Sikensi, le 23 février 2012... « Ce qui aurait du être une banale rixe a failli dégénérer en conflagration intercommunautaire au risque d'embraser tout un département cosmopolite. Les autorités administratives, les élus et les chefs de communauté, avec l'appui de l'ONUCI, ont entrepris une médiation qui a porté ses fruits. Grace à leur sagesse et leur engagement, ils ont réussi à contenir la situation. Aujourd'hui, il faut consulter les résultats de leur médiation et classer ce qui s'est passé au chapitre des feux à ne plus allumer »

C'est en ces termes, chargés d'espoir que le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Côte d'Ivoire Bert Koenders, s'est adressé jeudi 23 février 2012 aux populations de Sikensi, lors du forum d'échanges qui s'est tenu dans le cadre de la 20è édition des journées de l'ONUCI (JDO), organisées dans la ville du 22 au 24 Février. Le chef de l'ONUCI a rappelé que la contribution de la Mission visait à contribuer au processus de réconciliation nationale et au renforcement de la cohésion sociale. M. Koenders a réaffirmé la disponibilité de l'ONUCI à appuyer toutes les actions.

Sur cette lancée, M. Koenders a estimé que les prochaines élections législatives étaient une tribune favorable pour consolider la paix. Il a donc invité les candidats à faire preuve de responsabilité en adoptant le Code de bonne conduite et à user de dépassement. « Les élections législatives partielles confirmeront le parachèvement du fonctionnement des Institutions, indispensables à la vie démocratique de toute nation », a-t-il estimé.

Pour sa part, le Ministre de la Salubrité Urbaine, Anne Ouloto, qui a présidé ces JDO, celles-ci sont la bienvenue en raison des récents évènements douloureux enregistrés dans le département de Sikensi. « C'est ici le lieu de remercier sincèrement l'ONUCI à travers son Représentant spécial pour son appui au processus de démocratisation de la Côte d'Ivoire ». Elle s'est par ailleurs félicitée du fait qu' en dépit d'un retour à la normale, l'ONUCI poursuive ses efforts en faveur de la paix et du raffermissement de la cohésion sociale à travers des consultations médicales gratuites, des caravanes scolaires, des rencontres avec les groupes cibles.

Le Maire de Sikensi, Abo Faustin a lui aussi, exprimé sa fierté de recevoir le Représentant spécial et de bénéficier des actions de l'ONUCI qui viennent parachever son engagement et son appui comme elle l'a fait dès le déclenchement de la crise le26 décembre 2011. « M. le Représentant spécial, non seulement, l'ONUCI est venue à Sikensi pour empêcher le pire, mais aujourd'hui encore, l'ONUCI est là pour consolider la paix », a-t-il indiqué en reconnaissant que le feu couvait encore.
Les groupes cibles des jeunes des femmes, des chefs traditionnels, des Forces Républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI), de la police et de la gendarmerie qui avaient réfléchi la veille sur le thème de ces JDO, à savoir, « les populations de Sikensi e l'ONUCI, main dans la main pour un environnement post-cris apaisé », on rendu au cours du forum, leurs recommandations et exprimé leur disponibilité à œuvrer pour la consolidation de la paix e le renforcement de la cohésion sociale.

A l'issue du forum, M. Koenders a reçu un Diplôme d'honneur pour sa contribution au retour de la paix en Côte d'Ivoire et a été fait chef traditionnel de Sikensi et baptisé Nanan Diby. « J'ai vu un grand espoir ce matin notamment avec les rapports des ateliers. Nous allons réagir et sachez que nous restons avec vous pour continuer », a-t-il rassuré.

Auparavant dans la matinée, le chef de l'ONUCI, qui avait rencontré la communauté autochtone Abidji la veille, a rendu visite à la communauté malinké de Sikensi. Celle-ci a rassuré que le pire était derrière et que des efforts étaient menés de part et d'autre pour retrouver la symbiose d'antan.

M. Koenders s'est ensuite rendu à l'hôpital de Bécedi, où il a procédé à la remise de 100 kits gratuits d'accouchement, offerts par le Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP). Un don identique a été effectué à l'hôpital de Sikensi où 300 kits de maternité ainsi que deux ventouses ont été offertes au moment même où deux parturientes sur la table d'accouchement attendaient du matériel alors que l'hôpital n'était pas en mesure d'honorer la disposition sur la gratuité des soins.