LA REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU 26 SEPTEMBRE 2008

26 sep 2008

LA REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU 26 SEPTEMBRE 2008



RFI – Edition du 26 septembre 2008 de 12 H 30
Cette information de Norbert Navarro, le correspondant de RFI à Abidjan.

De nouveau, des manifestations de mécontentement chez certains militaires en Côte d'Ivoire. Des soldats en colère ont commencé à tirer en l'air ce matin à 5 heures, heure locale, à Yamoussoukro, la capitale. Mais aussi à Daoukro, fief de l'ancien Président Henri Konan Bédié, ainsi qu'à Daloa. Ils réclameraient le paiement d'une prime mensuelle de 90.000 F.CFA, prime dite «Hauts les cœurs », qui n'est plus versée depuis début 2007. A Daoukro, les soldats qui manifestent ainsi, bloquent les axes de la ville, là encore à la mi-journée, ne laissant passer les véhicules qu'au compte-goutte.

BBC – Edition du 26 septembre 2008 de 6 H 00

L'invité de BBC matin. Semaine spéciale Côte d'Ivoire. Le représentant de la Ligue ivoirienne des Droits de l'Homme dans le nord du pays à Bouaké, plus précisément : Kouamelan Kouassi. Il se prononce sur le processus de réconciliation, de l'épineuse question du désarmement, ainsi que de l'attente des populations de Bouaké. Il répond aux questions de Mamadou Moussa Ba.

K.K. : «Au départ même quand les gens sont partis, il y a un appel pour dire : le retour. Les gens étaient revenus et puis il y a eu l'opération « Dignité » avec le bombardement. Ça a encore repoussé la population. Et comme les choses commencent à aller, surtout depuis l'accord d'Ouagadougou, il faut dire que les choses vont de mieux en mieux ».

BBC : « Sur le plan sécuritaire, est-ce que vous êtes rassuré ? »

K.K. : « Bon aujourd'hui, il ya un peu d'accalmie, quand bien même on n'est pas satisfait parce que Bouaké était une ville un peu difficile à vivre avant parce qu'il y avait assez des brigands. Certainement à cause de l'ouverture sur les pays voisins. »

BBC : « C'est une ville carrefour ? »

K.K. : « Voilà une ville carrefour. Et donc tout le monde débarque ici et tout le monde fait ce qu'il veut sans être beaucoup inquiété. Donc c'était dangereux, mais la crise a accentué cela, puisque aujourd'hui il n'y a pas la sécurité de l'état. C'est la sécurité des Forces nouvelles. Je ne dis pas qu'aujourd'hui ils ne font pas un effort, mais c'est un peu difficile, les choses sont incontrôlables et de sorte qu'il y a des agressions, qu'on assiste même souvent à des meurtres dans les quartiers ».

BBC : « Cette paix dont on parle ? »

K.K. : « Oui, oui malgré cette paix, même dans mon quartier il n'y a pas longtemps, cela fait 2 ou 3 jours quelqu'un a été agressé comme ça. »

BBC : « Les agressions. Cela vous préoccupe en tant que représentant des Droits de l'Homme ?

K.K. : « En tant que représentant des Droits de l'Homme nous sommes préoccupés par la sécurité. S'il n'y a pas de sécurité, mais il n'y a pas de vie ».

BBC « : « Vous les imputez à qui ? Ce sont des coupeurs de route ? Vous pointez du doigt certaines personnes ?»

K.K. : « Non, je pense cela est dû au fait que les armes circulent librement. Donc les armes sont partout au nord comme au sud, partout ».

BBC : «Mais, il était question de désarmement. De désarmer toutes les milices et les ex combattants. Il y a un programme dans ce sens.

K.K. : « Oui, il y a un programme dans ce sens, mais vous voyez le gendarme qui était en fonction ici, le policier qui était en fonction ici, qui avait son P.A. en partant dans la débandade, n'a rien emporté. Donc les armes sont laissées sur place. Mais ce ne sont pas les F.N. qui ont pris ces armes. C'est la population, qui se promenait partout, qui a ramassé ces armes. Donc la population aujourd'hui est armée. On peut désarmer les F.N. parce eux sont ciblés, on les connaît, mais ce sont ceux qui ont les armes qui sont dangereux. Ils ne savent même pas manipuler les armes individuellement, on ne les connaît pas.»

BBC : « Vous craignez les dérapages ? ».

K.K. : « Les dérapages. Donc ce sont eux la cible la plus dangereuse. Et c'est ça l'inquiétude aujourd'hui de la population ».

BBC : « S'agissant de la réunification de l'armée. Il a été créé un C.C.I.. est-ce que ce Centre parvient à mener à bien ses activités ? »

K.K : « Tant bien que mal parce qu'il a cette histoire de grade qui se trouve encore au niveau de l'armée. Il faut que les gens rapidement arrivent à juguler ce problème là pour que ce C.C.I. puisse fonctionner correctement. Sinon je les vois à Bouaké, ils sont un peu partout. Je pense qu'aujourd'hui la 1ère Dame était ici avec les FDS, il n'y a pas eu d'accroc. Les FDS étaient avec leurs camarades d'armes. »

BBC : « FDS c'est qui précisément ? »

K.K. : « Les Forces de défense et de sécurité, c'est-à-dire c'est du côté gouvernemental. Mais aujourd'hui je pense que la situation est beaucoup apaisée. Du côté de l'armée, la situation est beaucoup apaisée. Le C.C.I. est en train de travailler. Je pense que les autorités de l'armée, de deux côtés, sont en train de travailler pour vraiment amener la paix. Donc comme je l'ai dit, les armes qui prolifèrent et surtout qu'ici le contrôle n'est trop ça. Les armes peuvent entrer et sortir surtout le cas du Libéria, le cas de la Sierra Leone, la sous-région est vraiment ... ».

BBC : « Pour vous donc le processus de paix pourrait être menacé ? »

K.K. : « Aujourd'hui, ce que nous voyons, nous disons non que tout le monde est fatigué de la guerre qu'on soit militaire, qu'on soit FDS, qu'on soit FAFN, qu'on soit civil, qu'on est à Bouaké, qu'on est à Korhogo, qu'on est à Abidjan, qu'on est Bondoukou, on est fatigué de la guerre. Les gens sont fatigués vraiment. Cela se lit sur les visages, dans les actes, dans toutes les paroles. Donc il reste la volonté pour chacun de nous de vraiment déposer les armes. Pour chacun de nous de venir remettre son arme et là il faut que l'état prenne ses responsabilités pour prendre un décret invitant la population à déposer les armes. Ceux qui les détiennent illicitement. Dans le temps, avant la crise, au temps même des colons ceux qui avaient les armes se faisaient connaître par l'état, mais aujourd'hui ce n'est pas ça. Donc vraiment nous demandons que cela se fasse et que la paix soit totale ».