Le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire, M'Baye Babacar Cissé, et le Directeur général de l'Autorité pour le Désarmement, la Démobilisation et la Réintégration (ADDR), Fidèle Sarassoro, ont effectué, ce samedi 21 juin à Guiglo, une mission conjointe du site de resocialisation des ex-combattants.



Cette visite vise, selon M. Sarasoro, à montrer aux différents partenaires nationaux et internationaux le programme mis en œuvre par sa structure au profit des ex-combattants afin de bénéficier de leurs avis pour l'améliorer.

Ainsi, il a expliqué le concept de resocialisation qui permet de faciliter le retour des ex-combattants à une vie civile normale, à travers une formation d'un mois dans différents domaines tels que ''l'aide à l'acquisition des fondements du comportement citoyen et de la vie en société'', ''l'aide au choix d'activité de réinsertion'' et ''sport et cohésion''. « C'est un programme novateur que l'ADDR a initié pour les ex-combattants. Aussi, je demande votre soutien à travers vos critiques et vos observations pour le perfectionner et réussir la réintégration de nos jeunes gens », a plaidé Fidèle Sarassoro.

Sur place, la délégation a pu visiter les 5 ateliers où les ex-combattants reçoivent diverses formations. Les cours de ''civisme'' sont dispensés par la Gendarmerie nationale, ''les droits de l'Homme et la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG)''sont l'affaire de la division des Droits de l'Homme de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) et du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) ; la formation sur la '' gestion familiale'' est confiée au ministère de la Solidarité, alors que celle de la ''prévention contre la drogue et l'alcool'' revient à la Croix bleue tandis que la ''prise en charge psychosociale'' est assurée par un psychologue.



Se prononçant sur le contenu des formations dispensées, le Représentant spécial adjoint, M'Baye Babacar Cissé, a souhaité l'établissement de passerelles entre ce qui se fait sur les sites de resocialisation et les structures en charge de la réconciliation et de la cohésion sociale au niveau national. « Il serait intéressant d'associer le Programme National de Cohésion Sociale } (PNCS) {et la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation } (CDVR) {aux programmes de formation des ex-combattants pour une approche plus cohérente », a-t-il précisé.

Au nom des ex-combattants, Eléonore Akré Patrick, a rassuré l'assistance que les efforts fournis par l'Etat et les bailleurs de fonds ne seraient pas vains. Elle a plaidé pour une mise à disposition rapide des fonds aux ex-combattants pour éviter le découragement en leur sein. « Nous vous prions d'accélérer la mise en place des fonds et souhaitons une prise en charge supplémentaire pour un avenir plus sécurisé des ex-combattants. En retour, nous prenons l'engagement d'être des acteurs de cohésion sociale pour une Côte d'Ivoire nouvelle », a indiqué la Porte-parole des ex-combattants.



Après le site de resocialisation, la délégation du Représentant spécial adjoint de l'ONUCI et du Directeur général de l'ADDR a pu assister à une démonstration de marquage d'armes par les éléments de la Gendarmerie,

les Forces Républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) et la Police et à une démonstration de destruction d'armes par Halo Trust sur le site du Bataillon de Sécurisation de l'Ouest (BSO) de Guiglo.



Cette visite dans la capitale de la région du Cavally a été également l'occasion de présenter les résultats de ''l'Etude de base sur la perception réciproque ex-combattants-populations des localités de Duekoué, San Pedro et Tabou'' menée par Search for Common Ground (SFCG) et financée par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et l'ADDR.



Signalons que M'Baye Babacar Cissé et Fidèle Sarassoro étaient accompagnés de la Représentante résidente de l'Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI), du Directeur de la division DDR de l'ONUCI, de représentants des ambassades de France, des Etats-Unis, de la Belgique, de l'Union européenne, du Directeur de SFCG, des députés et des maires des régions du Cavally et du Guemon, de leaders des partis politiques du Rassemblement des Républicains (RDR), du Parti Démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), du Front Populaire Ivoirien (FPI) et de leaders religieux.