Pour la première fois depuis le début de sa mission, l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) vient de recevoir un contingent rwandais de quinze policières.



Pour l'Inspecteur en chef Libereta Mukugussana, la commandante du contingent, deux raisons expliquent la présence des policières rwandaises au sein de la mission onusienne.



La première c'est que le Rwanda qui a connu une tragédie humaine en avril 1994 veut participer aux efforts de paix des Nations Unies pour permettre au peuple de Côte d'Ivoire de se réconcilier avec lui-même. La seconde c'est qu'en tant que femmes ayant vécu dans un pays en conflit, les policières se sentent outillées pour aider les femmes et les enfants qui sont généralement les premières victimes des crises.



« Lors qu'il y a des conflits l'enfant et la femme sont les premières victimes. La femme doit donc œuvrer pour qu'il y ait la paix. Elle doit être le vecteur de la paix. C'est ce rôle que nous comptons jouer au sein de la mission », a fait savoir Mukugussana.



Selon cet officier qui a une expérience de trente-six ans au sein de la police et de la gendarmerie de son pays et qui est spécialiste de la lutte contre les violences basées sur le genre, le Rwanda a décidé d'intégrer plus de femmes au sein des forces de l'ordre.



« J'ai sous mon commandement quinze femmes. Cela ne doit pas étonner parce que le Rwanda encourage l'intégration accrue des femmes au sein de la police et de la gendarmerie » a indiqué Mme Mukugussana.



Pour l'inspecteur Mukamama Belline qui a occupé le poste de Directeur de la police chargée de la lutte contre les violences basées sur le genre et celles faites à la femme et à l'enfant, il faut savoir négocier toute sortie de crise.



« Le Rwanda a très vite compris que pour mettre fin à la violence faite aux femmes, une police de proximité composée en majorité de femmes devrait être créée pour être plus proche des victimes. Ce qui a été fait en 2000 », a-t-elle soutenu.



Cette police, selon elle, fait de la sensibilisation pour que les violences faites aux femmes disparaissent entièrement. « L'existence de cette police a permis aux victimes de se faire connaitre et de dénoncer les coupables des exactions et violences faites aux femmes et aux enfants », a-t-elle soutenu.



Pour les inspecteurs Mukugussana et Mukamama, cette expérience rwandaise peut être mise au service de la Côte d'Ivoire par le biais de l'ONUCI.



Pour sa part, la coordonatrice des points focaux en matière de genre, l'officier Anouk St-Onge, s'est réjouie de la présence des femmes policière du Rwanda. « Jusqu'à présent, on a eu une sous-représentation de la femme. La présence des policières va être importante dans les postes de police ou les femmes ont besoin de modèles. Je suis fière de la présence de ce contingent », a-t-elle déclaré



Il faut noter que la Police des Nations Unies (UNPOL) compte désormais 484 policiers dont 45 femmes avec l'arrivée des quinze policières du Rwanda.