La cérémonie officielle de lancement Africain du Rapport sur le Développement Humain 2014, qui porte sur le thème « pérenniser le progrès humain : réduire les inégalités et renforcer la résilience » s'est déroulée lundi 4 août 2014 à Abidjan.





C'est pourquoi, M. Babacar Cissé, Représentant résident du PNUD, Coordonnateur Résident du Système des Nations Unies en présentant le rapport a estimé que son thème était d'actualité puisque l'Afrique subsaharienne, le Sahel et le Corne de l'Afrique qui ont connu deux années successives de crise alimentaire ont dû mettre en place des stratégies de résilience avec l'appui de partenaires au développement.

Il a indiqué qu'il en est de même pour la Côte d'Ivoire qui vient de connaitre une série d'inondations qui ont affecté un pan de sa population. « Les économies africaines ont connu une croissance remarquable au cours de la dernière décennie. Mais comme cela a été très souvent rappelé, cette croissance ne s'est pas toujours traduite par une réduction de la pauvreté. Il est donc impératif que nos pays mettent en place des politiques publiques et des stratégies ambitieuses et appropriées qui permettent d'assurer que cette croissance soit inclusive et mieux partagée », a expliqué M. Cissé.





Rappelant que les pays ayant traversé des crises ou catastrophes naturelles ont vu leurs gains en matière de développement érodés avec une croissance de la vulnérabilité de leurs populations avec la progression du sous-emploi et de l'emploi précaire, M. Cissé a estimé que le renforcement de la résilience s'avère nécessaire afin de donner une riposte aux crises.





Le Directeur Régional PNUD Afrique, M. Abdoulaye Mar Dièye venu de New York a pris par à ce lancement et relevé que depuis 1980, la moyenne mondiale de l'indice de développement Humain (IDH), n'a cessé de croitre avec des phénomènes d'accélération, d'inflexion positive et de convergence entre les pays à revus élevés et ceux à revenus faible.











M. Dieye a mis l'accent sur la vulnérabilité qui se décline en deux types, soit la vulnérabilité systémique qui en fonction des catégories sociales ou d'âge (enfants, jeunes, femmes, personnes âgées), accentue la fragilité des populations ou la vulnérabilité structurelle qui a trait à la faiblesse des institutions et des politiques incapables d'assurer de façon effective la participation et l'inclusion sociale dans le processus de développement. Pour y remédier, M Dièye a souligné « la nécessité d'une protection sociale universelle, la promotion du plein emploi comme objectif central des politiques macroéconomiques, la réduction des inégalités verticales et horizontales, l'intensification voire la sacralisation du principe de solidarité nationale et internationale ».

Représentant le Président de la République à cette cérémonie, le Ministre d'État, Secrétaire général de la Présidence, Amadou Gbon Coulibaly, a remercié le PNUD pour avoir choisi le Côte d'Ivoire pour le lancement africain du Rapport sur le Développement Humain 2014, qui marque ainsi le soutien du SNU aux efforts menés dans le cadre du développement. Selon M. Coulibaly, la publication de ce rapport offre une grande opportunité d'échanges sur les problématiques du développement qui indique qu'en Afrique subsaharienne l'indice de développement humaine qui a été en progression constante subit les aléas des différentes crises et autres catastrophes naturelles, sapant les efforts déployé par les pays pour accélérer la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement.





« Malgré une baisse d'ensemble de la pauvreté, près de 800 millions de personnes risquent encore de basculer dans la pauvreté en cas de crise, financière, naturelle ou autre. Ces vulnérabilités qui menacent le développement humain appellent une approche systématique et coordonnée des politiques économiques cohérentes et des règlementations sociales volontaristes pour que les progrès accomplis deviennent équitables et durables, » a-t-il ajouté. Pour M. Gbon Coulibaly si la Côte d'Ivoire occupe la 171ème place sur 193, il n'en demeure pas moins qu'elle a accompli des efforts louables grâce à sa gouvernance.





Pour sa part, le Ministre d'État, du Plan et du développement Albert Mabri Toikeusse a estimé que les efforts doivent être concentrés sur la réponse commune que doit donner l'Afrique face à tous ces défis et enjeux et prendre ses responsabilités pour assurer un mieux-être à ses populations. A sa suite le Directeur pays du PNUD Luc Grégoire a fait une présentation du rapport qui au-delà des chiffres montre que « Afrique va de l'avant ».





Le rapport est le 23ème du genre suite à l'initiative prise en 1990 par les acteurs de développement, notamment le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) de mettre en place un instrument pouvant à la suite d'une production intellectuelle de réfléchir sur les problématiques et thématiques auxquelles sont confrontées nos sociétés et d'y apporter quelques esquisses de solutions.