San Pedro, ville portuaire ivoirienne à 368 km d'Abidjan, a accueilli samedi le Forum itinérant de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI), autour du thème « la contribution des populations du Bas Sassandra dans le processus de paix en Côte d'Ivoire ».



D'entrée de jeu, Margherita Amodéo, Directrice de l'Information de l'ONUCI, chef de délégation, représentant le chef de mission par intérim, Abou Moussa a expliqué aux populations du Bas Sassandra qu'elles avaient leur mot à dire dans le processus de paix et de réconciliation en Côte d'Ivoire. Elle a indiqué que l'ONUCI, mue par un devoir de solidarité à l'égard d'Un Etat membre des Nations Unies, était présente dans le pays pour l'aider à sortir rapidement de la crise. Dans ce sens, et avec l'appui de la communauté internationale, la mission onusienne ne ménagera aucun effort pour soutenir les autorités, la société civile dans son ensemble et toutes les populations ivoiriennes à aller de l'avant dans la consolidation des acquis devant aboutir à une paix définitive, a-t-elle ajouté. Mme Amodeo a donc invité tout le monde à privilégier les valeurs d'amour, de tolérance et de solidarité, car a-t-elle expliqué « votre beau pays a besoin de se retrouver et de rassembler tous ses fils et filles autour de l'essentiel, à savoir la paix dans les cœurs et dans les esprits. C'est une condition incontournable pour aspirer à un développement harmonieux et équilibré».

Auparavant, le Maire de San Pedro, Nabo Clément, s'est déclaré fier de prendre la parole à ce titre et en tant que partisan de la paix. Tout en remerciant l'ONUCI pour ce qu'elle entreprend comme actions dans le pays, et plus particulièrement dans le Bas Sassandra, il a souligné que la population cosmopolite et diverse de la région, avait réussi à y créer un véritable hymne à la gloire de l'unité nationale et la paix sans distinction de couleur, de religion, de nationalité et d'appartenance politique. Des préceptes qui ont permis a-t-il ajouté, de vivre en harmonie avec leurs semblables dans le respect des différences en ayant en tête que chaque peuple a sa culture et sa vision du monde. Il a terminé ses propos en invitant les populations à s'éloigner de l'exclusion et de la xénophobie qui résultent, a-t-il dit, d'une mauvaise exploitation de la diversité culturelle.

Les responsables des sections de l'ONUCI, police onusienne, force militaire, droits de l'homme, affaires civiles, division assistance électorale état de droit, information, après avoir présenté leur mandat, ont expliqué les initiatives de la Mission dans le Bas Sassandra en faveur des population et du maintien de la paix. La séance des questions-réponses a permis d'approfondir les échanges et d'apporter des précisions supplémentaires sur le role de l'ONUCI dans le pays et les services qu'elle peut rendre à la Côte d'Ivoire. Quelques agences du Système des Nations Unies (SNU) ont apporté leur appui dans cette partie de la cérémonie et de même que le Centre pour la Recherche de la Paix (CERAP) qui a expliqué aux populations du Bas Sassandra qu'une bonne gestion des conflits permet d'éviter des crises au sein des communautés.

Les prestations culturelles de haute facture ont agrémenté le Forum et bien campé les réalités socioculturelles ainsi que les problèmes de la région, notamment le besoin de pardon, de paix et de réconciliation, la nécessité de régler les conflits fonciers, la coexistence entre autochtones, allogènes et allochtones. Les artistes ont, de leur côté, appelé les populations du Bas Sassandra à se donner la main et à vivre en harmonie tout en cultivant l'entente, le pardon et l'écoute des uns et des autres.

La cérémonie s'est déroulée en présence des autorités administratives et des élus locaux, ainsi que des chefs traditionnels qui ont effectué nombreux le déplacement afin de traduire leur engagement au processus de paix en cours dans le pays. Le mercredi, San Pedro avait été le lieu de lancement de la Caravane des Ecoles de l'ONUCI pour l'intérieur du pays, rappelle-t-on.