Le Colonel Nazma Begum de l’ONUCI : première femme Commandant de contingent dans l’histoire des Nations Unies

28 mai 2016

Le Colonel Nazma Begum de l’ONUCI : première femme Commandant de contingent dans l’histoire des Nations Unies

S’il y a un fait qui restera dans les annales de l’histoire des Nations Unies, c’est bien la nomination d’une femme à la tête d’un contingent militaire de l’ONU. Une première ! Cette femme œuvre au sein de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) comme Commandant du Contingent du Bangladesh. Il s’agit du Colonel Nazma Begum, qui est également aux commandes l’hôpital de niveau II de l’ONUCI à Daloa. C’est aussi une première !

« Je suis fière du Bangladesh et de son armée. Les autorités de mon pays ont pris une décision tant difficile que courageuse pour sélectionner la première femme Commandant d’un contingent militaire de l’ONU », dit-elle.

Sa première expérience en Côte d’Ivoire remonte à 2007 où durant un an, elle a servi au sein de l’ONUCI comme médecin en charge des évacuations médicales dans les hôpitaux de niveaux II et III de la Mission.

Revenue au sein de la Mission en février 2016, elle se retrouve propulsée à la tête du Contingent bangladais et à la tête de l’hôpital de niveau II de l’ONUCI à Daloa. Médecins généralistes, chirurgiens, anesthésistes, orthopédistes et gynécologues font partie de l’équipe qu’elle dirige. « Chaque jour, nous traitons entre 5 et 15 membres du personnel des Nations Unies ; 30 à 70 personnes issues des populations locales et nous faisons le suivi de 5 à 20 patients hospitalisés », dit-elle. « Nous faisons également des dons de sang à l’hôpital local. J’organise aussi nos fréquentes séances de consultations médicales gratuites en faveur des populations. Je commande, contrôle et administre tous mes personnels hospitaliers. Je fais toujours de mon mieux pour avoir le moral haut et être saine d’esprit », ajoute le Colonel Namza.

C’est en 1993 que le Colonel Nazma Begum a intégré l’armée du Bangladesh après l’obtention, avec brio, de son diplôme de médecine. Elle a ensuite achevé ses cours d’officier supérieur de l’armée, décroché son diplôme en sonographie et son Master en santé publique, tout en se spécialisant dans le domaine de la santé maternelle et infantile. « Durant ma carrière militaire, j’ai eu à traiter des milliers de patients », compte-elle fièrement. A ses casquettes d’officier militaire et de médecin, s’ajoute celle d’écrivain. « Je suis auteure de 52 livres : des romans, des livres sur les sciences médicales, les voyages ; des livres pour enfants », révèle le Docteur Nazma Begum.

Le Commandant du Contingent bangladais de l’ONUCI se dit « très honorée, encouragée et fière » d’être un modèle d’autonomisation pour les femmes du monde entier. « Je suis persuadée que les femmes peuvent parfaitement être aux commandes et avoir le contrôle d’elles-mêmes », souligne-t-elle. Elle se dit confiante de pouvoir « surmonter tous les défis et effectuer le même travail qu’un homme, dans les mêmes conditions, en temps de paix comme en temps de guerre  ».

Au sein de l’ONU, la participation des femmes Casques bleus est seulement de 5% dans le domaine militaire et de 10% dans la Police, regrette-t-elle. «  Il y a des communautés où les femmes n’ont rien à dire et ne sont pas du tout respectées. En outre, elles doivent faire face aux barrières familiales, culturelles, sociales et religieuses. Ce que je ressens au plus profond de mon cœur est que toutes les femmes doivent être honorées et respectées, comme leurs homologues masculins, dans chaque communauté du monde. Et les femmes Casques bleus de l’ONU peuvent jouer un rôle de modèle pour atteindre cet objectif  », poursuit le Colonel Nazma.

« Dans le maintien de la paix, les femmes peuvent apporter un plus dans la planification des opérations et dans la prise des décisions clés, en particulier celles concernant les femmes et les filles car elles ont une meilleure approche et ces dernières se sentent plus à l’aise lorsqu’elles traitent avec les femmes soldats de la paix », fait savoir Nazma Begum.

Pour terminer, le Colonel Nazma encourage les femmes qui aspirent à occuper des postes de commandement à se sentir, comme elle, confiantes, à faire preuve de compétence, de courage, de générosité. « Considérez-vous, avant tout comme êtres humains à part entière, comme des leaders, des commandants de gardiens de la paix plutôt que comme de simples femmes. Considérez-vous également comme des modèles et des personnes jouant un rôle de premier plan dans l’autonomisation des femmes. Allez de l’avant ! », conclut-elle.​