-UNPOL-MILOBs) et mixtes avec les FRCI, la Gendarmerie et la Police. Ainsi, a-t-elle poursuivi, les activités opérationnelles des Forces Onusiennes sont estimées à 1574 patrouilles terrestres et aériennes durant la semaine écoulée. En comptabilisant celles des FPU (519) et de l'UNPOL (669) soit un total de 2752 patrouilles de la Force+FPU+UNPOL.

Informant la presse de l'état d'avancement des travaux de réhabilitation de l'axe Taï-Sakre-Zriglo, entrepris par le Génie militaire de l'ONUCI, Mme van den Wildenberg a annoncé que 32 km sur 35km sont déjà réfectionnés. « Cela va permettre de desservir les localités de la région et de rendre plus accessible les villages et contrées de l'Ouest ivoirien, pour les organisations humanitaires », a-t-elle dit.

Au titre des activités de la police notamment en ce qui concerne le renforcement des capacités à l'endroit des policiers et gendarmes ivoiriens, la porte-parole a indiqué que plusieurs formations initiées par la police des Nations Unies (UNPOL) se poursuit à Abidjan et à l'intérieur du pays. « Seize (16) policiers de la cellule de la circulation de l'Ecole de police nationale (EPN) ont pu acquérir des connaissances sur les infractions, le contrôle routier, et les gestes réglementaires. Tandis que dix (10) personnels de l'Unité de lutte contre le racket (ULCR) poursuivent leur formation en informatique », a-t-elle précisé notant qu'à Bouaké, A Bouaké, les UNPOL procèdent à la formation pratique sur l'utilisation de l'appareil photo numérique aux personnels de la Maison d'Arrêt et de Correction aux fins de signalisation.

Pour terminer, la porte-parole a évoqué les activités de sensibilisation de la Mission au profit des populations. Elle a ainsi parlé de la caravane de facilitation du dialogue intercommunautaire dans l'ouest du pays organisée par la section des Affaires civiles de l'ONUCI initiée depuis la semaine dernière. Elle a aussi mentionné la célébration de la Journée internationale de la paix, ce 21 septembre, dans plusieurs localités du pays.

Intervenant sur les activités du service anti-mines des Nations Unies (UNMAS), le Chef du programme, M Charles Frisby, a présenté les objectifs et actions de ce service présent en Côte d'Ivoire depuis avril 2011. M Frisby a, dans le cadre des activités de gestion et sécurisation des stocks d'armes et de munitions (PSSM) annoncé la réhabilitation de 45 sites de stockage et conduit 70 évaluations à travers le pays. « Nos activités PSSM recouvrent également des programmes de formation comprenant trois modules notamment Médical, destruction des explosifs (NEDEX) et Gestion des Munitions à l'endroit d'un certain nombre de policiers, de gendarmes et membres des FRCI », a expliqué M Frisby, qui a, par ailleurs, annoncé l'élaboration d'un guide national des Meilleures pratiques concernant la gestion des stocks de munitions, guide qui, a-t-il dit, a été soumis aux autorités nationales pour révision et adoption.

Selon M Frisby, le personnel du service anti-mines apporte son expertise aux autorités en ce qui concerne la destruction des armes et munitions non fonctionnelles. Ainsi, plus de 600 armes et 12000 tonnes de munitions ont été détruites à ce jour. « Nous avons également apporté notre appui à la destruction de stocks de mines anti-personnelles AP (842 mines ont été détruites le 26 juillet 2012), a-t-il rappelé.

M Frisby a insisté sur l'entière collaboration et le support des autorités nationales avec le service anti-mines de l'ONU, pour mener à bien toutes les activités. Dans ce cadre, il a évoqué la mise en place d'un groupe de travail PSSM par la Commission nationale contre la prolifération des armes légères et de petit calibre réunissant les différentes forces de sécurité nationales. Plateforme d'échanges, le groupe de travail qui réunit chaque mois les différents acteurs de la sécurité a conduit à un véritable climat de confiance dont les actions sont menées à travers un travail d'équipe.