LA 64E JOURNEE INTERNATIONALE DES DROITS DE L’HOMME CELEBREE A TRAVERS LA COTE D’IVOIRE

11 déc 2012

LA 64E JOURNEE INTERNATIONALE DES DROITS DE L’HOMME CELEBREE A TRAVERS LA COTE D’IVOIRE

Les Nations Unies en Côte d'Ivoire ont célébré, le lundi 10 décembre 2012, en collaboration avec les autorités et la société civile ivoirienne, ainsi qu'avec leurs partenaires, le 64e anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, Organisée conjointement avec le Ministère de la Justice, des Droits de l'homme et des Libertés publiques, la Journée à Abidjan, a été marquée par une causerie-débat qui s'est tenue au Siège de l'ONUCI, sur le thème « Inclusion et participation en Côte d'Ivoire », en présence, notamment, du Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire, Arnauld Akodjénou, du Directeur de la Promotion au Ministère de la Justice, des Droits de l'homme et des Libertés Publiques, André Banhouman Kamaté, et du Représentant du Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l'Homme, et Chef de la Division des Droits de l'Homme de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire, Eugène Nindorera.

En prélude des discussions, plusieurs sous thèmes ont été présentés sur le concept de la citoyenneté et des Droits de l'Homme.
Le Chef de la Division des Droits de l'homme, Eugène Nindorera est intervenu sur le « droit de participer », telle qu'inscrit dans les conventions internationales et la traduction de ce droit dans la sphère domestique. M Nindorera a abordé la question de l'harmonisation des textes, soulignant qu'ils doivent être adaptés aux réalités. «La signature des textes internationaux implique l'adaptation aux textes nationaux », a-t-il dit. M Nindorera a également estimé qu'il fallait renforcer les différentes libertés pour donner plus de sens à la participation et insisté sur les droits liés aux différents types de liberté. « Votre participation implique que vous ayez accès à l'information ».

Pour sa part, le Directeur de la Promotion au Ministère de la Justice, des Droits de l'Homme et des Libertés Publiques, André Banhouman Kamaté, a fait une présentation de la traduction pratique au plan national du droit à l'inclusion et à la participation. M Kamaté a passé en revue les avancées faites par l'Etat ivoirien pour lutter contre la discrimination. Au nombre des mesures prises dans ce domaine, M Kamaté a fait cas de la récente Loi sur le mariage qui vient selon lui, lutter contre la discrimination entre l'homme et la femme. Il a parlé de l'Article 17 de la Constitution ivoirienne qui donne un égal accès au travail à tous les citoyens. Il a par ailleurs évoqué le principe de participation directe ou indirecte, et soutenu qu'en Côte d'Ivoire, le droit au suffrage est garanti.

La question de la «participation citoyenne dans la gestion des affaires locales », a été le troisième sous thème évoqué au cours de cette causerie-débat. La question a été présentée par M Touré Idrissa, adjoint au Maire de la commune d'Abobo, qui a souligné l'importance d'une collaboration étroite entre les élus et les électeurs. « Nous devons travailler ensemble, les électeurs doivent être formés et informés de tout ce qui se passe au niveau de la mairie », a insisté M Touré. L'adjoint au Maire a cependant déploré le manque d'intérêt des électeurs aux activités municipales. « Les électeurs ne suivent pas le Conseil municipal, au cours duquel des informations importantes sur les actions de la Mairie sont annoncées au public.

S'agissant du contrôle citoyen de l'Action publique, dernier sous thème débattu, Maitre Drissa Traoré, a insisté sur le droit des citoyens de suivre et de contrôler l'action du Gouvernement. Le Gouvernement, a-t-il dit, doit à son tour rendre des comptes aux citoyens et prôner la bonne gouvernance. Evoquant la participation, Me Traoré a indiqué que les citoyens doivent être pris en compte dans les priorités définies par l'Etat. Le contrôle selon lui peut se faire selon trois mécanismes notamment l'accès à l'information, l'élection et le recours contre la gestion.

A la suite de toutes ces présentations, les panelistes ont échangé avec les participants, émanant de la société civile, dont les grandes préoccupations exprimées ont notamment été la discrimination, la prise en compte des besoins des citoyens et les réalités du terrain.
Auparavant, M. Akodjénou avait délivré à l'assistance le message du Secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon. Dans ce message, le Secrétaire général de l'ONU, relevant une avancée dans la lutte contre l'exclusion, ces 100 dernières années, indiquait néanmoins que « beaucoup trop de groupes et trop de personnes se heurtent encore à des obstacles beaucoup trop nombreux ». Il s'agit entre autres de la sous-représentassions des femmes dans les parlements et dans les processus de paix, des pressions et des restrictions de plus en plus lourdes auxquelles sont soumises la société civile dans certains pays, ainsi que de la persistance de la discrimination dans la pratique.
Le Directeur de la Division des Droits de l'Homme de l'ONUCI, M Nindorera a, de son côté, lu le message de la Haut Commissaire des Nations Unies aux Droits de l'Homme, dans lequel Mme Navi` Pillay a insisté sur le droit de tout citoyen d'avoir la possibilité de prendre part à la conduite des Affaires publiques, soit directement, soit par l'intermédiaire de représentants librement choisis. « Toute personne doit avoir le droit de voter, d'être élue et d'avoir accès au service public ainsi que le droit à la liberté d'expression, de réunion et d'association. « Ces droits sont censés s'appliquer à tous. Nulle personne ne devrait être exclue en raison de son sexe, de son appartenance à une minorité, de sa pratique d'une religion ou parce qu'elle est homosexuelle, souffre d'un handicap, a des convictions politiques particulières, est une migrante ou appartient à un certain groupe racial ou ethnique », disait le message, qui fustigeait aussi le comportement de certains dirigeants plus préoccupés par leur propre emprise sur le pouvoir et la richesse qu'à la situation des droits des personnes dont ils régissent la vie.

La déclaration du Gouvernement ivoirien a été lue par M Kamaté. Il a souligné la place de choix qu'occupe la question des Droits de l'homme au sein du Gouvernement et les diverses actions qu'il a réalisées dans le sens de leur amélioration. Il a rappelé la décision gouvernementale d'introduire dans les curricula de l'enseignement primaire et secondaire, l'éducation aux Droits de l'homme et à la citoyenneté, et ce, afin de favoriser une meilleur connaissance et une bonne compréhension des valeurs que véhiculent les instruments juridiques internationaux en la matière.M Kamaté a également évoqué le rôle important à jouer par chacun pour faire de la jouissance universelle des Droits de l'homme une réalité en Côte d'Ivoire
A l'instar d'Abidjan, plusieurs villes de l'intérieur ont célébré cette importante journée. A Touleupleu (Ouest de la Côte d'Ivoire), notamment, la cérémonie a été marquée par une marche pour les Droits de l'homme dans les artères de la ville. A Daloa, ce sont les lycéens de la ville qui, à travers chants et prestations théâtrales, ont invité l'assistance à l'inclusion dans les prises de décision qui engagent la vie de toute la communauté. ''Vous les jeunes, vous avez la lourde responsabilité d'amener vos parents, vos amis, vos proches à respecter les Droit de l'Homme. Ainsi vous aurez la chance de vous épanouir pleinement dans une société ou il fait bon vivre'' a souligné le sous-préfet de Daloa, Ouassolou Gnepka. A Bondoukou, la commémoration de la Journée a débuté par une séance de sensibilisation publique le Samedi 8 Décembre 2012, au jardin des Droits de l'homme de la ville, à l'attention des jeunes élèves de la ville. Le 10 décembre, une quarantaine de participants issus des organisations de la société civile ont pris part à des travaux en atelier pour définir la nature et les méthodes de participation des acteurs sociaux à la vie publique dans la région du Gontougo.
A San- Pedro, les enfants étaient à l'honneur, et le Directeur régional de la solidarité, de la famille, de la femme et de l'enfant, Kouamé Kouadio Issoufou, a, dans son allocution, démontré qu'il existe un lien étroit entre les Droits de l'Homme et les violences faites aux femmes. A travers leur mise en scène, les enfants ont touché du doigt les réalités de la protection des droits fondamentaux qui sont tous les jours bafoués et en ont profité pour faire un rappel de leurs droits fondamentaux aux adultes.