L’ONUCI ET LES POPULATIONS DE GRAND DJOUROU CELEBRENT LA RECONCILIATION ET LA PAIX

19 juil 2010

L’ONUCI ET LES POPULATIONS DE GRAND DJOUROU CELEBRENT LA RECONCILIATION ET LA PAIX

Grand-Djourou, le 19 juillet 2010... L'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI), a organisé, le 18 juillet 2010, une cérémonie de réconciliation à Grand Djourou, dans la Sous-préfecture de Grand-Béréby, à 415 Km au Sud-ouest d'Abidjan, en vue de mettre définitivement fin aux litiges fonciers et autres différends qui avaient divisé les communautés de ce village.

Moïse Kramo Konan, Assistant de protection au Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) à Tabou, représentant le Groupe sectoriel de consolidation de la paix et Yacine Fall, du Bureau des Affaires civiles de l'ONUCI à San Pedro, ont chacun présenté les objectifs du Groupe et les différentes étapes qui ont précédé cette cérémonie de réconciliation. S'adressant aux différentes parties, Mme Fall leur lancera : «La pérennité de l'activité dépendra de votre intervention permanente ».

Roger Agodé, Point focal de l'ONUCI par intérim, a pour sa part, souligné que la forte mobilisation des populations aux différentes activités des rencontres intercommunautaires est la preuve que Grand-Djourou est résolument engagé sur la voie de réconciliation sincère et de la paix durable. Il a ensuite rappelé le rôle que la mission onusienne joue dans le processus de sortie de crise en Côte d'Ivoire, notamment par le renforcement des capacités des leaders communautaires, l'organisation de séances de sensibilisation à la culture de la paix, aux droits de l'homme en général, et ceux des femmes et des enfants en particulier. « L'ONUCI mettra tout en œuvre, en accord avec le Gouvernement, les autorités et les leaders communautaires de Côte d'Ivoire, pour ramener la paix et le bonheur au sein de toutes les populations civiles, sans distinction d'origines ou de sexes», a-t-il conclu.

Apollinaire Zigré Apollinaire, Sous-préfet de Grand-Béréby, a indiqué que la paix s'obtenait aussi bien par la pensée que par les actes. Selon lui, il y a un temps pour faire la guerre et un autre pour faire la paix. Il a ensuite invité les populations à dire non à l'affrontement, à la haine, à la peur et à la suspicion. Rappelant les pertes en tout genre, conséquences visibles du conflit sur Grand- Djourou, il leur a expliqué que ce qu'elles souhaitent comme développement ne peut se réaliser que dans un environnement apaisé.

Lui emboîtant le pas, le premier adjoint au maire de Grand, Béréby, Nemlin Gnépo, a invité les populations à cultiver une paix durable à travers leurs comportements. « La réconciliation ne doit pas être un vain mot, il faut la pratiquer en son plein sens », a-t-il souligné.

Pour sa part, le Porte-parole du Conseil des sages, Capé Gnahoré a solennellement invité les allogènes et les allochtones à se réinstaller dans le village. « Nous vous demandons de revenir pour qu'on développe ensemble Grand Djourou», leur a-t-il lancé. Comme preuve de leur adhésion à la réconciliation et la paix, les Lobi ont offert un coq blanc à la communauté autochtone Kroumen.

Environ 400 personnes parmi lesquelles, des représentants de l'ONUCI, du HCR, du Service d'aide et d'assistance aux réfugiés et apatrides (SAARA), du Conseil danois pour les refugiés, des autorités administratives et politiques, des chefs traditionnels, des dignitaires religieux, des diplomates, des communautés allogènes (Burkina et Mali), allochtones et autochtones, ont pris part à la cérémonie.

De violents affrontements entre autochtones Kroumen et membres de la communauté Lobi à Grand-Djourou, avaient conduit en 1999, au bannissement pour une période de sept ans de ces derniers. Grâce à l'intervention du Groupe sectoriel pour la consolidation de la paix, dirigé par le HCR et comprenant notamment l'ONUCI, les Agences du Système des Nations Unies (SNU) et les autorités ivoiriennes, certains anciens expulsés ont pu récemment réintégrer leurs villages et récupérer les terres qu'ils cultivaient.