INTERVENTION DE M. BERT KOENDERS, REPRESENTANT SPECIAL DU SECRETAIRE GENERAL DES NATIONS UNIES POUR LA COTE D’IVOIRE

14 juin 2012

INTERVENTION DE M. BERT KOENDERS, REPRESENTANT SPECIAL DU SECRETAIRE GENERAL DES NATIONS UNIES POUR LA COTE D’IVOIRE

Abidjan, le 13 juin 2012...

Messieurs les Ministres d'Etat,

Madame et Messieurs les Ministres,

Permettez moi, au nom des Nations Unies et donc également au nom du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour le Libéria (MINUL) de saluer cette initiative importante rassemblant des représentants des Gouvernements de la Côte d'Ivoire et du Libéria ainsi que des missions des Nations Unies en Côte d'Ivoire et au Libéria, l'ONUCI et la MINUL. Je voudrais également saluer l'hospitalité du gouvernement ivoirien pour cette rencontre qui vise à discuter des modalités d'une stratégie effective de vos deux nations visant à renforcer la sécurité de vos frontières communes et la protection des populations, avec l'appui de nos deux missions ; et ce, à la lumière des récents incidents qui ont eu lieu dans la partie ouest de la côte d'Ivoire, dans la région de Tai, près de la frontière du Libéria.

Je voudrais saisir cette opportunité pour réitérer avec la plus grande fermeté notre outrage et condamnation de l'attaque perpétrée le 8 juin dernier contre les casques bleus de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) qui a couté la vie à sept (7) d'entre eux appartenant au bataillon nigérien de notre Force. Je voudrais aussi réitérer ainsi notre ferme condamnation des incidents liés à cette attaque, aux cours desquels au moins dix civils et un soldat de l'armée ivoirienne ont également été tués. Je voudrais renouveler nos profondes condoléances au Gouvernement du Niger, aux familles et aux proches des Casques bleus disparus, ainsi qu'aux familles et proches des victimes ivoiriennes.

Ces tristes évènements ont rappelé d'une manière brutale le prix très élevé que les Casques bleus étaient parfois amenés à payer en servant la cause de la paix, sous le drapeau des Nations Unies, dans ces pays émergeant de conflit.

Ces évènements ont aussi démontré la nécessité de continuer de renforcer la coopération entre les deux pays voisins que sont la Côte d'Ivoire et le Libéria, avec l'appui de leurs partenaires respectifs, l'ONUCI et la MINUL, et ce, pour la consolidation de la paix dans la sous région. Je voudrais vous assurer que nos deux missions ont également convenu de renforcer leur coopération à la lumière des nouveaux développements à la frontière entre les deux pays.

La situation à l'ouest de la Côte d'Ivoire et dans la région frontalière avec le Libéria demeure volatile. Nous sommes préoccupés par les déplacements des populations qu'ont entrainés les attaques récents ; Une protection effective des populations civiles, l'appui aux activités humanitaires, un contrôle renforcé des frontières demeurent au cœur des priorités communes de l'ONUCI et de la MINUL. « Les coordonnateurs humanitaires des Nations Unies dans les deux pays avec le soutien d'OCHA et des acteurs de terrain coordonnent la réponse humanitaire ».

Les deux missions exercent la vigilance maximale et ont, depuis l'attaque de la semaine dernière, intensifié leurs patrouilles de chaque côté de la frontière, et ce, afin de protéger les citoyens. Des patrouilles aériennes sont également menées des deux côtés de la frontière, qui viennent renforcer les patrouilles terrestres.

L'ONUCI et la MINUL sont en contact permanent afin de coordonner leur réponse, et ont pris des mesures immédiates pour déployer des éléments supplémentaires de chaque côté de la frontière commune entre les deux pays, région au terrain difficile, de forêt dense. Les hiérarchies des deux missions sont également en contact permanent avec les autorités nationales de leur pays hôte. L'ONUCI et la MINUL continueront de renforcer leur coopération, leur échange d'information et la coordination de leurs efforts.

Je voudrais réitérer le souhait des Nations Unies que tout sera fait pour que les coupables de ces actes criminels soient identifiés et pour que ces derniers soient poursuivis devant la justice. Il est par ailleurs crucial de renforcer les efforts de réconciliation nationale en Côte d'Ivoire, et en particulier à l'ouest du pays.

Permettez- moi de conclure en saluant encore une fois cette rencontre importante et les discussions de ce jour, qui illustrent la volonté de vos deux nations de continuer à œuvrer ensemble pour la paix et le développement durable de la sous région.