Général Didier L’Hôte : « Nous continuerons à travailler pour que les élections soient les plus apaisées, inclusives et transparentes »

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21 juil 2015

Général Didier L’Hôte : « Nous continuerons à travailler pour que les élections soient les plus apaisées, inclusives et transparentes »










Nommé par le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, le tout nouveau

Commandant de la Force de l'ONUCI, le


Général de

Division Didier L'Hôte, a pris fonction le 9 juillet 2015. Il a accordé sa toute

première interview à ONUCI FM ; entretien

axé, entre autre, sur l'aspect militaire du mandat de la Mission contenu dans la

Résolution 2226 (2015) du Conseil de sécurité de l'ONU.





ONUCI FM: Général

Didier L'Hôte, bonjour !





Général Didier

L'Hôte :


Bonjour Monsieur





ONUCI FM : Vous

venez d'entamer une nouvelle fonction en tant que Commandant des Casques bleus

de l'ONUCI, quels sont les défis à relever ?





Général Didier

L'Hôte :


Prioritairement,

c'est un défi sécuritaire, exactement comme l'année dernière, avec la nouvelle

Résolution 2226 qui nous donne encore un mandat pour un an ; on marque bien ce

défi sécuritaire, avec plus particulièrement la protection de la population

civile. 





ONUCI FM : Vous

êtes passé d'une force statique des Casques bleus à une force dynamique.

Qu'est-ce que cela signifie pour vous ?





Général Didier

L'Hôte :


Nous avons dû

sortir de nos différentes casernes pour aller au contact de la population, même

dans les endroits les plus reculés de la Côte d'Ivoire, pour nouer des contacts

avec cette population, de manière à avoir en permanence une bonne appréciation

de cette situation et surtout de voir un petit peu comment elle peut ou risque

d'évoluer. Cette force, beaucoup plus dynamique, veut dire également que nos

troupes, aujourd'hui, sont capables de sortir relativement loin de leurs

casernes pour pouvoir intervenir à peu près partout dans leurs zones d'action,

avec leur matériel majeur ; cela veut dire également la mise sur pied d'une

force de réaction rapide qui, aujourd'hui, est basée à Yamoussoukro et qui peut

intervenir en totalité ou avec une partie de ses effectifs, en tout point de la

Côte d'Ivoire.




Nous l'avons,

très récemment, engagée dans le Grand Ouest de la Côte d'Ivoire et dernièrement

dans les régions de Kong, de Korhogo et du saillant de Tengrela avec des

résultats plutôt satisfaisants. Bien évidemment, je ne peux pas perdre de vue

l'échéance électorale dans quelques mois. Il s'agit de s'arcbouter vers cette

échéance présidentielle. Nous travaillons déjà depuis un certain nombre de mois

et nous continuerons à travailler pour que ces élections soient les plus

apaisées, inclusives et transparentes.





ONUCI FM : Avec

la réduction de l'effectif, pouvez-vous maintenir cette force dynamique que vous

venez d'évoquer ?





Général Didier

L'Hôte :


Je vais revenir

très rapidement sur la 2226. Cette Résolution stipule que pour fin juin 2015

jusqu'à juin 2016, la Force des Casques bleus de l'ONUCI ne connaitrait pas de

diminution de ses effectifs. Donc, si nous avons su être dynamiques au mois de

juin 2015, nous le serons automatiquement en octobre 2015 ou en décembre 2015.





ONUCI FM :

Bientôt les élections. Les populations ont elles raison de s'inquiéter, si on se

réfère au passé ? Que pouvez-vous leur dire ?





Général Didier

L'Hôte :


Aujourd'hui, je

dirais que l'indice de sécurité dans le pays s'est quand même amélioré. Je crois

que tous les acteurs qui travaillent sur ces élections sont en train de faire un

travail de fond très important. Au niveau de l'ONUCI, tout le monde est arcbouté

vers cette échéance majeure. Donc aujourd'hui, il y a quand même lieu d'être

plutôt optimiste. En l'état actuel des choses, je dirais également que la

population est lasse de ces guerres intestines qui n'apportent pas grand-chose,

mais essentiellement des souffrances pour cette population et elle a envie de

tourner la page et de voir un pays en plein développement comme devrait l'être

la Côte d'Ivoire.





ONUCI FM :

Toujours en terme de sécurité, les Casques bleus n'ont participé ni de près, ni

de loin à aucune opération lors des attaques à la frontière ivoiro-malienne, on

le sait, mais y a-t-il des dispositions prises pour faire face aux attaques

terroristes éventuelles en Côte d'Ivoire ?





Général Didier

L'Hôte :


Nous n'avons pas

participé à des opérations de ratissage sur le sol malien, aux côtés des Forces

maliennes ou aux côtés des FRCI (NDLR : Forces Républicaines de Côte d'Ivoire).

Néanmoins, dès que j'ai appris l'attaque sur la localité de Misséni, nous avons

déployé un élément de cette force de réaction rapide dans la région de Tengrela,

toujours dans le but de protéger les populations civiles qui auraient pu être

exposées à ce type d'attaques. Bien évidemment, les deux épisodes de Misséni et

de Fakola ont permis de développer une coopération qui était déjà très bonne

avec tous les acteurs de la sécurité sur le territoire de la Côte d'Ivoire.

Aujourd'hui, nous essayons de cerner au mieux cette menace terroriste mais le

combat contre le terrorisme est avant tout un combat collectif et j'insiste bien

sur cet adjectif pour lui donner tout son sens.





ONUCI FM : Avec

la réduction des effectifs, est-ce que la répartition de façon géographique des

forces a changé ?





Général Didier

Lhote :


Oui !!! Au cours

de l'année dernière, nous avons fermé un certain nombre d'emprises des Casques

bleus sur le territoire de la Côte d'Ivoire et nous avons également construit de

nouveaux camps de manière à ce que cette répartition soit la plus harmonieuse

possible. Nous avons également redéployé nos équipes d'observateurs militaires

pour qu'ils soient davantage au contact de cette population locale et surtout

dans les endroits les plus reculés.






ONUCI FM:


Général Didier L'Hôte, je vous remercie.





Général Didier

L'Hôte :


Je vous remercie

aussi. Très agréable journée !