L’ONUCI appuie les autorités administratives de Lakota dans la gestion des conflits fonciers et intercommunautaires

23 juin 2015

L’ONUCI appuie les autorités administratives de Lakota dans la gestion des conflits fonciers et intercommunautaires

« Du 31 janvier au 31 décembre 2014, la sous-préfecture de Gagoré dans le département de Lakota a enregistré 109 conflits dont 85 relatifs au foncier rural. La cause principale : les transactions avec les autorités coutumières détentrices de terre ne se font pas sur la base de documents officiels ou légaux » : c'est le triste constat fait par Yapi Yapi, le Sous-préfet de cette localité située à 80 kilomètres au nord–ouest de Divo.



C'est pour remédier à cette situation que le Bureau des Affaires civiles de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) a entrepris d'accompagner le Sous-préfet dans l'organisation, les 17 et 18 juin 2015, d'un atelier d'échanges et de formation à l'intention des populations de Gagoré autour du thème, ''De la loi foncière à la gestion et la prévention des conflits intercommunautaires à Gagoré''.



Plus d'une centaine de délégués des villages et des campements de Gagoré ainsi que des chefs de village, des chefs de communauté, des leaders d'associations de femmes et de jeunes, ont pris part à cet atelier.



Les cinq communications au programme ont instruit les participants sur ''le rôle des chefs de village'', ''la loi sur le foncier rural'', ''la gestion et prévention des conflits'', ''la contribution et les engagements des jeunes à la cohésion sociale'' et ''la préservation d'un environnement électoral apaisé en 2015''.



A l'issue d'échanges fructueux pour la première journée, trois ateliers ont permis aux chefs de village, aux femmes et aux jeunes d'apporter au deuxième jour, leurs contributions respectives dans la mise en œuvre de la loi foncière et le renforcement de la cohésion sociale à Gagoré.



Entre autres recommandations, les chefs de village ont proposé la mise en place d'un comité de sensibilisation sur la loi foncière composé des représentants de chaque communauté résidant à Gagoré ; la cessation de la vente, d'achat ou de location des terres en dehors du chef de famille, des membres de la famille et du chef de village.



Quant aux femmes, elles ont décidé de mener des actions de sensibilisation sur la loi foncière et de plaider auprès des autorités administratives et coutumières pour avoir la possibilité d'hériter de la terre au même titre que les hommes. Pour renforcer la cohésion sociale, elles ont décidé de prôner le pardon, l'entente et de travailler main dans la main, sans distinction de races, d'ethnies ou d'appartenance politique.



Enfin, les jeunes ont proposé la mise en place d'un Comité villageois de gestion du foncier rural à Gagoré (CVGFR), pour aider les parents à accéder au certificat foncier et au titre foncier. Ils ont souhaité la construction d'un foyer des jeunes pour avoir un cadre de rencontre et d'échanges permanent pour renforcer la cohésion sociale ; la mise en place d'un comité de veille et de règlement des litiges entre les jeunes de la sous-préfecture de Gagoré et l'arrêt, par les jeunes, de la vente illicite des terres pour éviter ainsi, des discordes dans les familles et entre les communautés.