La chefferie traditionnelle réfléchit sur un plan d'action pour l'éducation à la culture de la paix.

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19 fév 2008

La chefferie traditionnelle réfléchit sur un plan d'action pour l'éducation à la culture de la paix.

Grand Bassam, le 19 février 2008.... Sous l'initiative de l'Opération des Nations Unies en Cote d'Ivoire (ONUCI) en partenariat avec le Conseil Supérieur de la Chefferie Traditionnelle de Côte d'Ivoire (CSTCI), une cinquantaine de chefs traditionnels se sont réunis mardi 19 février à L'Institut industriel de Grand Bassam (IIAO) pour participer à un séminaire sur le thème : « La contribution de la Chefferie Traditionnelle dans l'éducation à la culture de la paix en Cote d'Ivoire ».



Le but du séminaire, qui prend fin mercredi 20 février, est d'encourager une réflexion sur le thème afin d'adopter un plan d'action en faveur de l'éducation à la culture de la paix.

Au cours de la cérémonie d'ouverture, le Représentant spécial adjoint principal du Secrétaire général des Nations Unies, Abou Moussa, a indiqué que cette rencontre est une suite logique de la volonté de l'ONUCI de promouvoir la contribution de la chefferie traditionnelle, qui a un rôle indispensable à jouer dans la recherche de la cohésion sociale et la mise en place d'un climat apaisé pour le bon déroulement des élections.

Il a rappelé qu'en mai 2006 à Bangolo, et en juillet 2006 à Logoualé, les chefs traditionnels de l'Ouest de la Cote d'Ivoire se sont engagés, sous l'impulsion de l'ONUCI, à s'impliquer dans la prévention, la gestion et la résolution des conflits. Il en fut de même pour les chefs d'Anyama qui, à leur tour, ont décidé de redoubler d'efforts dans la restauration du tissu social fortement ébranlé par la crise.

M. Moussa a souligné que pour arriver à une paix définitive et relancer le pays vers de nouveaux horizons, les rois et les chefs devraient s'impliquer à tous les niveaux du processus issu de l'Accord politique de Ouagadougou, par la sensibilisation des populations sur le Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR), la protection des droits de l'homme, le processus d'identification, le redéploiement de l'administration et le retour des personnes déplacées. Il a réitéré la disponibilité de l'ONUCI et des agences du système des Nations Unies à apporter de l'aide pour chacune de ces opérations.

De son coté, le Président du CSRCT-CI, SEM Agnini Bile II, Roi du Djuablin, s'est félicité de l'initiative de l'ONUCI, qui donne ainsi à son institution la possibilité de démontrer sa capacité de penser et de construire ensemble la paix par eux-mêmes et pour eux-mêmes, pour aujourd'hui et pour demain.

Il a estimé que la présence du Conseil répond aux recommandations de l'UNESCO, dans le cadre de la crise ivoirienne, notamment la promotion des valeurs culturelles propres à inspirer la jeunesse, le sens de l'ouverture à l'autre et l'entreprise d'une action systématique de codification du droit traditionnel, gage du dialogue interculturel. SEM Agnini Bile a appelé tous les chefs traditionnels à assumer leur responsabilité devant la nation.

Auparavant, le Représentant du Maire de Grand-Bassam, Koffi Louis, a situé l'importance des rois et chefs traditionnels, qui constituent un maillon essentiel et incontournable dans le processus de la pacification de la Cote d'Ivoire. Notant qu'ils sont en contact direct et permanent avec les populations, M. Koffi a souhaité que cette concertation permette aux rois et chefs traditionnels de renforcer leur capacité de construction d'une société où chaque citoyen, dans sa spécificité individuelle, apprenne à vivre et à coopérer avec les autres. Il leur a demandé de privilégier le compromis, de promouvoir les valeurs communautaires et d'encourager non seulement le dialogue mais aussi, et surtout, la culture du dialogue et de la tolérance.

Lors de la deuxième partie de la Journée, qui s'est déroulée en plénière, les représentants de la Force, des divisions et unités des Droits de l'Homme, de l'Etat de droit, des Affaires politiques, du DDR, de l'Assistance électorale, des Affaires civiles et de l'Information publique de l'ONUCI ont expliqué les actions et le rôle de leurs sections respectives. Les chefs ont posé des questions pour mieux connaitre le mandat de la mission onusienne et les possibilités qui leur sont offertes pour améliorer les conditions de vie de leurs communautés éprouvées par plus de quatre ans de guerre.