Bondoukou le 15
octobre 2012...
La fête des ignames célébrée depuis des temps immémoriaux, commémore le nouvel
an chez les koulango et les bron, deux peuples du nord-est de la Côte d'Ivoire.
Elle s'étale entre un et deux mois, au moment de la récolte de ce tubercule très
prisé des populations de la région, mais aussi de leurs concitoyens ivoiriens.

Dans le Zanzan, la
fête, célébrée cette année à partir du 15 octobre 2012,  a commencé la veille
par des pleurs et des incantations adressées aux ancêtres morts et s'est
poursuivie par de grandes réjouissances.

Expliquant le cachet
religieux de la manifestation, Yao Koffi Kra, président du Comité d'organisation
estime qu'il » n'y a pas de pouvoir sans spiritualité. ». La fête des ignames
est en effet organisée sous la direction des chefs coutumiers qui jouissent d'un
grand respect dans cette partie de la Côte d'Ivoire. Le sage du village a ainsi,
au nom du chef Dagbolo Darikandougou et de sa notabilité, invoqué les mânes des
ancêtres au cours de la cérémonie de libation qui a précédé l'ouverture
officielle des festivités.

Le parrain de la
cérémonie, le professeur Baba Cauh Koffi Dongo, fils de la région, dans son
adresse à la population a exhorté les jeunes à ne pas abandonner les personnes
âgées. « Notre richesse, c'est notre culture et comme nous sommes une
civilisation de l'oralité, nous devons apprendre de ceux qui nous ont précédés»,
leur a-t-il lancé.

Comme chaque année
depuis qu'elle est déployée dans ce pays, l'Opération des Nations-Unies
en Côte d'Ivoire (ONUCI),  a pris une part active à la célébration de la fête
des ignames organisée cette année par les trente villages de la sous-préfecture
de Laoudi-Ba et placée sous le signe de la réconciliation nationale. La Mission
a ainsi assuré la sécurisation du village et fourni du matériel logistique aux
organisateurs, tels que des bâches et des chaises.

Le chef Dagbolo
Darikandougou, par la voix de son porte parole, a exprimé sa reconnaissance  à
 la mission onusienne. «  Ces hommes  et ces femmes nous ont assistés dans des
moments difficiles ; ils sont encore à nos cotés dans cette période de joie et
de réjouissances.

Le sous-préfet de la
localité, Désiré Bailly a, quant à lui, estimé que la première célébration de la
fête de l'igname après la crise postélectorale traduisait la volonté des
populations de Laoudi-Ba à aller dans le sens de la cohésion sociale et
de la réconciliation.